Entreprises artisanales rétaises cherchent repreneurs
Tous secteurs d’activités confondus, bâtiment, services, alimentaire, production, 21 % des entreprises rétaises ont un dirigeant de plus de 55 ans, tandis que 40 % des dirigeants d’entreprises artisanales sont âgés de plus de 50 ans, et 8 % âgés de plus de 60 ans, c’est une nouvelle génération d’entrepreneurs qui se prépare dans les 10 années à venir à reprendre les entreprises et à succéder aux artisans éligibles à la retraite. Sur l’île de Ré comme ailleurs, les chefs d’entreprises vieillissent et se préoccupent de la transmission-reprise de leur outil de travail.
Une étude pertinente pour préparer la transmission d’entreprise
La Communauté de Communes de l’île de Ré et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, avec le soutien financier de la Région Poitou-Charentes, de la CdC de l’Île de Ré et du Fonds Social Européen, viennent de réaliser une étude qualitative sur la transmission-reprise d’entreprises dans le secteur de l’Artisanat. En présence de Jean-Louis Olivier, vice président de la CdC en charge du développement et des activités économiques, de Marie- Paule Jammet, représentant le Conseil Régional, les techniciens du service économique de la Chambre des métiers et de l’artisanat et le président Jean Doignon, ont commenté la présentation des résultats de l’étude effectuée auprès des dirigeants rétais de plus de 56 ans, sur le troisième trimestre 2012. Elle s’est révélée fort pertinente pour dresser un état des lieux, apprécier l’intérêt de la préparation des dirigeants à la transmission de leur entreprise, connaître les particularités rétaises et élaborer un plan d’actions favorisant la transmission des entreprises artisanales sur le territoire.
Le projet de transmission-reprise d’entreprise : une réflexion à anticiper
Difficile d’être à la fois en pleine activité et de ne pas attendre le dernier moment pour réfléchir à la transmission- reprise de son entreprise. D’ailleurs pour 57 % des entreprises interrogées, cette question n’est pas d’actualité. Les autres avancent des critères qui traduisent une insuffisance d’informations ou des décisions difficiles à prendre. 24 % des dirigeants de plus de 56 ans interrogés ne savent pas comment ils envisageront de transmettre, et 76 % pensent à la mise en vente sur le marché. Pour cela l’accompagnement d’un technicien est appréciable car les questions sont nombreuses, tant sur le plan fiscal, juridique, comptable, social…
Le profil du repreneur potentiel
69 % des dirigeants qui souhaitent vendre ont déjà identifié un repreneur potentiel de leur entreprise. Le repreneur sera un membre de la famille pour 60 % de ces dirigeants, un salarié de l’entreprise pour 10 % d’entre eux, un collègue ou un confrère pour 10 % et une autre personne pour les 20 % restant.
Le profil moyen des repreneurs sur l’île de Ré au cours de ces trois dernières années se définit comme suit : âge moyen 42 ans, domicilié à 67 % sur l’île de Ré, 19 % sur la Communauté d’agglomération rochelaise et 14 % hors du département. 70 % sont acheteurs de l’entreprise, 25 % exploitent en location gérance, et 5 % héritent par donation. Le taux de pérennité des entreprises est de 83 %, car une forte majorité des repreneurs est diplômée ou possède une expérience dans le domaine d’activité.
Le prix de vente : une évaluation difficile à faire
79 % des dirigeants qui souhaitent transmettre voudraient le faire dans moins de 3 ans.
À quel prix ? Beaucoup de paramètres sont à prendre en compte pour fixer le prix de vente : surface atelier, terrain, habitation attenante à l’atelier, matériel, outillage, stock de matières premières, notoriété, clientèle et chiffre d’affaires…
Des freins à la transmission liés au territoire
Les dirigeants rétais de plus de 56 ans interrogés se sont dits confrontés à plusieurs difficultés pour la transmission de leur entreprise. On relève le manque d’apport personnel des repreneurs, la difficulté à trouver le bon repreneur, l’évolution du marché, des raisons fiscales, une activité trop spécifique ou insuffisamment rentable, un outil de travail obsolète. Sur l’île de Ré, il faut aussi tenir compte du caractère saisonnier de l’activité, la difficulté à transmettre une clientèle ou encore le fait qu’un apprenti soit en formation.
Mais ce sont le prix de vente du fonds et la difficulté de se loger sur l’île qui font reculer les repreneurs par manque d’apport personnel et de soutien bancaire.
Des préconisations salutaires
Au terme de cette étude, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat fait trois préconisations principales, de nature à accompagner et dynamiser les transmission reprise d’entreprises sur le territoire rétais :
– Mettre en place un dispositif de sensibilisation, d’orientation et d’accompagnement des dirigeants, pour améliorer leur préparation à la transmission de leur entreprise.
– Établir un dispositif de gestion prévisionnelle des transmissions, pour anticiper les besoins du territoire en matière de transmission.
– Mettre en place un dispositif de soutien financier, pour faciliter la transmission reprise en adaptant les dispositifs d’aide au tissu économique local.
Il y aura donc dans les prochaines années de nombreuses opportunités à saisir pour de jeunes professionnels sérieux, désireux d’évoluer professionnellement sur le territoire rétais.
Le passage de relais entre cédant et repreneur, la création d’une relation solide avec la clientèle du cédant, une motivation et une énergie sans faille, sont des conditions à réunir par cette nouvelle génération d’entrepreneurs pour réussir dans un contexte très évolutif, qui offre encore de réelles perspectives à ceux qui sauront s’adapter.
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