- Économie
- Terroir/Merroir
- Aménagement du territoire - La Flotte
La gestion des espaces naturels et agricoles de La Flotte en mode pause
Un conflit idéologique sur le mode de gestion des espaces naturels et agricoles de La Flotte, vient d’apparaître au comité de gestion, freinant temporairement l’action volontariste du maire Léon Gendre et de l’équipe municipale flottaise qui se sont engagés dans un programme visant à contenir le boisement du territoire communal et à reconquérir des espaces abandonnés par l’agriculture.
Etendue sur un vaste territoire de 1232 ha, La Flotte compte 1000 ha de zones naturelles et agricoles, autrefois plantées de vignes et aujourd’hui pour partie en friches boisées.
Un projet ambitieux
Le Conseil départemental et le Conservatoire du Littoral ont confié à la commune de La Flotte la gestion de 300 ha (225 ha au Conseil départemental et 70 ha au Conservatoire du littoral) dont ils sont propriétaires à La Flotte, en concertation avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), les associations de protection de l’environnement (Nature environnement 17 et Ré Nature environnement), l’Office National des Forêts (ONF) et l’ACCA de la Flotte. Ce programme engagé en 2011 pour maintenir les équilibres écologiques et relancer l’agriculture sur la commune, a fait l’objet d’une concertation partenariale avec les naturalistes et les agriculteurs.
A la suite des différents inventaires des intérêts écologiques, de la faune, de la flore etc… réalisés et validés, une cartographie des différentes zones identifiées avec leur affectation devait permettre la cohabitation des activités et répondre aux intérêts de chacun. Un plan de gestion, financé par le produit de l’écotaxe communale et une participation départementale, était mis en place. Patrick Salez recevait délégation du Maire pour la gestion des espaces naturels et agricoles. Tout se mettait en place progressivement, avec bonne volonté, et tout le monde tirait la charrue dans le sens de la réussite d’un projet exemplaire.
Un conflit idéologique
Lors de la réunion du comité de gestion des espaces naturels de La Flotte, le 1er avril, le mode de gestion des espaces ne faisait plus l’unanimité. Les associations environnementales : LPO, Ré Nature Environnement et Environnement 17, ainsi que le Conservatoire du Littoral, reprochaient à la municipalité de sacrifier la biodiversité au profit d’une extension illimitée de la production de pommes de terre AOP. Cette contestation était réaffirmée par deux lettres envoyées par les associations environnementales au Maire de La Flotte.
Patrick Salez cherche une voix de médiation entre deux écoles de pensées radicales en défendant l’idée de gestion patrimoniale et sociale, conciliant la protection des espaces naturels et le maintien ou la relance d’activités humaines respectueuses de cette protection. « Entre une approche « préservationniste » qui tendrait à mettre sous cloche les milieux naturels et une approche « utilitariste » de la nature comme support d’une activité, nous devons assurer un équilibre entre les différents usages locaux de ces espaces. Il y a des outils de gestion réglementaires qui garantissent cet équilibre sans privilégier systématiquement la dimension naturelle ou les destinataires extérieurs. » Patrick Salez souhaite la reprise d’une véritable concertation entre tous les partenaires pour sortir de cette situation de blocage, et proposera des solutions : cartographie des usages, stabilisation du périmètre de cultures irriguées, charte agro-environnementale, mesures de préservation des milieux…
Un territoire convoité
Avec l’abondance et l’attrait de la pomme de terre AOP, la relance de l’agriculture irriguée est un enjeu économique au coeur du projet. La délimitation des périmètres agricoles est complexe, car elle doit réunir de nombreuses conditions foncières et techniques, tout en s’inscrivant dans un projet global de gestion des espaces naturels. La relance agricole voulue par la mairie de La Flotte est lancée avec l’installation effective de jeunes agriculteurs, la création d’une association d’irrigants, le recrutement de Maïlys Rumeau, garde des espaces naturels et agricoles, dont le poste est financé par l’écotaxe. Elle aura pour mission la surveillance des espaces, le suivi de leurs divers usages et, bientôt assermentée, elle contrôlera les dépôts sauvages qui ont tendance à reprendre.
La commune de la Flotte dispose d’une convention de gestion signée avec le Conseil départemental jusqu’en 2018 pour gérer ces espaces naturels et agricoles, dans l’intérêt de toutes les parties. Un exercice d’équilibriste auquel la Communauté de Communes va se confronter dès la création fin juin d’un Comité de gestion de l’agriculture et de l’environnement (CIGALE), avec la volonté d’anticiper et de résoudre les conflits d’intérêts… inévitables sur l’île de Ré.
Lire aussi
-
Économie
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
-
Économie
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
-
Économie
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
Je souhaite réagir à cet article