Fabien Pitor ou les doigts d’or
Nichée dans une ruelle à quelques pas du Port de La Flotte, cette galerie, ouverte depuis trois ans, a su trouver son public que ce soit auprès des Rétais ou d’une clientèle de passage.
Les études ne sont pas fameuses, Fabien s’ennuie ferme et parvient tout juste à agacer ses parents à force de démonter tous les jouets qu’on lui offre, sans toujours réussir à les reconstruire. Et soudain tout s’ouvre… Filière mécanique en lycée pro et l’élève effacé fait mouche tant sa compréhension des rouages, des agencements et son agilité manuelle sont hors du commun.
Finis les étés à lambiner sur l’île de Ré où la famille originaire de Bressuire passe traditionnellement les vacances. Les saisons en alternance au garage Chauffour de La Flotte s’enchaînent, ensuite les CDD. Deux mois, quatre puis six : il est temps de se lancer !
En 2005, gentleman bricoleur crée sa petite entreprise individuelle et balade son camion-réparation sur les marchés, bien avant les trucks, le truc à la mode. La vie est un peu bohème au début dans sa caravane au camping. Le matin il vend des accessoires pour vélos, l’après-midi, il les remet à neuf, mais le public surpris par ce concept novateur n’est pas toujours au rendez-vous. Qu’importe, Fabien persévère et trouve enfin un local à Rivedoux pour abriter sa passion et recevoir sa clientèle devenue fidèle. Motard invétéré, propriétaire de scooter vintage ou cycliste puriste, inconditionnel de sa monture rouillée, tous font confiance au docteur deux-roues.
L’adresse et l’ingéniosité d’un inventeur
Si les ventres des machines conservent rarement leur secret devant l’oeil perspicace de Fabien, ce dernier aime aussi à intervenir sur l’esthétique des compagnons de route qui lui sont confiés. Récemment, un client lui a commandé une mise en beauté de sa moto, dans la lignée du mouvement « café racer ». Il s’agissait d’épurer le bolide en le déshabillant de toutes les parties inutiles, lui redonner un aspect brut et une maniabilité maximum.
Sa plus belle commande est une pure création qu’il peaufine depuis sept ans pour ses copains de l’association « Le monde des barons perchés ». Du cuivre, du laiton, du bois, de la rouille… De la vapeur, des colonnes à bulles, des Klaxons : bienvenus dans l’univers de Mad Max pour une virée « steampunk » ! Il estime à deux années le temps nécessaire pour que tout soit exactement au point comme il le souhaite, même si l’inclassable engin sillonne d’ores et déjà les villes de l’ouest à l’occasion des spectacles de la troupe.
La quarantaine se profile doucement. La relève est là avec Jame (bientôt trois ans) qui commence à disséquer les babioles que papa imagine. « Je ne lâcherai pas la partie service de mon métier, même si j’aspire aujourd’hui à accentuer le volet fabrication de A à Z ».
Marie-Victoire Vergnaud
Le P’tit réparateur
27 avenue de la Corniche à Rivedoux
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