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Exercice d’évacuation à Loix
Le 8 février avait lieu à Loix un exercice d’alerte et d’évacuation, le troisième depuis la tempête Xynthia. L’occasion de mettre l’accent sur le rôle, primordial, des référents, dans un village qui se perçoit comme « une île dans l’île ».
Dix jours auparavant, les personnes inscrites sur les listes de la mairie avaient été informées par mail du déroulement de l’opération. « L’objectif de cet exercice est de s’entraîner sans être sous la pression de l’urgence et d’acquérir les bons réflexes », stipulait le message. En effet, le raz-de-marée de février 2010 a laissé de mauvais souvenirs. « Ne jamais oublier que Loix est une île, en cas de submersion, on sera toujours coupé du reste », rappelle le maire Lionel Quillet. Pour ce troisième exercice, l’hypothèse choisie est celle d’une brèche d’eau dans la digue nord. Il se déroule d’une manière classique : la mise en alerte jaune provoque l’intervention des services techniques, qui sécurisent le village. A 18h, l’alerte orange est lancée : les personnes inscrites en mairie sont prévenues par SMS. De leur côté, les référents de quartier sont invités à se rendre à la mairie pour signaler leur présence. Ils prennent les consignes relatives au scénario privilégié cette fois-ci : avis de grand vent et risque de submersion. Renvoyés dans leur quartier, ils peuvent alors prévenir les habitants. « Tous les PCS incluent la notion de référents, indique le maire. Nous savons qu’en cas de submersion, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes, l’équipe municipale et les citoyens. Aussi le référent de quartier est-il très important. »
Le complexe sportif, point de regroupement
Danielle et son mari sont référents de quartier depuis 2010. « Je me fais du souci pour les personnes qui ne sont pas alertées », se confie-t-elle, « parce qu’elles ne reçoivent pas les messages ou parce qu’elles entendent mal. Quand on sonne aux portes, il y a des gens qui ne répondent pas, et on n’a pas le droit d’ouvrir. » Avec l’alerte rouge, l’ordre d’évacuer le village est donné : les habitants doivent se rendre au point de regroupement, le complexe sportif de Loix situé dans le village artisanal. Une équipe les accueille avec boissons fraîches et biscuits salés. Le complexe a été conçu comme un abri antisismique, susceptible de recevoir trois cents personnes sur sa terrasse qui peut également servir de piste d’atterrissage pour un hélicoptère. On y accède par une échelle depuis les cours de tennis couverts. C’est l’occasion de se rendre compte que faire monter autant de personnes de formes physiques variées par un escalier en colimaçon n’est pas chose aisée.
« C’est le porte-à-porte qui fait la différence »
Pour autant, le bilan tiré lors du débriefing, deux jours plus tard, à la salle des fêtes, est rassurant : « On commence à être rôdé ! » Cependant, l’exercice montre ses limites lorsqu’on sait qu’il est impossible de prévoir une catastrophe, qu’elle se définit précisément par son caractère inattendu. D’où l’importance d’être prévenu. Mais comment faire en sorte que tous reçoivent l’information ? « L’inscription en mairie n’est pas obligatoire, elle se fait sur la base du volontariat », rappelle Lionel Quillet. « Ce sera une autre paire de manche si la prochaine tempête a lieu pendant des vacances scolaires », s’inquiète une référente. « En dernier lieu, c’est le porte-à-porte qui fait la différence. » Quelques idées sont lancées pour mener une campagne de sensibilisation sur le marché, pendant l’été. En attendant le prochain exercice, d’ici deux ou trois ans.
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