Êtes-vous prêt à devenir entomophage ?
Si le terme en France, « entomophagie », a fait son entrée dans le Petit Robert l’année dernière (du grec « entomos » : insecte) ; la pratique est pourtant ancienne et répandue, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique Latine, où déguster ces petites choses craquantes est un « must ».
D’après des recherches menées par l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 1900 espèces d’insectes sont consommées par près de deux milliards d’individus dans le monde (ce qui représente environ 27% de la population actuelle !). Passée la barrière psychologique, qui nous fait considérer la consommation d’insectes comme une menace à notre identité culturelle, pourquoi pas ? Ne sommes nous pas réputés, les Français, pour adorer les escargots ou les crevettes grises ? Il a eu de l’imagination, l’original, qui, le premier, a eu l’idée de cuisiner un escargot ! Il en faut moins, pour tenter de contribuer à la lutte contre la pollution, et les élevages intensifs, qui menacent la planète du fait de la consommation massive de viande et poisson.
Tristan de Pelseneer, originaire de Saint-Clément, et issu d’une famille de restaurateurs, est « mordu » des grillons ! Est-ce depuis que sa pièce de théâtre « Nature-Man contre Mister déchets », fût produite à Avignon ? Il les conseille entiers et déshydratés, pour en conserver toutes les vitamines. Sur les marchés de La Rochelle, il propose sa sélection, issue de la première ferme française, d’élevage d’insectes comestibles, située en région toulousaine. Micronutris, jeune start-up, fondée en 2011 par Cédric Auriol, est soutenue par La Fondation Nicolas Hulot, et dynamisée par Grrr’Insect, la société de commercialisation de Tristan. Ce dernier vient d’ailleurs d’obtenir la qualification de « premier commerçant ambulant de France éco-citoyen ». La gamme explore actuellement deux insectes, les grillons, et les ténébrions meuniers (plus communément appelés, vers de farine), qui se déclinent en plusieurs recettes. Aromatisés au thym pour l’apéritif, ou utilisés pour agrémenter la salade, la surprise est garantie ! Au goût, certains parlent de chataîgne, de noisette, mais c’est le mot croustillant qui vient à l’esprit ! Utilisés comme farine, les insectes font merveille en biscuits ou en pâtes, façon torsades au blé complet, charge protéinique (55%, soit le double de la viande rouge), en supplément.
Tout est bon dans le grillon !
Protéines, vitamine B, oméga-3, fer, fibre et calcium, cuisiner des insectes pourrait constituer une nouvelle forme d’alimentation, pas si insolite.
En plus de leur croustillant, ils offrent des bénéfices environnementaux remarquables. Leur production à Toulouse, s’inscrit dans une démarche qualitative et respectueuse de l’environnement (les grillons et les vers de farine produisent beaucoup moins de gaz polluants). Au cours de sa vie, un ténébrion mange un demi-brin de carotte râpée ! Et la viande dans tout ça ? « Si nous mangeons des insectes, c’est aussi pour que les entrecôtes soient meilleures. Les vaches, nous les aimons aussi, mais dans les prés et nourries à l’herbe : ceci implique une consommation plus raisonnée, choisie », assume le créateur de Micronutris. Les curieux pourront tester les saveurs des insectes (noix de muscade, ou pistache torréfiée sur des notes beurrées ?) dès le mois d’avril, sur les marchés du nord de l’île de Ré. Les impatients, convaincus par cette nouvelle façon de manger bio, trouveront les produits de Tristan de Pelseneer à La Rochelle, ou sur sa page Facebook Grrr’insect.
Sur les marchés de La Rochelle : les mercredi et samedi matin, sur le petit marché central. Vendredi après-midi rue Gargoulleau. Dimanche à La Pallice (à droite, le long du marché couvert).
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