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Fabrice Drouelle adapte ses « affaires sensibles »
Fabrice Drouelle sera sur la scène de La Maline le 8 décembre avec une adaptation scénique de son émission « Affaires sensibles », diffusée sur France inter depuis bientôt dix ans. Interview.
Le journaliste, producteur et présentateur de l’émission, y aborde, sur un ton engagé et bien à lui, des faits divers, des scandales d’État, des aventures et des procès qui ont marqué les 50 dernières années de l’histoire de France. Pour ce spectacle, intitulé « Affaires sensibles » Combat de femmes, il a puisé dans son stock d’histoires pour mettre en avant, au théâtre, le combat de trois femmes.
Ré à la Hune : Qui sont ces trois femmes ? Pourquoi les avoir choisies ?
Fabrice Drouelle : Ce sont trois combattantes, trois femmes qui vivent à des époques différentes, et qui mènent des combats différents. Pauline Dubuisson, tout d’abord, est une femme au coeur d’un fait divers qui m’avait interpellé, car, pour avoir tué son fiancé, elle a été condamnée à la perpétuité, alors qu’elle aurait dû écoper de huit à dix ans de prison. C’est choquant : il s’agit en fait de condamner une femme non pas parce qu’elle a tué son fiancé mais parce qu’elle a eu une relation avec un officier allemand pendant la guerre. La seconde histoire de femme que nous racontons dans ce spectacle, c’est celle d’Édith Cresson, qui, en arrivant au pouvoir à Matignon, déclenche la colère des hommes qui ne supportent pas qu’une femme puisse être chef du gouvernement.
Enfin, le troisième tableau de cette pièce est l’histoire de Marie Humbert, dont le fils, après un accident, se retrouve tétraplégique, aveugle et muet. Il veut en finir, mais l’euthanasie est illégale. Il demande donc de l’aide à sa mère, qui lui donne la mort. C’est un geste d’amour, et c’est à la fois un combat de femme et de mère.
Pourquoi avoir choisi ce thème, les combats de femme ?
Tout simplement parce que je considère que dans nos sociétés occidentales contemporaines, qui sont quand même dans un balancier réactionnaire, le combat féministe est un vrai combat progressiste. Il y en a assez peu pour qu’on ne passe pas à côté.
Ce spectacle est présenté comme une adaptation d’« Affaires sensibles ». Va-t-on y retrouver le même type de narration ?
Oui, car je suis le narrateur comme dans l’émission, mais là je ne suis pas tout seul ! Sur scène j’ai une partenaire, la comédienne Clémence Thioly, qui est absolument incroyable. En fait, elle fait les archives, c’est-àdire qu’elle incarne ces trois femmes, elle joue leurs personnages. Et puis moi j’ai aussi différents rôles : je suis procureur, puis je deviens mari, amant, etc. Il y a donc à la fois de la narration et des scènes jouées.
Quel est la différence entre un studio radio et la scène de théâtre ? Est-ce que le passage de l’un à l’autre a été fluide ?
Non cela n’a pas été très fluide, ça a même été difficile ! En télé et radio, le public est une abstraction. Au théâtre le public devient réel, il y des humains, des vrais gens devant vous. Ce qui été difficile aussi pour moi, c’est qu’en radio ou télé le silence est proscrit, c’est un blanc, un vide. Au théâtre c’est un langage, et même un langage puissant, donc il a fallu que je gère cette nouvelle oralité qu’est celle du théâtre. Dans ma carrière j’ai fait pas mal de choses, la radio, la télé, les livres… mais le théâtre ça a été le plus difficile de tout. Et c’est ce qui me fait dire aujourd’hui que c’est le développement d’affaires sensibles le plus original, le plus audacieux et c’est celui que je préfère. Ça me fait sortir de ma zone de confort et ça s’est bien !
« Affaires sensibles », l’émission de radio, fêtera ses dix ans en juin 2024 ! Combien d’affaires avez-vous traitées ?
Très exactement 1.191 histoires (à la date du 17 octobre, date de l’interview). J’espère qu’on va fêter ça avec France inter, je n’ai pas encore imaginé comment mais j’aimerais marquer le coup au mois de juin. C’est une émission qui a de l’avenir. Avec 6 à 7 millions de connexions par mois, elle est l’émission intégrale la plus podcastée de France depuis longtemps déjà. C’est une émission faite pour le podcast, car de la radio de contenu, pour laquelle il faut être concentré, être disponible.
« Affaires sensibles »
Combat de femmes, le 8 décembre à 20h30, à La Maline.
Durée : 1h20. Tarif : de 15 à 25€
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