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« Et si on cultivait les petits enfants ? »
Un public nombreux et quasi-exclusivement féminin est venu suivre la conférence interactive du pédopsychiatre Patrick Ben Soussan, qui a expliqué et déroulé son exposé à partir des questions posées, maniant tour à tour la complicité, l’humour ou encore la confidence, devant une salle ravie.
D’emblée il a séduit son auditoire avec cette évidence « C’est vous qui savez, qui connaissez votre enfant, interprétez le mieux ses réactions et ressentis, ne vous laissez pas déposséder de ce savoir intuitif et charnel, par des intervenants divers, faites-vous confiance ».
Ponctué de références à d’autres psychiatres, analystes ou auteurs de livres tels Françoise Dolto, Freud, Marie Bonnafé, Willy Pasini, Boris Cyrulnik, ou encore Aldo Naouri, son propos fut aussi illustré par la présentation de coutumes et histoires.
Ainsi a-t-il relaté que chez les gitans aux Saintes Marie de la Mer chaque jour un chanteur et un musicien venaient voir la maman enceinte et le bébé à naître et continuaient à venir après la naissance pour s’inscrire dans la transmission d’une histoire et d’une culture. Et aussi l’histoire de la nounou de François 1er, une « co-mère », une grosse dame qui s’esclaffait tout le temps, ce qui a fait de lui un roi particulièrement rieur.
Pour lui, tout se joue pendant la grossesse et bien avant et pas seulement avant 6 ans, et comme ce n’est qu’à la fin de la première année que l’enfant a une vision colorée et tridimensionnelle les propositions mobiles sont intéressantes pour les tout petits : « si c’est trop loin, ça n’existe pas ».
Les parents et l’entourage sont des « éveilleurs », il leur incombe d’entretenir l’enfant de belles paroles et de belles couleurs pour qu’il ait une belle vie, car ce qu’on transmet est engagé à vie.
La culture ne peut se valider que par les expériences et un petit enfant a besoin d’expérimenter le fait culturel, il ne peut pas être spectateur lointain. Son expérience première du monde est sensorielle.
Quand les parents vont au spectacle avec un enfant ils travaillent la séparation, en lui proposant un autre centre d’intérêt qu’eux.
Nos enfants sont censés réaliser nos rêves les plus fous, ils jouent un rôle de réconfort narcissique, alors qu’il faut les aimer pour demain.
La rencontre avec l’art doit être la plus précoce possible, elle est nécessaire, et l’expérience culturelle est subjective, elle se fait par le biais d’un adulte. C’est une combinaison à trois : un adulte, un livre ou un spectacle, un enfant.
Le vocabulaire premier du petit ce sont les émotions, la musique des mots, il perçoit vite l’ambiance autour de lui. Ce n’est pas anodin d’aller au spectacle, et un spectacle pour les enfants c’est très exigeant. Plus ça révèle de questionnement, de curiosité, plus ça suscite de l’intérêt. L’art et la culture développent l’instinct de curiosité des autres, de la relation et des choses.
Les premiers souvenirs remontent à l’âge de 2 ans et 8 mois, d’où l’importance de proposer le plus de choses possibles à son enfant tôt, d’autant que la culture permet de se délier des liens familiaux un peu fous. La soif de connaissance des petits enfants est aujourd’hui reconnue et intarissable, la « nidation culturelle » constitue un temps capital du développement de l’enfant. Il ne faut pas hésiter à les combler de ces « objets culturels » : livres, peinture, théâtre, expression corporelle, éveil musical, pour « leur offrir le monde ». Il ne s’agit pas de « gaver » les tout-petits, mais d’embellir leur vie, les aider à grandir, comprendre le monde qu’ils habitent et lier de belles relations. Les parents doivent croire aux génies qu’ils sont.
Ce fut une belle soirée pleine d’enseignements et de questionnements…
Consulter le dossier « Les petits enfants à la fête »
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