Escapade aux Portes-en-Ré
Érigée en commune depuis 1790 Les Portes a vécu jusqu’au XIXème siècle de la récolte du sel. De nos jours, l’attrait touristique, justifié par un environnement naturel protégé, est devenu son principal générateur d’économie, ce qui fait la part belle au commerce et au locatif en saison et au bâtiment toute l’année.
Promenade périphérique
Dès l’entrée du village, laissons la pharmacie et l’hôtel-restaurant l’Émeraude à droite pour piquer plein Nord vers La Filatte. La route y contourne le village par les bois en suivant le trait de côte. L’itinéraire dessert le Tennis Club Portingalais et mène vers les petites plages secrètes du village, la Saucière, le Marchais, l’Anzin, où les concrétions géologiques de banche argileuse donnent à l’estran un caractère minéral. Autrefois chemin de forêt, La Filatte est aujourd’hui un quartier résidentiel ponctué de portails qui nous laissent imaginer la splendeur des maisons qui se nichent au fond des bois. De l’autre coté du village, on arrive à la plage surveillée du Gros Jonc, c’ est un spot dédié aux loisirs et aux sports qui accueille le Club Nautique des Portes et les terrains de volley, de skate, de boules, de tennis, etc. qui font la joie des jeunes.
Longeons la côte par la Redoute, La Loge, Le Fourneau, avec une succession de plages plus belles les unes que les autres jusqu’à celles de Trousse-Chemise (prononcer simplement « Trousse » pour s’intégrer dès maintenant) et de La Patache, où l’on pourra faire une halte désaltérante et bien méritée avec vue sur le Fier d’Ars. Les surfeurs de tout poil et les amateurs d’océan plus sauvage (type machine à laver) préféreront Le Lizay, où la vague tant attendue forme parfois son tunnel.
Suivons encore la côte qui borde maintenant Le Fier d’Ars et le golf neuf trous. Quoi de plus reposant pour les yeux que ce green impeccablement tondu. Encore un petit effort et l’on contourne, par la levée des habitants, la réserve ornithologique de Lilleau des Niges, un enchevêtrement de marais et de bosses propices aux repos oiseaux, pour arriver à l’ancien port des Portes. Aujourd’hui fermé à la navigation, il a connu ses heures de gloire avec le chargement du sel (jusqu’en 1960). Son vieil Hangar à sel abrite la LPO, c’est le point de rendez-vous des observateurs d’oiseaux.
Intra-muros
Dans les rues, la blancheur lisse des façades côtoie la rugosité de la pierre. Autour de la place de la Liberté, les terrasses emblématiques de La Bazenne et de La Case à vent, le marché et les commerces concentrent à eux seuls toute l’animation et le coeur du village prend le matin des allures de fourmilière. On y trouve de quoi satisfaire le plus exigeant des consommateurs car les commerçants rivalisent de marchandises choisies et de qualité : produits locaux, pâtisseries, traiteurs, vêtements, décoration, galeries d’art, caves à vin ou bonnes tables sont à recommander. Mais attention aux prix, qui sont élevés et impactent l’image du village, (ce que l’on peut d’ailleurs dire de tous les villages de l’île).
Car si la volonté des élus est forte pour maintenir une vie permanente dans la commune de 610 âmes (le chantier de la maison médicale est en cours et neuf logements sociaux sont à l’étude) la destination du village, axée pleinement sur le tourisme et supportée par des saisonniers opportunistes n’est peut être pas une solution pérenne.
Le contraste est prégnant quand on connaît le village hors saison où il est bien rare de trouver un commerce ouvert en dehors de la boulangerie, du supermarché, de la droguerie et du tabac-presse !
Quittons la place et allons nous perdre au hasard des ruelles, à la recherche des puits ou encore des inscriptions qui animent les façades : « l’heure attendue, ruelle des saltimbanques, les portes du paradis » qui transforment notre balade en rébus. À l’extrémité du village, deux restaurants qu’il faudra bien chercher ont essaimé en direction du Gros Jonc et au carrefour de Hurle-vents, près du supermarché on y trouve depuis cette année un véritable petit pôle commercial comprenant traiteur, boucherie et marchand de vélos.
En fin de journée, on se dirigera vers le Fier pour observer les vols d’oiseaux qui s’y posent sur au soleil couchant tout en dégustant, chez l’ostréiculteur, une douzaine d’huîtres revigorantes.
Tout l’été, on ne pourra pas se coucher avant minuit, voire bien plus tard, car, même si la police municipale veille à la tranquillité du village toute la nuit, l’ambiance nocturne dans les petits établissements est fort festive.
Véronique Hugerot
Lire aussi
-
Économie
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
-
Économie
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
-
Économie
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
Je souhaite réagir à cet article