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En promenade « place des Artistes »
Rencontre avec sept créatrices qui contribuent au dynamisme du village artisanal de Loix.
Elles ont elles-mêmes baptisé l’impasse sur la pancarte qui la signale : « Place des Artistes ». Dans un détour du village artisanal, quatre ateliers forment un carré des arts où il fait bon s’attarder. A gauche en entrant, la galerie Chevalier-Gambette expose les toiles de Laetitia Prin et de ses invités. A l’étage, elle abrite la tapissière Marie Wendeling. En face, quatre créatrices partagent deux ateliers, céramique, bijoux et art floral, dans une atmosphère recueillie. Au fond à droite, l’enseigne de la Voilerie rétaise, discrète, se montre à ceux qui la cherchent. Les sept femmes qui partagent ce coin du village sont devenues amies. Elles se retrouvent pour déjeuner, ont créé un groupe WhatsApp, se soutiennent, s’encouragent et sont les unes pour les autres des sources d’inspiration.
Une petite communauté
Laetitia Prin1 est arrivée la première, à l’époque où Arno Raposo avait ouvert l’Atelier du Chat. Alexandra Hemmen se joint à eux et crée Ha ! Céramique. Après le départ de ses deux compagnons, elle propose à Maéva Quantin, « âme sauvage », de la rejoindre. Elles s’étaient rencontrées sur un pop-up store au marché de Noël de La Rochelle, en 2019. Maéva emménage avec ses bouquets de fleurs séchées. En 2023, Marine Pons, en reconversion, se forme à la céramique auprès d’Alexandra. Elle y croise Svenja Sabel, amie de Maéva, créatrice de bijoux. Lorsque l’atelier voisin se libère, Marine et Svenja s’y installent. Toutes ensemble, elles participent au marché de Noël d’Ars, à l’hiver 2023. Entretemps, Marie, tapissière et restauratrice de meubles, a pris possession du premier étage de Chevalier-Gambette et Louise Gravenstock a ouvert la première voilerie sur l’île de Ré. L’équipe est au complet.
Toutes témoignent de ce que leur apporte leur petite communauté : solidarité et complémentarité. Les univers créatifs se font écho. Ainsi, dans la vaisselle en faïence d’Alexandra, on retrouve l’empreinte des fleurs séchées de Maéva. La plupart d’entre elles suivent leur intuition dans le cours du processus créatif et le voisinage des oeuvres de leurs compagnes est une invitation à la résonance. Cependant, chacune a son histoire et sa singularité, qui s’exprime dans ses créations, le choix de l’outil, la façon de procéder.
Des singularités
Pour la plupart, l’artisanat d’art est une reconversion. Marine travaillait dans le luxe, Maéva comme auxiliaire de vie, Svenja était (est toujours) professeur de yoga, Marie était graphiste pour un studio de création publicitaire et Louise travaillait dans la restauration. Elles viennent de Paris, Limoges, Coulonges, l’Angleterre, l’Allemagne. Le hasard, souvent, les a conduites sur l’île de Ré, pour deux mois, pour un stage, pour des vacances, et elles ne sont pas reparties – par amour, souvent aussi. Toutes ont retrouvé quelque chose de leur enfance en s’adonnant à la création : les perles et la broderie pour Svenja, la couture pour Louise et Marie, l’ombre d’une grand-mère penchée sur leur épaule. Et leur lien à la nature est très fort, qu’elles aient grandi près d’une forêt, comme Svenja, ou qu’elles vivent parmi les fleurs et les insectes, comme Maéva avant qu’elle n’ait un atelier où tresser ses couronnes de fleurs séchées. Créer un objet, c’est à la fois entretenir un lien avec le passé, son enfance, ses origines (Limoges, pour Marine qui travaille la porcelaine), une grand-mère aimée et perdue, mais aussi entrer en contact avec l’autre, pénétrer dans son quotidien. Alexandra aime à imaginer l’usure de ses bols et assiettes en faïence, l’empreinte du temps. Pour Marie, la restauration d’un meuble révèle celui-ci à ses propriétaires. Souvent le vernis et la teinture cachent un bois magnifique qu’elle conseille ensuite de laisser nu. L’émerveillement de ses clients est alors une récompense.
Le parcours de Louise est un peu différent. Rien ne la prédestinait à devenir l’une des quatre dirigeantes femmes d’une voilerie en France. D’origine anglaise, travaillant dans la restauration, elle se passionne pour la voile il y a seulement dix ans. Lorsqu’elle découvre que la voilerie la plus proche est à La Rochelle, cela lui donne une idée. Elle se forme dans la seule école française, à Douarnenez, fait ses classes aux Minimes où elle noue de nombreux contacts – le plancher sur lequel elle travaille vient de la voilerie rochelaise Incidence. Louise a l’amour du travail bien fait. Elle aimerait transmettre son savoir-faire, car la voilerie est un métier « en tension », qui se perd. Bientôt, son beau-frère devrait ouvrir une sellerie auto-moto à l’étage de la voilerie, et Louise espère ainsi créer un pôle d’attraction pour d’autres artisans.
Les ateliers sont ouverts toute l’année. Les créations d’Alexandra, Maéva, Marine, Svenja et Laetitia seront présentes sur les marchés le matin pendant tout l’été. Les artistes proposent également des cours de linogravure, céramique, art floral et yoga.
1) Son histoire est à retrouver dans le numéro 280 de notre magazine ou sur notre site internet www.realahune.fr.
Du 1er juillet au 15 septembre, la galerie est ouverte du lundi au samedi de 15h30 à 19h
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