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« En janvier 2014, la CdC sortira des cartes d’aléas basées sur un vrai diagnostic des digues »
Lionel Quillet et tous les élus rétais présents n’ont pas regretté le déplacement en préfecture, ce 10 octobre, car s’ils n’entendent pas crier victoire ils ont in fine obtenu satisfaction sur la plupart des points d’objection émis à l’encontre des premières modélisations des cartes de niveaux d’eau qui leur avaient été remises en juin dernier et qui avaient mis le feu aux poudres.
« La Préfète nous a informés que seraient prises en compte nos remarques sur le coefficient de rugosité « dit de Strickler », et sur l’impact de la houle et que les cartes allaient être corrigées. Sans même aller plus loin, c’est déjà reconnaître que les cartes présentées étaient fausses ! Et si nous ne les avions pas contestées, ces cartes se seraient imposées.
Des critères « forfaitaires », faute d’ « études de danger » !
Le souci est que sur nos deux autres points de contestation, l’Etat est demandeur d’une vraie étude et nous renvoie la balle, nous demandant de faire le travail à sa place. Que ce soit sur l’heure de survenue de rupture des digues, 1 heure avant la haute mer, ou sur le comportement des ouvrages en termes de brèches et/ou d’effacement, la réponse est liée.
Nous avons été stupéfaits – le Député tout comme les élus rétais – de ce que la Préfète nous a dit et écrit : « En fonction de l’heure retenue pour les ruptures (PM-2, PM-1 ou PM) le volume d’eau peut varier très sensiblement…Seule la réalisation d’études de danger sur certains ouvrages permettra de modifier l’heure de survenance des ruptures ».
Pour ce qui concerne notre remise en cause du comportement des ouvrages et la diminution du nombre d’effacements, elle nous a confirmé : « Pour mémoire, l’analyse des ouvrages selon leur état et leur altimétrie a fait l’objet jusqu’à présent d’un travail en concertation avec les collectivités… L’appréciation de l’état des ouvrages étant par nature globale, les critères de rupture ne peuvent qu’être forfaitaires. La remise en cause de la qualité des ouvrages de protection et des hypothèses de rupture qui en découlent ne peut être faite que sur la base d’études de danger analysant le comportement des ouvrages et démontrant leur résistance face à l’événement de référence + 20 cm comme le prévoit la circulaire du 27 juillet 2011 ».
« Si nous n’avions pas fait du bruit, le PPRL aurait été totalement faux »
Autrement dit, au delà de notre conception de la concertation qui semble sensiblement différente de celle de la Préfète, si nous n’avions pas fait « le cirque » qu’elle semble nous reprocher, le PPRL aurait été élaboré sur ces bases là. Pire encore, c’est à nous collectivité territoriale de faire et financer ces études de danger. Car évidemment cela a un coût que l’Etat n’a sans doute pas envie d’assumer pour toutes les études de danger sur tous les PPRL de France. Sans compter que celui qui réalise l’étude de danger doit en assumer les conclusions et donc la responsabilité pénale qui peut en découler… C’est ainsi que pour la digue du Boutillon, c’est le Conseil général qui a assuré cette étude et en endosse la responsabilité… On en revient à ce que je clame haut et fort depuis le départ, nous faisons face à la doctrine de désengagement de l’Etat, qui dans cette logique n’entend pas assurer ni assumer les études de danger.
Heureusement, j’avais anticipé très largement ce défaut majeur d’élaboration des PPRL et nous avons recruté le cabinet CASAJEC et l’Expert mondialement reconnu Van Der Meer pour réaliser notre contre-expertise (montant de 168 000 €) dans le cadre de l’élaboration des cartes d’aléas et du PPRL. La phase 3 de notre cahier des charges prévoit justement un diagnostic des ouvrages, car bien évidemment tout se joue sur le comportement des ouvrages. Comment peut-on définir un risque, sans avoir fait l’analyse préalable, c’est le vrai problème ? Je suis persuadé que l’impact sur les niveaux d’eau peut atteindre 1 m à 1,50 mètre, cela change tout !
Qu’ait été pris en compte l’état des lieux PAPI n’est pas un argument recevable, car toutes les digues n’y sont pas considérées et en outre, PAPI et PPRL ne sont pas liés, puisque le PPRL ne prend en compte que les digues existantes !
Le cabinet CASAJEC et l’Expert Van Der Meer pour un vrai diagnostic des digues et des cartes d’aléas justes
La CdC va ainsi réaliser les études de diagnostic des ouvrages, qui ne sont pas des études de danger, mais cela prend du temps et il me faut un peu de délai au delà de décembre, pour que les cartes d’aléas intègrent les résultats de ces études. Je vais ainsi écrire au Ministère et à la Préfète, afin que le délai de mi-décembre soit repoussé à la fin janvier 2014, car à cette date nous aurons suffisamment avancé et nous pourrons produire nos cartes d’aléas intégrant ces diagnostics.
La Préfète ne veut pas – à ce stade – décaler ce délai car elle se cale sur une directive européenne qui impose la date de fin décembre 2013.
Hormis ce souci de calendrier, les services de l’Etat nous ont ainsi donné raison sur nos arguments et nous ont demandé de prendre la main. Il ont très clairement surinterprété la circulaire, et se sont basés sur des cartes infondées pour instruire négativement sur 120 permis de construire et certificats d’urbanisme depuis le 12 juin 2013, ce qui nous amènera au rythme de 20 avis négatifs par mois à 160 permis ou CU négatifs au mois de décembre, avec les conséquences que nous connaissons sur la vie de notre territoire, économique et sociale.
Je suis stupéfait de ce que j’ai entendu, mais nous ferons ce travail de diagnostic, car l’enjeu est de taille, il s’agit de la pérennité de notre territoire rétais ! ».
Voir l’article consacré à la réunion publique digues-PPRL du 22 novembre 2013
Voir la situation digues-PPRL en février 2014
Voir la réaction des associations rétaises et la situation au Bois-Plage
Voir notre précédent article consacré au PPRL et aux risques littoraux
L’ensemble de nos publications figure dans la rubrique Politique/Territoire de Realahune.fr
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