Grégoire Delebecque tresse l’osier à Ars-en-Ré
Installé dans un petit atelier de la rue de Grignon, Grégoire Delebecque est l’unique vannier de l’île de Ré. Il proposera bientôt des ateliers sur le quai de la Criée à Ars.

Ce matin-là, Grégoire Delebecque tresse des tiges d’osiers de deux mètres cinquante de long. Il réalise l’habillage d’une bombonne et pour mener à bien ce travail, il lui faudra environ sept heures. « La vannerie est un travail de patience », nous expliquet- il. « Non seulement c’est assez répétitif, mais en plus l’osier ne répond pas toujours à ce qu’on veut faire, il peut être difficile à dompter. Je l’achète sec et je dois l’humidifier pour lui redonner de la souplesse. Mais il reste résistant, il faut donc de la dextérité et de la force dans les doigts. » Respectueux de la tradition, Grégoire réalise tout à la main et se fournit en osier auprès d’un osiériculteur de Touraine. « Le problème de la vannerie traditionnelle française, c’est que ça prend du temps. Donc le prix de vente est forcément plus cher que ce qui est importé d’Asie. Et ça les clients ont parfois du mal à le comprendre. » Ainsi un simple panier à bûche lui prendra une douzaine d’heures, malgré l’apparente simplicité de l’objet.
Un métier ancestral et créatif
Ce quarantenaire s’est lancé dans la vannerie en 2019, après une reconversion professionnelle. « Je travaillais comme magasinier dans un commerce de matériaux de construction, quand, en 2010, j’ai eu un grave accident de moto qui m’a laissé un handicap sur une jambe. » Quand il peut reprendre le travail deux ans plus tard, il cherche une reconversion et la vannerie s’impose d’elle-même, peu à peu. « Après avoir travaillé dans la plasturgie, la stratification, la construction, et utilisé des matériaux polluants, collants poisseux, j’ai eu envie de travailler avec un objet naturel, basique, simple. »
Avant de postuler à l’École Nationale de Vannerie et Osiériculture (Haute- Marne), Grégoire a d’abord rencontré de nombreux professionnels dans le sud-ouest, en Vendée ou encore en Loire-Atlantique. Il obtient son CAP en 2018, et lance en 2019 son activité à Arsen- Ré. « J’ai tout de suite décroché un marché dans l’habillage de bonbonnes à Cognac grâce aux professionnels que j’avais rencontrés lors de mes stages et qui, arrivés à la retraite, m’ont confié leurs clients. » Le vannier d’Ars répond aussi aux commandes des particuliers et peut laisser libre cours à son inspiration. « J’aime le côté créatif de la vannerie, il y a une infinité de possibilités. Je fais des paniers, des sacoches à vélo, des luminaires, ou encore des couffins. J’aime aussi le côté traditionnel, ancestral. Vous saviez qu’on a retrouvé des tressages datant de la Préhistoire ? »
Vous ne pourrez malheureusement pas croiser Grégoire sur les marchés de l’île de Ré. Mais prochainement il s’installera sur le quai de la Criée à Ars au sein du local attribué au collectif d’artistes et d’artisans. Il pourra y exposer son travail, mais aussi proposer des ateliers. « Il y a beaucoup de demandes, les gens ont envie d’apprendre à tresser l’osier ! Mais mon atelier ici est trop petit et les locaux sur l’île sont à des prix inaccessibles. Ce collectif d’artistes est une vraie chance pour moi. »
Contact : 06 38 53 31 48
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