Un grand millésime pour Jazz au Phare

Par Marie-Victoire Vergnaud - 05/08/2015

L’île va swinguer du 14 au 19 août autour du phare des Baleines, où talents en devenir et grands noms de la scène, vont partager l’amour du jazz.

La 6^è édition du festival promet d’être un grand millésime, avec, au programme, pas moins de 53 concerts (dont 44 sont gratuits) réunissant 103 musiciens qui se produiront en 9 lieux différents.

« Le jazz c’est toujours une histoire de rencontres » aime à dire Jean-Michel Proust, le Directeur artistique du festival. Et de fait, lorsqu’il fait la connaissance de Jean Chavinier au Maroc, en 2009, à l’occasion de l’excellent festival Tanjazz, c’est un coup de foudre musical qui s’opère. Immédiatement, Jean Chavinier propose à celui qui dirige à l’époque le célèbre jazz-club parisien, Le Duc des Lombards, de transposer le concept Tanjazz sur le magnifique site de l’île de Ré qu’il fréquente tous les étés, avec son épouse la chanteuse Patricia Bonner. Projet ambitieux (soutenu par la famille, les amis, et surtout la passion du jazz), qui donnera naissance l’année suivante, à cinq jours d’enthousiasme qui mettent chaque mois d’août l’île en effervescence. Jean Chavinier, le Président, peut s’honorer d’avoir mis sur pied avec ses équipes dévouées (ils sont 80 bénévoles), un événement d’envergure qui conserve néanmoins l’esprit des débuts : les rencontres et le partage. Ils sont de plus en plus nombreux (13 000 en 2014) à venir écouter aussi bien des jeunes talents que des stars confirmées (Nicole Croisille, Stacey Kent, Kyle Eastwood, Sanseverino, Manu Katché ou encore Thomas Dutronc sont passés par la grande scène). La programmation est toujours riche, variée, tous les styles de « la plus populaire des musiques savantes, et la plus savante des musiques populaires » sont représentés à l’occasion de ce désormais incontournable festival.

Un programme dense et des nouveautés

Fidèles à l’engagement de faire de ce site privilégié, un lieu de vie et d’échange, les concerts se multiplieront un peu partout autour du Phare, centre névralgique de ces cinq journées particulières. Habitués ou nouveaux venus, artistes prometteurs ou pointures, classiques ou avant-gardistes, devraient réunir un public qui (les organisateurs y tiennent) permettra aux générations de se mélanger. Parmi les nouveautés pensées pour créer l’émulation : la scène enfants. Installée au restaurant Au Gré du Vent, Donin, l’idole des marmots, y donnera son spectacle les « bêtes de swing » mardi et mercredi à 17H30. Autres surprises de cette édition, la programmation en continu dès 14 heures, et les jamsessions tous les soirs à minuit pour finir la soirée en improvisation avec, par exemple, le fameux scat de notre Sinatra, le crooner Marc Thomas, ou le groove de l’italienne Kicca (une habituée des lieux). Les matinées continuent d’être dédiées aux jeunes musiciens dans l’enceinte du Théâtre de la Verdure, qui a vu émerger entre autres, le Thomas Mayeras Trio (Lauréat des tremplins du festival en 2013). La formation prouvera, au Restaurant chez Marie, que le jury ne s’était pas trompé. À voir et entendre absolument, Stefan Patry, le spécialiste de l’orgue Hammond, qui démontre à chaque fois, qu’il sait exploiter à fond le pédalier de basses de son B-3. Il innove cette année avec « Hammondeon », concert qui mêle la virtuosité de l’accordéon à la puissance de l’orgue.

Quant à la soirée du lundi 17, ce sera une brazilian night, qui réunira pour deux concerts sur la scène du Phare, la flamboyante Tania Maria et l’immense pianiste Eliane Elias (Cinq fois nommée au Grammy Awards). Le festival s’ouvrira vendredi 14 août à La Maline, avec la traditionnelle soirée Jazz & Cinéma. Fabien Ruiz l’as des claquettes (le chorégraphe a notamment coaché les acteurs du film « The Artist «) donnera un spectacle à 20h30 suivi de la projection du film aux 5 Oscars.

Les « bons plans » et les « save the date »

Avec deux nouvelles scènes, le festival propose 9 lieux différents (la Scène du Phare, le Théâtre de Verdure, le Café du Phare, Au Gré du Vent, Chez Marie, la Scène Enfants, La Maline, la Scène Ambulante des marchés et Top On The Green) dont six sont libres d’accès, à partager entre amis ou en famille. Parmi elles, les nuits électro du « Top On the Green » où se déchaîneront les platines brulantes d’Alexandre, Eliott et Martin, DJ du Wrecka Spinnazz Club qui fait de la « Funky music for funky people ». Tandis que sur la déjà mythique scène du Phare, le très attendu roi du reggae, Jimmy Cliff interprétera ses plus grands succès dimanche soir. Moment « phare », après la chaleur d’une soirée brésilienne lundi, c’est Michel Jonasz qui mardi 18 août transformera le village musical éphémère en boîte de jazz. Et pour finir en beauté, après la première partie de la grande Molly Johnson en hommage à Billie Holiday, le rythme joyeux et expansif du grand pianiste jamaïcain Monty Alexander amènera les tropiques à Saint-Clément. À noter, le bon plan pour les inconditionnels, incapables de choisir entre l’une ou l’autre de ces soirées rares : le pass 3 ou 4 soirées pour évoluer en toute liberté.