Entre terre et mer, rappel à la prudence !
Face à l’afflux touristique, nos sauveteurs sont en alerte. Si certains pouvaient encore en douter, il suffit d’entendre toute la journée les sirènes des véhicules de secours qui se rendent sur les lieux d’un accident ou d’un malaise. Nous devons faire preuve de prudence et de bon sens dans nos activités, pour éviter l’incendie, le malaise, l’accident qui vient contrarier les vacances, pour ne pas dire plus ! L’île de Ré, avec un afflux de population estivale est particulièrement exposée à une accidentologie élevée, souvent due à l’imprudence ou aux excès en tous genres.
Des sapeurs-pompiers fortement sollicités
Pour le SDIS 17, un quart des opérations de secours annuelles se font sur les deux mois de haute saison et 75 % des interventions se passent entre 9h et 21h. Pour les belles journées d’été, le cap des 200 interventions est dépassé, soit une sortie tous les 1/4 d’heure… et une toutes les 5 minutes en juillet et en août !
Sur cette période, en zone côtière, certains centres de secours voient leur activité augmenter de 60 % et doivent être renforcés en personnel. Avec 40 000 interventions tous les ans sur l’ensemble du département, c’est une tension permanente. En basse saison il faut assurer plus de 100 interventions en moyenne par jour.
70 % des interventions concernent les secours à la personne : accidents, malaises, sauvetages… Les accidents de la route sont encore trop nombreux sur l’île de Ré, mais globalement en baisse sur le département depuis 2002. 20 % sont des « opérations diverses » correspondant au sauvetage d’animaux, aux interventions dues aux intempéries, aux opérations de protection de l’environnement. 10 % des sorties de secours concernent les interventions pour « feu », variable selon les conditions météorologiques.
Les sapeurs-pompiers sont en liaison directe avec le SAMU et la Gendarmerie qu’ils préviendront si cela est nécessaire. « Avant d’appeler les secours en faisant le 18 ou le 112, cherchez l’adresse précise de l’accident. Soyez précis et le plus complet possible sur les circonstances du sinistre. Attendez l’arrivée des secours et guidez les vers la victime », rappelle le Colonel Peuch.
La surveillance des plages : une affaire sérieuse !
Sur l’île de Ré, la commune du Bois-Plage offre aux estivants ses grandes plages très étendues. Pour la surveillance, la commune fait appel à la compétence de 7 sapeurs-pompiers volontaires saisonniers recrutés par le SDIS 17.
Par une belle journée d’été, ce sont plusieurs milliers de « baigneurs » à surveiller sur les plages des Gollandières et de Gros-Jonc. Les risques sont multiples : malaise dans l’eau ou au soleil, coupure sur les rochers, enfants perdus, chute, choc avec engin nautique, etc. Bref, pour les sapeurs-pompiers une surveillance permanente et une vigilance totale qui ne laissent aucun répit.
Pour les garçons et les filles qui ont fait le choix de consacrer leurs vacances ou leur vie à cette mission, il faut avoir de sérieuses qualités sportives et réussir les épreuves imposées par une formation de haut niveau. De l’épreuve de natation sur 800 m avec palmes, en passant par le sauvetage d’un mannequin de 80 kg, l’épreuve d’apnée, les examens de secourisme, réanimation etc., le BNSSA (Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique) se mérite. Sans parler des épreuves en mer, voire de l’hélitreuillage, qui nécessitent un sérieux entraînement et des formations continues. De surcroît, chaque plage a sa spécificité. Il est important de bien la connaître pour être efficace et avertir les imprudents sur les zones de baignades à risques.
« Alors chers parents, surveillez les jeunes enfants et faites preuve de prudence en respectant les consignes de baignade ! » recommandent les maître-nageurs-sauveteurs.
En mer, la SNSM veille sur les plaisanciers
Avec l’augmentation des loisirs nautiques, la Société nationale de sauvetage en mer veille pour sauver des vies au large et sur le littoral. Elle forme ses membres pour apprendre à sauver et prévenir des risques. La station des Sauveteurs en Mer de l’île de Ré, située à La Couarde, dispose de moyens opérationnels, dont une vedette conçue pour le sauvetage côtier, basée au port de Saint-Martin, un zodiac de 4,70 m, un jet ski et un 4 x 4.
Jean-Luc Dupeux coordonne la station de La Couarde et peut compter sur 23 bénévoles, tous volontaires, formés au sein de la station : « Nous sommes des acteurs essentiels dans le dispositif national de sauvetage maritime. Nos sauveteurs sont jeunes et travaillent, mais nous sommes opérationnels 24h sur 24. Nous sommes en liaison permanente avec les services de l’État, la Direction des affaires maritimes et le CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de secours). Nous intervenons à la demande des autorités maritimes, et notre mission concerne les professionnels de la mer, la plaisance à moteur ou à voile et différents types de flotteurs : planche, kitesurf, etc. Les événements qui provoquent nos sorties peuvent concerner un échouement, le démâtage, le chavirement, l’abordage, l’explosion /feu à bord, une voie d’eau, une avarie moteur, de barre, ou de carburant, une hélice ou le safran engagé, des signaux de détresse, l’ évacuation sanitaire ou médicale, l’accident de baignade, de plongée autonome, de plongée apnée, la dérive par inexpérience ou rupture de mouillage, l’inquiétude et l’ isolement par la marée, un homme à la mer… La liste est longue et les sorties fréquentes ».
Le coût d’un sauvetage
« Notre dernière intervention est le sauvetage d’un voilier de 6 mètres et de son équipage, complètement retourné au large de Ré, avec la quille en l’air. Un des plaisanciers, blessé à la jambe, doit sa survie à son gilet auto-gonflant. Cinq heures d’intervention et tous nos moyens SNSM engagés pour ce sauvetage délicat ».
L’important c’est de sauver une vie. Mais les interventions ont un coût pour la SNSM, dont le budget repose à 71% sur la générosité des donateurs privés. Les personnes secourues peuvent faire un don. Et si le matériel est sauvé, la note des frais de carburant, de matériel, etc., est présentée aux personnes secourues. Les interventions sans résultat pour fausse alerte ou autres secours déjà engagés sont financées sur les propres deniers de la SNSM. C’est pour cela que la SNSM participe à différentes manifestations en lien avec le milieu maritime, Fêtes de la sardine, du port, des coquillages, de la mer… pour financer son fonctionnement.
Elle compte surtout sur la solidarité et la générosité de tous les gens de mer et de terre. Les fortunes de mer n’arrivent pas qu’aux autres… et même aux marins avertis !
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