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Entretien avec Alexandre Bloch
Le festival est né presque en même temps que lui… L’un des chefs d’orchestre les plus convoités du moment sera présent dès fin juillet pour diriger le concert de clôture.
Ré à la Hune : Vous avez commencé la musique avec le violoncelle puis le piano, pour accompagner votre frère clarinettiste et finalement vous découvrez la direction d’orchestre un peu sur un défi, alors que votre professeur Jean-Marc Cochereau vous donne la baguette à la faveur d’un raccord de concert. Quel âge aviez-vous et qu’avez-vous ressenti ?
Alexandre Bloch : Mon parcours s’est construit, c’est vrai autour d’une succession d’opportunités. J’avais 15, peut-être 16 ans et je faisais partie d’un orchestre d’été. Lorsque Jean- Marc Cochereau m’a donné la chance de vivre cette expérience, j’ai immédiatement été happé par la force de la musique et l’énergie du moment. Je me suis entièrement laissé porter, d’autant qu’il s’agissait d’interpréter Brahms dont je l’avoue, je suis fan !
J’ai lu que vous dirigiez par cœur tout en étant par ailleurs très scrupuleux du respect de la partition, ce qui j’imagine un suppose un travail colossal en amont. Pouvez-vous nous en parler et nous raconter comment vous préparez vos concerts hormis les répétitions ?
En effet, j’ai besoin de m’imprégner complètement de l’œuvre bien avant les répétitions. Il y a le travail de compréhension, d’analyse de la partition, mais aussi le contexte, l’époque qui a inspiré le compositeur ou les interactions qu’il avait avec ses contemporains. Les lieux aussi sont importants… Il existe une grande tradition entre les salles d’orchestre et les compositeurs. Considérer que Mendelssohn puis Schumann ont été les premiers à diriger l’orchestre symphonique de Düsseldorf (Alexandre Bloch en est actuellement le chef invité principal) doit être pris en compte, du point de vue historique bien sûr, mais aussi et plus concrètement s’agissant de l’acoustique telle qu’elle a été voulue par son auteur.
Votre parcours sans faute, fruit d’un long processus vous a valu de prendre à trente-deux ans la suite de Jean-Claude Casadesus à l’orchestre national de Lille en septembre 2016. Vous êtes sollicité de toute part, racontez-nous votre présence pour la première fois à Musique en Ré si ce n’est le parrainage de Monsieur Casadesus dont le talent honore l’île ?
Et bien pourtant c’est drôle, mais ma présence sur l’île de Ré cet été n’est pas liée à Jean-Claude Casadesus…J’ai fait mes études avec Nicolas Simon (autre chef en vue cf. portrait N°123). Comme lui, j’ai beaucoup reçu de l’orchestre et souhaite transmettre à mon tour à la génération qui vient et en laquelle j’ai confiance. Musique en Ré est une occasion unique et très enthousiasmante de partager la ferveur et les fulgurances de ces talents précoces !
Quelles sont vos ambitions artistiques pour l’Orchestre national de Lille, vous qui aimez fédérer les énergies autour d’un projet musical commun ?
Pour le moment laisser du temps ! Un chef, un orchestre : c’est une rencontre… Il faut tisser un lien, créer une unité, construire une signature sonore, c’est un travail de fond pour que chacun trouve ses marques dans la nouvelle organisation.
En réalité, la vraie première saison sera la prochaine… La cohésion et l’excellence restent la trame de fond. L’acoustique irréprochable de l’auditorium le « Nouveau Siècle » récemment rénové nous incite d’ailleurs à donner le meilleur. Continuer à faire la différence sur le plan social pour attirer un public jeune ou éloigné de la culture est aussi une priorité.
Quels sont vos compositeurs préférés (à part Brahms !) ?
Ce que j’aime le plus c’est la relation entre les compositeurs, du point de vue de l’époque mais aussi du travail. Le répertoire moderne : Debussy, Ravel… Les partitions d’Haydn et de Mozart par leur flexibilité offrent des possibilités d’interprétation réjouissantes. Mais je suis aussi bien sensible aux ballets russes de Diaghilev qu’aux recherches harmoniques des oeuvres composées par Thierry Escaich.
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