Fiscalité augmentée, projet du centre-bourg relancé
Un « petit conseil municipal » s’est tenu à Loix mardi 26 mars, mais pour aborder deux questions d’importance : les subventions aux associations, et la hausse des impôts
Il est 20h, et quatorze des quinze conseillers municipaux sont présents. Le maire, Lionel Quillet, entre rapidement dans le vif du sujet, avec le premier ordre du jour : le vote des subventions accordées aux associations. Six associations ont fait des demandes, allant de 450 euros à 3000 euros. Cinq d’entre elles sont loidaises ; la sixième, l’Amicale des pompiers, est casserone, mais compte quatre Loidais et son importance, lors de manifestations publiques nécessitant la présence d’un secouriste, n’est pas à démontrer. Le maire se félicite de la vitalité de la vie associative à Loix ; il revient sur le rôle primordial que le Cochonnet loidais et le Club de Loix jouent dans l’animation du village et ce, tout au long de l’année. Comptant respectivement 160 et 113 adhérents, ce sont aussi les deux associations qui engrangent le plus de recettes propres, la subvention municipale ne revenant qu’à 8% et 13% de celles-ci. Il y a aussi tout lieu de se réjouir de la bonne santé de la bibliothèque de Loix, avec ses 800 abonnés, et dont l’activité, rappelle le maire, ne repose que sur les bénévoles, fait unique sur l’île.
Une nouvelle association a vu le jour cet hiver, Les chats libres de Loix, qui vient répondre à un besoin urgent de la commune et soulage la municipalité d’une tâche qui jusqu’alors lui incombait : s’occuper des animaux errants dont la reproduction est extrêmement rapide et qu’il est nécessaire de vacciner, pucer, stériliser, soigner… Enfin, l’Adépir* vient clore le tour d’horizon des demandes : les deux membres loidais de cette association rétaise qui aura trente ans l’an prochain prennent soin, à Loix, de l’écluse de la Verdonnais, à l’embouchure du Fier d’Ars. Toutes les demandes ont été accordées, pour des sommes équivalentes ou légèrement supérieures à l’an passé. Les associations qui auraient manqué l’échéance peuvent encore s’adresser à la mairie pour y déposer un dossier.
Le sujet sensible de la hausse des impôts
Il n’y a pas de mesure plus impopulaire que la hausse des taxes pour une municipalité. En trente ans, rappelle Lionel Quillet en préambule à son argumentaire, les impôts n’ont été augmentés que quatre fois, la dernière en 2011, pour faire face aux dégâts causés par la tempête Xynthia. Aujourd’hui, le maire fait le constat que la commune se paupérise : « On observe une baisse des recettes en même temps qu’une hausse des dépenses. C’est l’effet ciseau. » Dans la baisse des recettes, sont mises en cause la baisse des aides de l’Etat, et celle des ventes immobilières sur laquelle la Commune touche un pourcentage. « En 1995, nous avons fait le choix d’avoir le village le moins construit de l’île, pour préserver l’aspect village et le bienvivre ensemble. Cela a un coût. » De l’autre côté, la municipalité doit faire face à l’augmentation drastique du prix de l’énergie, ainsi que celle des charges salariales, alors même, insiste le maire, que l’équipe municipale est en sous-effectif et doit accomplir à douze le travail de vingt-et-une personnes. « Le risque, si nous ne faisons rien, c’est de devoir mettre un coup d’arrêt à nos projets de travaux concernant le centre-bourg. »
Le levier d’action consiste donc à augmenter les recettes fiscales qui s’appuient sur le foncier bâti, nonbâti et l’habitation. Pour revenir à l’équilibre et se redonner de la marge de manoeuvre, il faudrait augmenter de 13%. Lionel Quillet propose 12,93%, et d’exclure les propriétaires du foncier non-bâti de cette hausse : « Les taxer serait envoyer un mauvais signe aux agriculteurs, sauniers, propriétaires de terrain non constructibles, que nous soutenons. » La taxe foncière sur le foncier bâti et la taxe d’habitation subiront la même hausse, de 12,93%, ce qui conduit Loix à figurer dans la moyenne rétaise des 40 %, pour ce qui est du foncier bâti, mais de demeurer en bas du classement pour ce qui est de la taxe d’habitation, avec 9%. « Pour vous donner une idée, le ou la propriétaire d’une maison secondaire de 100 m² et d’un jardin de 400 m² avec piscine aura une augmentation de 100 à 120 euros de ses charges. » La mesure est votée à l’unanimité.
Le point sur les travaux
« Avec ces 200 000 euros, nous pouvons relancer le projet architectural en centre-bourg », conclut Lionel Quillet. Un premier chantier, celui de l’aire de jeux, s’est achevé le mois dernier et fera l’objet d’une inauguration samedi 30 mars, à 16h, pour tous les enfants présents. Les travaux sur la chaussée, rue de l’Oiselière et rue des Alouettes, sont eux aussi terminés. Les travaux reprendront à l’automne. Car il est temps de faire place à la belle saison ! Le village se prépare à accueillir ses vacanciers, dont on prévoit la forte affluence en réaction aux Jeux Olympiques de Paris, cet été. Dans cette perspective, la procédure de recrutement de l’ASVP saisonnier a été avancée au 2 avril. Il est presque 21h et les conseillers se séparent, joyeusement : il y a dans l’atmosphère comme un air de vacances…
*Adépir : Association des écluses à poisson de l’île de Ré.
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