Escale rétaise pour l’acteur André Dussollier

De passage pour quelques jours au Relais Thalasso Ile de Ré de Sainte-Marie-de-Ré, André Dussollier, l’un des acteurs les plus incontournables du cinéma français, a gentiment accepté de se confier sur son attachement à cette île, ses projets de tournage, son actualité.

C’est tout sourire et parfaitement relaxé après un massage bienfaiteur, que l’acteur André Dussollier se présente à nous en toute simplicité. D’emblée, un contact chaleureux s’instaure. Sa voix, assez caractéristique, lui confère une personnalité unique et reconnaissable qui rend l’échange envoûtant et très juste comme le sont ses interprétations. Lors de cette interview d’ailleurs, plusieurs personnes l’ayant reconnu s’arrêtent pour partager leur reconnaissance tout comme celle d’un large public en France. Cet homme est très apprécié pour ses rôles au cinéma comme au théâtre.

Ré à la Hune : Vous êtes présent pour quelques jours sur l’île, est-ce pour du repos ou pour une raison professionnelle ?

André Dussollier : Un peu les deux. Après avoir joué la pièce « Sens dessus dessous » aux Bouffes Parisiens, que j’ai conçue et mise en scène, j’avais besoin de repos avant de la reprendre au Théâtre Marigny dès le 24 mai prochain. Cette coupure est aussi studieuse puisque j’en profite pour apporter différentes modifications sur le fond et la forme. Sur scène, j’interprète des textes de grands auteurs, extraits de littérature, de poèmes aussi, des sketchs, des monologues, connus ou moins connus, drôles ou pas pour partager mon amour des mots. Il s’agit de montages de textes qui se succèdent choisis au gré de ma fantaisie qui permettent de découvrir ou redécouvrir des auteurs comme Roland Dubillard, Raymond Devos ou bien Victor Hugo. Des auteurs de tous les âges, de tous les bords, de toutes les époques, de tous les genres, comiques ou graves qui permettent que cela s’associe très bien car réunis par le talent. Ces textes rendent les gens heureux quand ils sont partagés et j’aime ce rapport de complicité avec le public.

Est-ce que cet environnement naturel est propice à votre réflexion et vous conduit vers de bons choix ?

Je connais l’île de Ré depuis trentecinq ans. Je venais régulièrement aux Portes par habitude, convié par des amis, mais je m’y sens moins bien depuis quelques années car je trouve qu’il y a trop de Parisiens et je n’ai pas envie de partir en vacances dans le 21ème arrondissement de Paris. J’ai apprécié également des séjours à l’hôtel « Le Chat botté » chez la famille Massé. L’arrivée du vélo électrique a bien changé les choses et aujourd’hui, même lors de grand vent, on n’hésite pas à se déplacer sur des distances plus ou moins importantes. En séjournant ici, je découvre Sainte-Marie et tous ces chemins à parcourir à vélo où l’on peut se perdre à volonté et plus largement le sud de l’île, que je ne connais pas. Les plages magnifiques du Bois-Plage n’ont rien à envier à celle de La Conche. L’ Atalante est un endroit incroyable pour son calme, sa vue. Je me sens serein, en paix. La lumière et la clarté qui règnent sur ce territoire sont apaisantes et ressourçantes. Pourquoi aller aux quatre coins du monde quand on a ce cadre naturel, si préservé à notre portée ?

Côté cinéma, avez-vous des projets de tournage et pourquoi pas sur l’île ?

Depuis un mois c’est le film « En plein feu » de Quentin Reynaud dans lequel je joue aux côtés d’Alex Lutz qui est à l’affiche. Le cinéma est actuellement plus difficile que le théâtre car les films doivent être financés et la période n’est pas favorable à ces investissements. J’ai cependant la chance d’avoir deux projets de tournage : une comédie de Ivan Calbérac où je retrouve ma complice Sabine Azéma et un autre film de Thierry Klifa autour de l’histoire de Liliane Bettencourt avec Marina Foïs et Benjamin Voisin. Quant à un tournage sur l’île, j’aurais pu jouer dans le film « Alceste à bicyclette » mais cela ne s’est pas fait… Ou alors avec le metteur en scène François Ozon qui vient très souvent sur l’île et notamment à La Flotte… Je le verrai peut-être en juillet d’ailleurs quand je reviendrai pour une découverte de ce village que je n’ai pas eu le temps de faire cette fois-ci.

Peut-être aurons-nous le plaisir de vous voir un jour sur scène à La Maline ?

J’étais présent cet été à l’avant-première du film de Jean Becker « Les volets verts » et je ne savais pas que cette salle de cinéma pouvait également accueillir des spectacles, vous me l’apprenez. Je vais jouer prochainement à La Coursive de La Rochelle et pourquoi pas imaginer alors une halte rétaise pour jouer ma pièce ?