Flânerie estivale aux Baleines
La commune la plus occidentale de l’île, perpétuellement façonnée par les vents du large, vit en étroite communion avec l’océan où elle a puisé son nom. Balisée par quatre amers emblématiques, Saint-Clément a fait de son caractère maritime une force.
Petit guide de découverte du village aux cinq hameaux
L’extrême pointe ouest de l’île, bordée de hauts fonds marins et d’écluses à poissons, a de tout temps suscité les échouages de bateaux et d’animaux marins. De nombreux témoignages en font état depuis Pline l’ancien jusqu’à l’observatoire Pélagis aujourd’hui. En 2018, trois phoques se sont encore fourvoyés à Mouffette (sa dernière écluse) et une baleine s’est échouée non loin de là, sur la côte d’Ars.
Les 7 km² de superficie communale sont entourés par les pertuis d’Antioche et Breton. Les 640 habitants qui accueillent plus de 13 000 personnes par saison (quatre campings, 1 400 résidences secondaires et autant de locations saisonnières) gardent toujours un oeil sur l’horizon. De nos jours, le village rassemble en son centre trois anciens hameaux : Le Chabot, La Tricherie et Le Griveau et reste séparé de 300 mètres de celui du Godinand et de 800 mètres du Gillieux.
Aux Baleines, une grande variété de paysages
On ne vient pas à Saint-Clément sans consacrer une visite à son fameux phare. Toute la pointe des Baleines a fait l’objet d’un réaménagement cette année. Les nombreux visiteurs, désormais véhiculés du parking au site en navette électrique, y abordent par de nouvelles perspectives arborées qui mettent le phare en valeur avant d’accéder aux boutiques et aux restaurants qui constituent un pôle commercial des plus attractifs.
Du haut des 58 m du phare, on admire l’océan et les amers qui ponctuent la côte. Le phare des Baleineaux, à deux milles en mer, l’ancienne Tour des Baleines, le canot de sauvetage, le sémaphore militaire et plus loin vers la Conche, la Pyramide. Chacun d’entre eux a son histoire qui a marqué la mémoire collective des habitants.
Au pied du phare, deux chemins de côte, par la plage au Nord et par la digue au Sud, constituent une promenade de trois à quatre kilomètres à faire à pied, et à refaire pour son caractère sauvage et panoramique.
Mais l’île de Ré est faite de plages et c’est à La Conche que l’on se retrouve en famille ou entre amis l’été. Des Baleines au Lizay, la houle qui s’y forme fait la joie des surfeurs, des kite-surfeurs et des bons nageurs. Les moins aguerris préféreront la plage de La Solitude, qui est surveillée et les «voileux» y trouveront des location de catamarans. Une attention toute particulière est requise pour la traversée de la départementale aux entrées de plages.
À l’Est du village, en forêt de La Combe à l’eau, l’environnement plus paisible se prête aux marches bucoliques malgré une zone militaire délimitée et les vestiges des batteries Kora et Karola encore bien visibles.
De l’autre côté de la départementale, vers Les Portes, ce sont quatre kilomètres carrés de marais salants que sillonne l’une des plus agréables pistes cyclables de l’île. Cette zone abreuvée par le Fier d’Ars, où la terre se dispute la mer, est le refuge naturel des oiseaux, le domaine professionnel des sauniers et les ornithologues du monde entier y viennent observer les migrateurs.
Une journée au village
Place de l’église, à l’heure où le manège effectue son tout premier tour, les commerçants font une pause en attendant les clients. Au plus fort de la saison, ils sont moins d’une quinzaine à déballer sur le petit marché, ce qui en fait une étape toujours conviviale. On y prend le café et les croissants au beau milieu des étals et rien ne presse pour faire ses courses puisque les voitures stationnent gratuitement dans le champ d’en face.
Même si Saint-Clément n’est pas le royaume du shopping, le bourg recèle de quelques commerces de première nécessité et de loisir à découvrir pour la qualité de leurs prestations. Un soin de beauté, une pizza, un journal, une mise en plis, un déjeuner en terrasse, un vélo pour la journée, on ne se refuse rien à Saint-Clément ou presque !
Les plus sportifs iront au Gillieux, le hameau qui abrite le poney-club, le parc de loisirs (Tennis, ping-pong, pelote, volley, basket ball, jeux d’enfants, mini-golf, etc.) et le club de voile au lieu-dit la descente à bateaux.
Que d’animations
Au cours de l’été deux marchés nocturnes ont lieu le dernier mercredi de juillet et le second mardi d’août et les vides-greniers, de juin et d’août ont un énorme succès. La salle du Godinand, refaite à neuf, se prête à toutes sortes d’événements généralement organisés par le comité des fêtes, salon des antiquaires, salon du vin et des terroirs, de l’artisanat local ou vente aux enchères, loto, etc. Les peintres amateurs de Saint-Clément, regroupés en association (Les Marcambelles) exposent régulièrement à la salle de la mairie. Le 15 août, la municipalité fait bouvette*.
Et, toujours en août, le festival Jazz au Phare amène jusqu’à ce bout de terre les plus grands noms du swing. Côté sorties, une dizaine de restaurants éparpillés au centre bourg, au Gillieux et au Phare ou encore au sein des campings proposent un bel éventail gastronomique, certains y poussent parfois les tables pour danser lors d’un concert de dernière minute.
L’été 2018 des animations a pris un nouveau tournant pour les villageois en mal de sorties avec l’installation de La Java des Baleines, un chapiteau-guinguette qui propose toutes sortes d’animations ludiques et artistiques le jour et plus festives la nuit.
Véronique Hugerot
* Bouvette : Repas frugal procurant une pause après le travail des huîtres ou des champs ou de la vigne, traditionnellement pris vers dix et seize heures.
Lire aussi
-
Économie
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
-
Économie
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
-
Économie
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
Je souhaite réagir à cet article