Fabienne Le Gall, une petite sirène terrestre
Née le 6 mars 1971 à Beaupreau, petit village du Maine-et-Loire, « un pays à bosses, à montagnes russes… les adeptes de la petite reine comprendront ce que je sous-entends », Fabienne Le Gall s’en est allée ensuite faire sa maternelle, sa primaire et ses quatre années de collège dans la ville voisine de Montrevault avant d’aller encore plus loin, à Cholet pour le lycée et à Angers, à l’université, jusqu’au DEUG, avant de carrément « s’expatrier » dans l’est, à Metz, pour y obtenir licence et maîtrise de biologie axées sur les différentes problématiques environnementales.
Vaccinée à la Nature ! «Très tôt, j’ambitionnais de devenir écogarde à cheval. Il y en avait alors dans le Territoire de Belfort, et ces gaillards à grand chapeau, au look canadien, me faisaient rêver. La Nature, avec un N majuscule, fait littéralement partie de moi, cela depuis ma plus tendre enfance. Il m’a toujours fallu être entourée d’animaux. Dans mon Anjou natal, déjà toute petite, j’aimais par-dessus tout, me retrouver seule avec mon chien, à parcourir et observer la nature au fi l des saisons ».
Plongeur loisir puis professionnel
De Metz, Fabienne est ensuite descendue vers le sud, jusqu’aux rives du lac Léman, à Thonon-les-Bains, pour y accomplir son stage de fin d’études. À Thonon, elle y restera quatre ans, le temps de devenir plongeur en eau douce. « Je me suis lancée dans cette discipline d’abord pour le plaisir, mais aussi parce que j’avais la curiosité de découvrir ce qui se passait sous l’eau et de voir quel genre de vie on y trouvait. Ces quatre années m’auront par ailleurs permis d’obtenir les différents niveaux de plongée loisir ».
Dans la foulée, sa passion pour la plongée l’amène à postuler sur un poste à pourvoir à Nausicaa, le Centre national de la mer à Boulogne sur mer, une sorte de grand aquarium. Elle y deviendra plongeur professionnel, travaillant dans la section tropicale où elle avait en charge le domaine récifal.
Dix ans de plongeur-soigneur à l’aquarium de La Rochelle
Deux années passent, et Fabienne a alors le souhait, le besoin, de se rapprocher de ses parents. C’est ainsi que l’Aquarium rochelais l’accueille en 2000 en tant que plongeur-soigneur.
« Dix années que j’ai vraiment adorées tant le travail me passionnait avec notamment ces sorties en mer pour y effectuer des prélèvements ou bien pour chasser la mysis (une mysis qualifie la dernière phase larvaire des crustacés décapodes comme la crevette) afin de nourrir certaines espèces de l’aquarium comme les hippocampes.
L’an 2000, une grande et belle année pour moi, pour nous, puisque j’ai rencontré Yvan, mon mari, qui était lui aussi plongeur-soigneur à l’Aquarium, mais qui déjà à cette époque avait en tête de mettre en place le projet familial d’élevage d’oursins. La biologie marine, un monde dans lequel il était tombé dedans tout petit avec des parents chercheurs en biologie, l’un à l’Université, l’autre au CNRS ».
2007, les premiers oursins
« Si, étude de marché prometteuse, autorisations administratives d’ouverture et permis de construire en poche en 2006, Yvan s’est lancé à fond dans la construction de l’oursinerie, je suis pour ma part restée à l’Aquarium. Il fallait bien au tout début assurer un salaire !
Mais avant les oursins, nous avons fait les enfants ! Nathan et Amanda. Tous les deux encore à l’Aquarium, nous nagions alors dans la reproduction ! Yvan dans celle des athérines (éperlans), des sèches, et moi dans celle des méduses et des coraux.
Quant aux oursins, les premiers nés le furent dans la cave de mes beaux parents que nous avions transformée en véritable laboratoire en attendant de déménager une fois la construction de “l’Oursine de Ré” achevée (mi 2007).
Ce n’est qu’en 2010 que je décidais de partir de l’Aquarium. Un départ donc volontaire afin de me rapprocher de l’entreprise. Mais j’avoue qu’aujourd’hui encore l’Aquarium me manque. Si bien que j’y retourne assez fréquemment pour me rendre compte de l’évolution de certains poissons que j’ai par le passé suivis. Mon rôle principal à l’Oursine a été commercial afin d’ouvrir les portes de l’entreprise sur l’extérieur ».
Terre et Mer
« Parallèlement, ma récente embauche comme écogarde de la Communauté de communes de l’île de Ré peut être considérée comme un retour à mes premières amours de jeunesse, le cheval et le large chapeau en moins ! Ce travail en pleine nature, c’est tout ce que j’aime. Cela me permet par ailleurs de lier mes connaissances en biologie marine avec le monde terrestre, et c’est passionnant. Avec mes quatre collègues, notre philosophie de travail est surtout d’intervenir au niveau pédagogique et sur l’aspect prévention. Nous préférons le pouvoir de la parole à celui de l’amende répressive ».
Le métier d’écogarde, l’aide à l’entreprise plus une famille dont il faut s’occuper, Fabienne est également conseillère municipale à La Flotte où elle s’occupe plus particulièrement des affaires scolaires. Un domaine de compétences qu’elle maîtrise bien, étant en plus membre de l’APE flottaise (Association de parents d’élèves).
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