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La Flotte prépare l’agriculture du 3ème millénaire !
L’agriculture était historiquement la principale activité de la commune et participait à la prospérité commerciale du port de La Flotte.
Le déclin de l’activité agricole en 40 ans, a conduit la commune de La Flotte à se lancer le défi d’une relance de cette activité, qui participe à la préservation environnementale, mais aussi à la valorisation des espaces naturels : bois, landes, friches, qui abritent une biodiversité remarquable.
Les causes d’un déclin
De plusieurs centaines d’agriculteurs à une époque, ils n’étaient plus que trois, arrivant à l’âge de la retraite. En cause : mutation vers des activités économiques plus lucratives comme le tourisme, l’ostréiculture, le changement des modes de vie, la difficulté de transmission des terres, la non reproduction sociale d’un métier difficile délaissé par des enfants qui suivent leurs études et quittent ensuite le territoire rétais, la crise agricole générale, les investissements lourds à engager avec une prise de risque qui fait hésiter… Autant de considérations socio-économiques qui expliquent cette situation. Les terres agricoles abandonnées sont devenues au fil des années des friches envahies par les bois, les plantes invasives et les lapins, déclarés « calamité rétaise » et qui causent des dégâts considérables dans les vignes et cultures maraîchères.
La reconquête en marche
La Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime s’est penchée en 1997 sur le devenir agricole de l’île de Ré, prenant en compte la spécificité du territoire exploité : 4/5ème en vigne et le reste réparti entre pomme de terre et maraîchage. La coopérative Uniré, devient avec ses installations et ses coopérateurs, la colonne vertébrale de cette nouvelle agriculture de la pomme de terre A.O.C, qui apporte de la valeur ajoutée et garantit des financements annuels. Le maraîchage répond à une demande de proximité sur La Rochelle et Ré. Le vignoble fait l’objet d’une restructuration en rapport avec la volonté d’améliorer qualité et rendement, servi par des installations modernes à la cave.
Quatre facteurs à réunir pour réussir la relance
Pour Léon Gendre le maire à l’origine du programme de relance de La Flotte, et Patrick Salez, responsable des espaces et de l’accompagnement des agriculteurs, « la réhabilitation de l’agriculture passe d’abord par la maîtrise foncière des terres, ensuite il faut proposer des moyens d’irrigation, des infrastructures adaptées, et enfin, ces trois premières conditions réunies, il devient possible d’encourager l’installation de jeunes agriculteurs ! Un investissement de 1,5 million d’€ pour la réalisation de la réserve d’eau, le réseau et les hangars ». Le vaste plan de maîtrise foncière est mené avec le concours du Conseil départemental par la mise en place d’une vaste zone de préemption, étendue à l’ensemble des terrains agricoles de la commune situés sur trois zones principales, au nord de RD 735 avec à l’Est le secteur de l’Abbaye, à l’Ouest la Maladrerie et les Brossards, le secteur non boisé près du clos Martin pour l’installation d’irrigation, le secteur des Jourdinières en continuité de Sainte- Marie. La commune de La Flotte a signé une convention de maîtrise d’ouvrage avec la Chambre d’agriculture, et, avec les irrigants, une charte agri-environnementale pour une agriculture raisonnée, respectueuse de l’environnement.
L’irrigation
L’eau est indispensable à la culture sur des sols sablo-limoneux. L’idée d’utiliser en 2014, après un traitement spécifique, les eaux de la station d’épuration qui étaient rejetées en mer, est devenue effective sur 40 ha de cultures primeurs. Etudié par l’UNIMA (Union des Marais de Charente-Maritime), le dispositif d’irrigation comprend une réserve d’eau stockée dans un bassin de 12 000 m3, une station de traitement par UV, une station de pompage et un réseau d’irrigation desservant par bornes les champs irrigués. L’eau d’irrigation doit être de qualité A. Des contrôles biologiques et chimiques effectués toutes les semaines par la SAUR sont adressés à la mairie et à l’ARS. Ce qui permet une vérification régulière du respect des arrêtés préfectoraux sur la qualité de l’eau d’irrigation. Des compteurs volumétriques individuels permettent la facturation de la consommation par agriculteur. Une association d’irrigants a été créée en mars 2015, présidée par Harald Lesaigle.
Les hangars agricoles
L’agriculture du 3ème millénaire est mécanisée. Engins de travail puissants et de grandes envergures doivent être abrités dans des hangars fonctionnels. Le « process » de culture réclame aussi des moyens modernes, avec des germoirs à pomme de terre isolés et lumineux… L’agriculteur est devenu un technicien gestionnaire qui dispose du confort sanitaire avec douche et WC dans son hangar, et d’un bureau très clair où l’ordinateur accompagne la gestion, le planning, les commandes etc… Un jeune agriculteur loue à la commune de La Flotte, le premier hangar moderne et bien intégré à l’environnement, au lieu-dit « les Grands Essarts ». Un bâtiment fonctionnel disposant d’un germoir à pomme de terre, qui sera bientôt rejoint par un hangar voisin sur le même terrain. Un troisième hangar sera construit par la commune, dans les trois années à venir, au lieu-dit « les Culquoilés » au sud de la Croix Michaud.
De jeunes agriculteurs au travail
En fonction de la cession des parcelles et des souhaits d’agrandissement, l’installation de jeunes agriculteurs vient consolider cette relance. Sept agriculteurs irrigants et deux centres équestres flottais sont signataires de la charte agri-environnementale mise en place. Les demandes arrivent à la mairie et les premiers agriculteurs installés participent à l’attractivité de cette opération, comme Romain Canteau, qui a récolté ses premières pommes de terre en 2012. « Alors que sur la commune de La Flotte, il ne se produisait plus de pommes de terre, la récolte 2016 représente près de 10 % de la production totale de l’île de Ré » souligne le maire de la Flotte.
Un pari économique et environnemental qui sera porteur à la fois de vie à l’année et de protection du territoire.
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