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Des enjeux forts pour ce patrimoine maritime étendu et partagé
L’avènement de ce parc naturel marin qui s’étend de la Vendée à Bordeaux tardait depuis l’avis favorable reçu en janvier 2012. Après de longues concertations entre partenaires, acteurs et usagers de la mer, Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, signait samedi 4 avril 2015, en Préfecture de Charente-Maritime, le décret de création du Parc Naturel Marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis (lire notre article).
Vers une politique du littoral
De l’estuaire de la Gironde à la mer des Pertuis, le PNM aura trois objectifs majeurs : la protection, le développement durable et la connaissance scientifique d’un territoire maritime et littoral qui s’étend sur 6500 m2 et 700 km de côtes, dont 230 km pour nos îles. Ce parc est le plus vaste de France et se distingue par des écosystèmes marins d’une grande richesse écologique, avec l’estuaire de la Gironde, les pertuis (Breton, d’Antioche et de Maumusson). Autant dire que les trois comités géographiques gestionnaires (Vendée, Pertuis, Estuaire de la Gironde), coordonnés par un Conseil de gestion associant les collectivités (et leurs groupements), les socioprofessionnels, les usagers et l’Etat (minoritaire), devront s’appuyer sur un plan de gestion concerté, pour assurer la continuité écologique tout en dépassant les conflits d’usages.
Interconnecter des dispositifs existants
Le développement socio-économique de ce territoire est un des enjeux auxquels devra répondre la gouvernance d’un parc qui compte de nombreuses activités portuaires, maritimes, littorales et touristiques. Les outils de protection sont déjà nombreux et se superposent parfois : réserves naturelles, sites Natura 2000, terrains acquis par le Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres… réglementant ou limitant les activités humaines sur ces périmètres protégés, couverts maintenant par la compétence du Parc. Le développement durable sera donc bien au coeur des concertation avec les différents acteurs du parc naturel marin, pour trouver l’ équilibre entre préservation de la biodiversité et développement socio-économique.
Protéger le patrimoine naturel marin et gérer durablement les ressources
Le PNM a aussi pour vocations la connaissance scientifique des milieux, le développement de la pêche, de l’aquaculture, de la conchyliculture, des activités maritimes, portuaires et industrielles… Il veille au respect des écosystèmes, à la qualité des eaux, informe et sensibilise les usagers et le public. Il n’est pas un espace réglementé, mais si la situation l’exige, le Conseil de gestion peut proposer des mesures adaptées aux autorités compétentes.
Une économie active à protéger
Les bateaux de pêche de la Rochelle, la Cotinière, Royan, ou encore de l’estuaire de la Gironde… travaillent dans le périmètre du PNM. Sans attendre, les marins pêcheurs ont déjà adoptés des comportements responsables en appliquant la pêche raisonnée et la gestion des ressources halieutiques dans les pertuis. Les ostréiculteurs et mytiliculteurs des grands bassins de production de Marennes, de Ré, d’Oléron, de Charron … seront attentifs au suivi par le PNM de la qualité de l’eau et de la régulation des déversements d’eau douce à proximité des cultures marines. Le PNM est également concerné par l’activité et le trafic maritime des deux grands ports inclus dans son périmètre : le grand port Atlantique de La Rochelle et celui de Bordeaux.
Qui financera le parc naturel marin ?
Le parc naturel marin aura des charges de fonctionnement, en personnel pour l’animation et la protection des sites, et sûrement des investissements à faire pour réaliser les équipements et autres logistiques qui s’avèreraient nécessaires. Quelles seront ses ressources financières ? La question est en suspens et inquiète les professionnels du nautisme qui voyaient déjà se profiler la perception pénalisante d’une taxe de mouillage imposée aux navires… Ce qui semblerait pour l’instant écarté. Affaire à suivre !
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