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- Visite officielle
Gérard Larcher au chevet des collectivités
Le président du Sénat était en visite à La Rochelle mardi 4 septembre. Il a longuement rencontré les élus du Département et prêté une oreille attentive à leurs interrogations et récriminations.
Après avoir rencontré le matin les élus de Vendée, des Deux-Sèvres et de La Rochelle, Gérard Larcher (LR) s’est rendu à la Maison du Département pour rencontrer députés, sénateurs, présidents de Communautés de Communes et conseillers départementaux. Très vite, les élus sont passés « aux questions qui fâchent », Dominique Bussereau en tête. Le président du Département a interpellé le président du Sénat sur la loi NOTRe « qui n’a pas tout résolu » et entraîné une perte de compétences et réduit les possibilités d’entraide des collectivités ; les conséquences de la baisse des dotations de l’Etat et de la suppression de certaines taxes foncières ou encore la prise en charge, pesante, par les Départements des mineurs étrangers non accompagnés.
Le premier vice-président du Département et président de la Communauté de Communes de l’île de Ré Lionel Quillet a enfoncé le clou en traduisant le sentiment d’isolement des élus locaux, à force de suppressions de compétences et de moyens financiers au profit de l’Etat ou de la grande région. « Je trouve que ça traduit un manque de confiance vis-à-vis des collectivités sur nos capacités de gestion », a-t-il asséné dans un vibrant plaidoyer. « Même si nous faisons bien les choses, un jour nous n’aurons plus les moyens de les faire […] Mais qui va s’occuper des territoires ruraux le jour où les Départements ne seront plus là ? ». Le président de la Communauté de Communes de Marennes Mickaël Vallet a quant à lui ramené bien vite le débat à une vision plus globale des choses : « Le seul vrai sujet, c’est la question de la présence ou de l’absence de la puissance publique, qu’elle soit exercée par les Départements, la Région ou l’Etat. Est-ce que ce sont les grands groupes qui décident de l’aménagement territorial ou est-ce que c’est la puissance publique qui décide encore de son aménagement du territoire ? »
« Faire confiance aux territoires tout en ayant un Etat fort »
« Le Département n’est pas une nostalgie. Ce n’est pas non plus une institution qui aurait survécu à la guerre de 2014 pour ensuite se fondre et disparaître. Je crois que le Département est profondément un repère, une proximité et un besoin […] des concitoyens », a tenté de rassurer d’emblé Gérard Larcher. Concernant la loi NOTRe, il a admis que sa mise en application s’était faite un peu vite et regrette de concert le manque de concertation des collectivités à l’époque. « Aujourd’hui, on doit faire des ajustements », a-t-il concédé, avant de souligner que la Charente-Maritime n’avait pas tout fait pour s’adapter à l’évolution territoriale, notamment en « ne faisant pas le choix de fusion » des plus petites communes, fusion qui rendrait selon lui les petites municipalités plus fortes tout en conservant « ses valeurs de proximité avec ses administrés ». Gérard Larcher a tout de même promis une loi pour permettre « des délégations de compétences entre collectivités, entre régions et départements, notamment sur le domaine des mobilités, sur le terrain du développement et d’un certain nombre d’activités. Le texte est prêt, il a juste besoin d’un ajustement législatif ».
Il a également exprimé son accord avec les élus concernant le devoir de l’Etat de reprendre à sa charges les financements des politiques sociales et de la prise en charge des mineurs étrangers isolés. Interpellé par les élus de la Communauté de Communes de haute Saintonge sur la perte de taxe de séjours au profit de sites internet proposant de l’hébergement, Gérard Larcher a promis de lancer une réflexion, dans le cadre de la loi de finances. Il n’a pas caché non plus qu’il y aurait forcément de nouveau une évolution de la fonction publique. Pour répondre à Lionel Quillet et à Mickaël Vallet, Gérard Larcher a conclu par ces mots : « Nous sommes tous des éléments de la puissance publique et moi je crois plutôt en l’Etat. […] Les élus locaux ont besoin de la présence de l’Etat et ce n’est pas opposer centralisation et décentralisation. On peut faire confiance aux territoires et avoir un Etat fort.»
Anne-Lise Durif
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