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Haro sur le lapin
Sur l’ensemble du territoire rétais les friches sont devenues un problème environnemental doublé d’un problème économique car elles représentent une réelle menace pour certaines activités primaires.
Si bon nombre de parcelles non entretenues appartiennent à des propriétaires privés, il en est d’autres qui, préemptées et donc propriétés du Conservatoire du Littoral ou du Conseil Général sont aujourd’hui dans le même état d’abandon. Et dans l’île de Ré, qui dit friche dit obligatoirement colonisation du milieu par le lapin.
Une population à croissance exponentielle que, seuls, les chasseurs ne peuvent endiguer, d’où l’urgence de mettre en place à l’échelle intercommunale un Plan de gestions des friches incluant tous les acteurs du milieu.
« C ’est une action qui est assez complexe à mener et sur laquelle les écogardes de la Communauté de Communes travaillent depuis bientôt un an. Bien que d’envergure intercommunale, il ne s’agit pas d’intervenir d’emblée tout azimut. Il convient de définir, en accord avec les propriétaires (Conservatoire du Littoral, Conseil général, agriculteurs et privés), les terrains à traiter en priorité. Le budget de l’écotaxe servira à financer les divers travaux et aménagements à effectuer sur le secteur concerné et subventionnera les ACCA (associations communales de chasse agréées) qui auront la responsabilité des actions de chasse. L’objectif n’étant pas d’éradiquer le lapin dans l’île, mais de pouvoir le contrôler » précise Lionel Quillet.
Aménager, gérer, protéger
Pour Anaïs Caron, écogarde, « Parallèlement aux actions nécessaires de chasse, nous envisageons de travailler sur plusieurs axes. Un premier est relatif à l’aménagement de secteurs particulièrement touchés par le fléau où l’idée serait de les circonscrire dans un certain périmètre en créant des bandes enherbées d’essences appréciées du lapin. Un second axe, de gestion, consisterait à déstabiliser la garenne, et un troisième dit de protection résiderait en un accompagnement des agriculteurs par le biais de subventions afi n de les aider à se doter de systèmes de clôture performants ou de filets de protection aux ceps de vigne, jeunes ou vieux ».
Et Jean-Jacques Enet, président de la Coopérative des vignerons, de rappeler que « la cave est un peu à l’initiative de cette levée de boucliers contre le lapin. Les adhérents se plaignant du fait que ceux-ci s’attaquent de plus en plus aux ceps durant l’hiver avant de s’attaquer ensuite aux cultures céréalières ».
Aujourd’hui, c’est le lapin qui décide et non plus l’agriculteur !
Agriculteur au Bois-Plage, Régis Henry avoue que « c’est le lapin qui finalement va décider de la culture qui sera mise en place à proximité de la garenne. Ainsi, au lieu-dit des Deux Moulins, je ne peux faire ni vigne, ni céréale, mais uniquement de la pomme de terre que le lapin ne mange pas. Ce site sera très prochainement réaménagé et servira de test pour le Plan de gestion à mettre en place. Et ce qu’il faut savoir, c’est que le périmètre de vie d’un lapin est de l’ordre de 500 mètres.
Certes, le renard est un prédateur du lapin, mais pas que du lapin ! Alors, ignorant l’impact qu’une telle réintroduction pourrait avoir sur le milieu, on se passera du renard ».
Selon le président de l’ACCA du Bois-Plage, Claude Astié, « Il est grand temps d’intervenir. En 2012, rien que sur les zones de chasse autorisées du territoire boitais nous avons tué plus de 1 800 lapins, et dieu sait s’il en reste ! Et malgré cela, le tribunal a cru bon de nous infliger une pénalité de 22 000 € ! Ce qu’il nous faut : des troupes, d’autant plus qu’aujourd’hui tous les agriculteurs ne sont pas chasseurs. Au total, nous ne serions dans toute l’île que 800 chasseurs à pouvoir intervenir dans le cadre du plan de gestion ».
Et Lionel Quillet de conclure que « L’action Lapin est l’une des 20 actions financées par l’écotaxe en matière environnementale. Ainsi, le budget alloué en 2012/2013 pour le lapin est selon la nouvelle façon de compter dans l’île d’un dixième d’unité de préemption Sainte-Marie/Les Grenettes, soit 80 000 € ».
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