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La formation des aquaculteurs de demain
Le lycée Maritime et Aquacole de La Rochelle* prépare à tous les métiers de la mer, l’aquaculture se pratique à Ars-en-Ré.
Depuis plus de vingt-cinq ans, la ferme marine d’Ars, qui dépend de ce Lycée, permet aux futurs aquaculteurs d’apprendre leur métier en situation réelle.
Découverte de la ferme marine d’Ars-en-Ré
De vocation essentiellement pédagogique, elle met à disposition des élèves, apprentis ou lycéens, 2,7 hectares de marais, des ateliers, un laboratoire, une écloserie, une salle informatique et toutes les gammes d’équipements professionnels liés à leurs futures spécialités : conchyliculture, pisciculture, biologie marine, production de juvéniles. Sur place, Mathieu Barré, le maître de la ferme, régit le site toute l’année mais il préfère le terme d’assistant. Il est en charge de la préparation des manipulations pour les étudiants et se démultiplie entre les élèves, la maintenance des équipements, la surveillance des espèces, l’achat de matériel ainsi que de la vente du surplus (un faible pourcentage d’huîtres et de daurades est vendu en fin de cycle et permet d’auto financer l’achat des prochains naissains).
L’intégralité de la production est faite par les élèves
En effet, par petits groupes ne dépassant jamais huit élèves, les 66 étudiants en aquaculture du LRMA se rendent à la ferme un jour par semaine ou par quinzaine selon leur niveau (CAP, 2nde, 1ère et terminale) pour leurs travaux pratiques.
Leur cursus se compose d’ailleurs de TP pour moitié, au lycée, la soudure, la mécanique ou le matelotage font partie intégrante de leurs études.
À la ferme, ils s’initient à toutes les branches de l’activité aquacole car il faut maîtriser toutes les disciplines pour arriver au bac pro, ils ont également l’occasion de travailler avec les ostréiculteurs locaux. Dans le laboratoire de biologie marine, Mme Massieu leur enseigne la culture de micro-algues, de phytoplancton, de rotifères ou d’artémias (crustacés microscopiques) pour la production de proies. Une salle de six grands bassins carrés et leur système de filtration est réservée à la pisciculture (pesée, nourrissage, suivi qualité), la production de juvéniles, bivalves et poissons, se fait dans l’écloserie où quatre bassins de forme allongée attendent les naissains, dehors, l’atelier d’ostréiculture n’a rien à envier aux unités professionnelles.
Un enseignement dans des conditions optimales
Ce matin là, dans la seule salle chauffée du site, huit élèves de terminale revoient, avec Catherine Dreveau-Hérault, leur professeure spécialisée en cultures marines, la théorie de la pêche à la seine. Craie en main, elle trace le schéma qui sert de base aux révisions.
Pour un enseignement sans rupture entre théorie et pratique et une application en corrélation directe avec le cours, elle enseigne tant la théorie au lycée que la pratique à la ferme. Avant de passer à l’action, elle insiste sur le protocole à ne jamais négliger : « Combien de personnes les étudiants doivent-ils prévoir pour cette manip ? A quels postes vous placerez-vous ? Avez-vous vérifié votre matériel ? Et votre équipement ? Qui mesure le pourcentage d’oxygène dans l’eau ? Il me faut un responsable eugénol et qui coordonne l’opération ? Le sens de l’organisation est indispensable », rappelle Catherine Dreveau-Hérault, en passant ses bottes et sa vareuse.
Des daurades pas stressées
La manipulation du jour consistera à prélever les daurades d’une claire en leur faisant subir le minimum de stress. Car qui dit stress, dit maladies et mortalité. À la ferme, on n’utilise pas d’antibiotique pour l’élevage, « Ceci n’est rendu possible qu’en l’absence de contrainte de productivité, précise Catherine, ce qui n’est pas souvent le cas d’un établissement commercial ».
Les huit jeunes gens, en cuissardes ou waders, déploient leur filet sur le bassin. Dans l’eau jusqu’aux cuisses, deux d’entre eux doivent le maintenir bien au fond tout en le tirant pour y piéger le poisson. En fin d’opération, de la vase et des crabes apparaissent au fond de la seine, les apprentis marins s’inquiètent d’être bredouilles, mais c’est dans les dernières mailles du filet, et heureusement aidés par leur professeure, qu’ils récolteront les daurades.
L’après-midi sera consacrée à l’évaluation de la biomasse totale, la pesée, le comptage, le contrôle qualité etc… Tant de notions et de savoir-faire qu’ils seront bientôt fiers de maîtriser comme « les pros ».
Véronique Hugerot
* L’aquaculture n’est qu’une branche parmi d’autres enseignements délivrés au LRMA
Plus de renseignements sur le site du lycée maritime :
www.lycee-maritime-larochelle.com
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