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Grand Charroi 2016 : La fête de tous les sauniers
La fête du sel fut instituée en 2012 par la coopérative des sauniers, elle a lieu tous les deux ans. Le 17 septembre 2016, la nouveauté majeure de cette troisième édition du Grand Charroi c’est l’organisation main dans la main par les sauniers indépendants et les sauniers de la coopérative.
A l’origine de cette démarche fédératrice, la demande d’indication géographique protégée (IGP) qui a vu se créer l’association des producteurs de sel de l’île de Ré (APSIR). Une concertation s’est ensuivie entre les sauniers indépendants et ceux de la coopérative, à la plus grande gloire de la profession, et pour marquer ce rapprochement un sel commun est commercialisé, au bénéfice de l’APSIR, sous l’étiquette « Édition Grand charroi 2016 ». L’IGP, qui n’est pas envisageable, dit-on, avant 2018 pour le sel de l’île de ré en raison de lenteurs administratives, permettra la traçabilité de la production et la cohérence entre volume et surface d’exploitation avec, à la clef, une valeur ajoutée pour le sel de l’île de ré.
Une année fructueuse
Une centaine de sauniers sont en activité sur l’île de Ré, dont un tiers indépendants. Si certains connaissent le travail du marais pour l’avoir toujours vu faire dans leurs familles beaucoup ont suivi l’unique formation en saliculture de France à La Turballe.
« La récolte 2016 est une des meilleures depuis dix ans » nous confie Pascal Chauveau de La boite à Sel, malgré un travail beaucoup plus intense qui a débuté tardivement en juillet, « en effet les conditions climatiques de juin n’ont permis aucune récolte ce mois-là », précise Aurélie Courcier, tous deux fortement impliqués dans l’organisation de ce Grand Charroi 2016. Ils déclarent avoir récolté le gros sel et la fleur 31 jours d’affilé, ce qui est une performance.
Les volumes parlent : 2800 tonnes pour le gros sel en 2016 contre 1700 tonnes en 2015 (volume de la coopérative).
La fête du sel, c’est aussi la fête de tout le village
Le soleil matinal du 17 septembre promettait une fête réussie. Dès dix heures, les stands se montaient sur le port d’Ars et les sauniers dévoilaient le nouveau conditionnement de leur sel commun dont l’étiquette, illustrée d’un style ultra moderne par un des leurs, montre les marais vus du ciel.
L’école avait mis sur pied un atelier de couture où les jeunes confectionnaient des sacs fantaisie pour le sel. L’atelier Créarté invitait les jeunes à réaliser une fresque figurant la carte des marais salants d’Ars. Les visiteurs, qui commençaient à affluer, avaient le choix entre de délicieux cocktails de jus de fruits frais, dans la fameuse caravane arsaise rouge à pois blancs, la buvette, tenue par le restaurant le 20, qui prodiguait cafés, boissons et casse-croûtes au foie gras, la Cochonne Rit qui proposait des cochonnailles ou encore The Moule Walk avec des assiettes de …moules !
Le club de vannerie traditionnelle nous instruisait de son savoir ancestral, bazennes, manoques et gourbeuilles à l’appui, enfin le club photos présentait des clichés des marais étonnants. La crieuse déambulait, munie de cloches, de sa boîte à criées et d’un porte-voix, nous incitant à nous exprimer par écrit et promettant de lire, dans la soirée, toutes les idées postées. Puis ce furent les Rétaises qui attirèrent tous les regards, celles habillées de costumes traditionnels, bien sûr. Elles exécutèrent de multiples danses accompagnées de leurs réthas de danseurs pour le plus grand plaisir des spectateurs ne se lassant pas de photographier sabots de bois, longues jupes à rayures, tabliers, kichenottes et chapeaux de paille. Quel vertigineux décalage entre les danses d’autrefois et celles d’aujourd’hui ! Mais point de nostalgie, c’était l’heure que l’âne de Régis Léau avait choisie pour faire son entrée. La foule s’organisa spontanément en cortège derrière Galopin, harnaché de ses deux paniers à sel qui la guida jusqu’aux marais.
Des silhouettes sur les bosses
L’après-midi promettait d’être ludique et instructive. Les installations en osier tressé de la plasticienne Myriam Roux voguaient délicatement à fleur d’aire saunante (Land Art). Plus loin, des sauniers de papier (résine, installation Créarté) tiraient la fleur de sel avec leurs simoussis alors que les chanteuses de Iavnana entamaient avec coeur des chant s venus d’ailleurs. Leurs silhouettes se découpaient sur les carreaux du marais où se reflétaient les nuages menaçants. Elles furent très applaudies. Toujours en chansons, la foule fût emmenée sur la bosse d’en face d’où l’on put voir un piano posé sur l’herbe. Les danseuses de l’association ContempoRé Danse se déployèrent alors au son du piano de Jeanne Plaud, compositrice et professeure. La chorégraphie d’Émilie Tyrou tînt son public en suspens jusqu’au moment où les vingt-cinq sylphides traversèrent joyeusement le marais pour rejoindre les spectateurs applaudissant et les baptiser à grandes volées de gros sel.
Un charroi symbolique
Le ciel était devenu menaçant et l’on craignait pour la fin de soirée mais les nuages ne crevèrent pas et le sel fut symboliquement transporté en un mini charroi sur l’âne Galopin. Un charroi symbolique puisque le sel est de nos jours rentré à l’aide de grandes bennes attelées aux tracteurs que l’on voit beaucoup sillonner la route ces jours-ci.
Vers 21h le podium n’attendait plus que Les Sales Licornes, le groupe de musiciens/sauniers qui n’a pas eu peur de quelques gouttes pour égayer la soirée.
Ce Grand Charroi de sel 2016 a su souder les corporations, les artistes et les associations dans une ambiance amicale qui retentira longtemps au fond des marais salants.
Chapeau aux organisateurs !
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