Des groupes de parole et des lieux d’encadrement se mettent en place
Lucie Pauvert, psychologue spécialisée en gériatrie, vit sur l’île de Ré depuis trois ans et exerce son métier en partageant son emploi du temps entre la maison de retraite d’Ars et l’hôpital de Saint-Martin de Ré.
Elle est partie prenante dans la prise en compte des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Aussi, vient-elle de lancer l’idée de groupes de parole au sein de la structure accueillant les retraités d’Ars. A son initiative, le 18 décembre dernier, plusieurs personnes se sont réunies. Des aides à domicile ou à la maison de retraite, des membres de l’association France Alzheimer de La Rochelle ont échangé différents points de vue sur le vieillissement d’un proche (d’un voisin ou d’un parent) et ont débattu sur l’apparition des premiers troubles de la maladie.
Cette première rencontre a été riche et les participants ont l’intention d’instaurer ce genre d’initiative selon un rythme mensuel.
200 Rétais concernés par la maladie d’Alzheimer
Près de 200 résidents rétais seraient – a minima – concernés par la maladie d’Alzheimer. L’hôpital de Saint-Martin s’est sensibilisé à ce problème depuis trois ans et vient de proposer le projet d’un accueil de jour. Jusqu’à trois personnes seront accueillies à la journée du lundi au vendredi de 10h à 17h. L’encadrement sera assuré par une aide médico-psychologique qui s’efforcera de faire participer les patients à différentes activités de la vie quotidienne (mettre le couvert, faire la vaisselle etc…), ainsi qu’à des « jeux intellectuels » (mots croisés par exemple). Il s’agit, avant tout, de prendre le relais de l’aidant familial. Au sein de l’EHPAD de Saint-Martin, il existe un lieu de vie adapté, protégé et sécurisé pour les malades atteints des troubles les plus sévères, notamment ceux présentant des problèmes de déambulation. Dans cette unité, grâce notamment au projet initié dès 2010 par le docteur Blanchard, avec le financement du Lions Club de l’Ile de Ré, qui suit de près et continue de s’investir dans cette initiative, est ouverte depuis le premier trimestre 2011 une salle « Snoezelen ».
Ce mot vient du néerlandais « snuffelen » qui signifie sentir et de « doezelen » qui veut dire : somnoler. C’est une salle obscure où l’on pratique une simulation sensorielle contrôlée visant à éveiller les sens. On va inciter une personne agitée à s’allonger sur un lit, à se reposer et à éveiller ses sens. Sur le plafond, il y a des lumières étoilées, on entend des bruits d’eau qui coule. Dans la salle, on écoute de la musique et on peut sentir différents parfums grâce à des diffuseurs d’huiles essentielles. Celle-ci est régulièrement utilisée surtout le soir et parfois la nuit pour apaiser certains résidents parfois agités (lire sur realahune.fr notre article « Une salle Snoezelen à l’EHPAD »).
Une conférence sur la maladie d’Alzheimer à Saint-Martin de Ré
Sur l’île de Ré, un encadrement s’installe minutieusement pour répondre aux besoins des malades. Par ailleurs, par une heureuse coïncidence, une conférence sur la maladie d’Alzheimer organisée par le GEDAR sera tenue par Bernard Meunier, Président de l’Académie des Sciences et spécialiste dans la recherche sur ce problème, le vendredi 12 février à 18h00 dans la salle de la mairie à Saint Martin de Ré.
Jacques Buisson
Voir la mise en place de l’unité Alzheimer de St Martin
Présentation de Bernard Meunier, Président de l’Académie des Sciences
Bernard Meunier est né à Poitiers en 1947. Aussitôt avoir quitté le collège, sa famille s’est déplacée vers Rochefort où il a passé son baccalauréat. Il a suivi un cursus universitaire classique et a obtenu une thèse de troisième cycle à Montpellier en novembre 1971. Deux années plus tard, il est entré au CNRS en tant que stagiaire de recherche, il a ensuite gravi dans les échelons : attaché, chargé, maître, directeur de recherche pour terminer directeur de classe exceptionnelle. Le 27 juin 1977, Bernard a soutenu une thèse de doctorat d’Etat à Paris XI (Orsay) sous la direction de Hugh Felhin. De 1993 à 2006, il est nommé enseignant au département de chimie de l’école polytechnique (maître de conférences puis professeur chargé de cours). Il a été nommé professeur sur la chaire d’innovation technologique au prestigieux Collège de France, pour l’année 2014-2015. Il est président de l’Académie des sciences depuis 2015 après avoir occupé la vice-présidence en 2013 et 2014. Bernard Meunier, après avoir abordé des domaines très variés, s’est lancé dans des recherches sur la maladie d’Alzheimer. Il viendra donner une conférence sur ce sujet, le 12 février prochain, à 18h30, à Saint-Martin de Ré, dans la salle de la mairie.
Interview de Bernard Meunier
– Ré à la Hune : Qu’est-ce qui vous a motivé pour vous lancer dans des recherches sur la maladie d’Alzheimer et depuis combien de temps ?
– Bernard Meunier : Ayant travaillé sur le mécanisme d’action de différents médicaments depuis mon arrivée au CNRS à Toulouse en 1979, et également sur le rôle des ions métalliques dans les métallo-enzymes, il m’a semblé naturel de m’intéresser à la maladie d’Alzheimer au début de l’année 2003-2004. D’autant plus que cette maladie n’a toujours pas de traitements efficaces à ce jour.
– Quel est l’état de vos recherches ?
Nous avons validé l’activité pharmacologique de chélateurs spécifiques du cuivre à l’aide de souris non-transgéniques depuis 2012. Ceci nous permet de travailler au développement d’un de ces candidats-médicaments avec un partenaire chinois.
– Quels sont les espoirs qui vous animent aujourd’hui ?
Je souhaite que les efforts financiers soient, maintenant, plus focalisés sur la recherche de nouveaux médicaments et un peu moins sur la description de la maladie elle-même. Il faut aider à la fois les soignants et les familles des patients, également les créateurs de médicaments qui prennent des risques dans un domaine très difficile, celui des maladies neurodégénératives.
Propos recueillis par Jacques Buisson
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