Gagner la bataille du logement à l’année
Seconde réunion publique pour l’association Les Volets ouverts-Ile de Ré, en compagnie de la vice-présidente déléguée au Logement à la CdC, Peggy Luton.
En février dernier, la première s’était tenue sur le thème « Ose la location à l’année ». Dix mois plus tard, l’association propose un point d’explication sur les nouvelles règles en vigueur sur l’Île de Ré, qu’il s’agisse de l’encadrement des locations de courte durée ou des mesures d’aides à la rénovation initiée par la CdC à travers le PLH*.
Témoignage révélateur
Il est lu par la co-présidente, Marie-Hélène Chastenet, et provient d’un saunier, Rétais de souche d’une vieille famille dont la maison a été vendue par père et sœurs ayant quitté le territoire. Il a 37 ans et se retrouve soumis à des solutions précaires, ses revenus modestes et son statut d’indépendant rendant son accès au logement difficile, pour ne pas dire impossible. Alors qu’il est né et travaille ici, il se sent « laissé pour compte du business des locations saisonnières et de la montée des prix ». C’est un exemple, il en est bien d’autres, tout le monde le sait.
Tour d’horizon
Il nous est présenté par un invité, habitant de Lège Cap-Ferret en Gironde. Jean-Paul Lebas y est membre d’une association de sauvegarde de cette presqu’île mais également du CNHP*, collectif né en 2023 et rassemblant quelque quarante associations ou autres collectifs sur le territoire national, « attachés à préserver l’activité touristique tout en permettant aux habitants permanents de vivre et travailler sur leur territoire ». Car Jean-Paul Lebas insiste : il ne s’agit pas de nuire aux économies touristiques mais bien de retrouver un équilibre, aujourd’hui sérieusement compromis. Pour le prouver, il est venu avec un diaporama documenté nous proposant un petit tour de France des villes et régions soumises à pression, certaines pouvant agir et d’autres moins en raison de « jurisprudences disparates ».
De Paris au Pays Basque en passant par Saint-Malo, Bordeaux, Marseille ou encore Annecy, partout les mêmes problèmes et leurs conséquences. Car « raréfaction des logements permanents » entraîne « difficultés pour les services publics, mutations du tissu commercial, dégradations de l’environnement et appauvrissement de la vie sociale » pose Jean-Paul Lebas sur une contagion nationale qui a fini par mobiliser les pouvoirs publics, au travers d’une loi publiée le 19 novembre dernier au Journal Officiel (voir encadré). Des progrès mais on peut (on doit ?) aller plus loin, estime-t-il.
Plan d’actions sur l’île de Ré
Il est détaillé par Peggy Luton. Nous ne reviendrons pas en détail sur le PLH*, déjà largement évoqué dans nos pages. Rappelons seulement qu’il se structure en quatre axes et un programme de vingt-et-une actions pour favoriser la création de logements à l’année, à travers un fond de concours pour soutenir les communes dans leurs projets de moins de vingt logements, des « aides à la pierre » pour les bailleurs sociaux, mais aussi une volonté d’amélioration de l’existant, à travers le Pacte Territorial France Renov’ à destination des propriétaires privés, sous condition d’engagement bien sûr. Au total un budget de près de 19 M€ déployé sur six ans. Et n’oublions pas les locations de courte durée, soumises à de nouvelles règles du jeu qui s’appliqueront dès le mois de juin prochain.
Beaucoup d’argent pour des résultats qui restent encore à prouver mais la volonté politique est là. « Une chance » selon Jean-Paul Lebas, soulignant que ce n’est pas le cas du côté de Lège Cap-Ferret.
Concluons sur l’association Les Volets ouverts-Ile de Ré : « Elle a trouvé son identité », explique le co-président Gabriel Grellier. Riche d’une centaine d’adhérents et sympathisants, mobilisée pour trouver des solutions, elle est aujourd’hui l’un des interlocuteurs des élus.
*CNHP : Collectif National des Habitants Permanents – PLH : Plan Local de l’Habitat
Loi N°2024-1039
Déposée le 28 avril 2023, ce projet de loi visant à « renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale dans les zones tendues » a évidemment subi les conséquences de la dissolution. Après la tenue d’une nouvelle Commission Paritaire et un accord obtenu le 17 octobre, son texte a été adopté par le Sénat le 5 novembre et l’Assemblée nationale le 7. Elle apporte des modifications aux Codes du Tourisme, de l’Urbanisme, de la Construction, mais aussi au Code Général des Impôts et à la loi de 1965 régissant les copropriétés.
Elle permet en autres la possibilité de définir des zones à usage exclusif de résidences principales dans les PLUi, impose la déclaration, l’enregistrement et le changement d’usage des meublés de tourisme, réduit leur abattement fiscal à 50% et renforce les sanctions en cas de non-respect des règles.
Lire aussi
-
Social
Le Bocal loin de tourner en rond !
L’association Le Bocal qui fêtera ses deux ans en ce mois de janvier 2025, vient d’intégrer ses nouveaux locaux à La Couarde. Une situation temporaire pour l’association, qui nous a dévoilé ses perspectives, lors de l’inauguration de ce nouveau lieu convivial.
-
Social
Une ouverture sur l’Australie pour les collégiens rétais
L’association Ile de Ré-Espérance a tenu son Assemblée générale, porteuse de nouveautés, le 29 novembre dernier, à Saint-Martin.
-
Social
Un site Santé pour les Rétais
Lors de sa constitution officielle* en septembre dernier, la CPTS** de l’île de Ré avait, parmi ses premières actions, annoncé le lancement du site internet : www.ilederesante.fr. Ce sera chose faite à partir du mercredi 22 janvier 2025.
Je souhaite réagir à cet article