En direct de Human Immobilier : le cap Horn, l’Éverest des océans
Le mythique cap Horn franchi, c’est désormais la remontée de l’Atlantique Sud, direction l’Équateur, pour le skipper rétais Antoine Cornic. Il sera alors temps de se concentrer sur la dernière ligne droite et l’arrivée aux Sables…
Alors que les premiers concurrents du Vendée Globe ont franchi la ligne d’arrivée depuis le 14 janvier, accueillis en héros par la foule des grands jours dans le chenal des Sables d’Olonne, Antoine Cornic, lui, continue avec assurance et détermination son combat contre les éléments, les vents parfois trop faibles, le gros temps parfois trop fort, la solitude, l’absence des siens, plus deux ou trois autres petites choses encore, que seuls les skippers en solitaire tourdumondistes éprouvent dans ces défis au long cours et que les « terriens » ne peuvent comprendre. Le formidable défi qu’il s’est lancé il y a quatre ans, avec toute l’équipe de Human Immobilier, n’en est peut-être pas encore à son épilogue, mais il s’en rapproche à grand voile : si Antoine ne rencontre ni avarie ni pépins, ce que personne ne lui souhaite, encore une bonne quinzaine de jours et le marin de Rivedoux devrait apercevoir les côtes françaises.
Le cap Horn, l’Éverest des navigateurs autour du monde, était à peine franchi que déjà, Antoine avait un nouvel objectif en tête : atteindre l’Équateur en poussant un peu la machine, lui qui a barré avec prudence lorsque les vents dépassaient les 60 noeuds dans l’Antarctique. « Le bateau tient les chocs, je suis content, et les réparations de fortune que j’ai dû effectuer il y a quinze jours aussi, ça c’est bon pour le moral… » Le moral justement, comment va-t-il ? « Aujourd’hui (mardi 6 janvier, Ndlr), j’ai un petit coup de mou. J’ai empanné, j’ai dû sortir les voiles… J’ai froid, je suis trempé de sueur, je suis gelé. Mais ça va passer, je vais essayer de me réchauffer en avalant un grand thé bien chaud. Et puis je connais un super anti dépresseur qui s’appelle le chocolat ! »
Match à trois
La traversée du Pacifique Sud est désormais derrière lui, et avec elle la menace de croiser un iceberg, cauchemar de tous les skippers du Vendée depuis ceux aperçus par Sébastien Marsset, Éric Bellion ou encore Conrad Colman. Invité dans le live du Vendée Globe du 9 janvier sur la chaîne YouTube, Antoine se voulait rassurant sur la question : « On a un boulot remarquable qui est fait par la Direction de Course, qui nous envoie des relevés de positions des icebergs. Il y a aussi Oliver Heer, juste devant moi, qui en a croisé un et qui m’a donné sa position. Et puis j’ai mon radar en permanence sur ma table à carte, avec les alarmes activées. Après, la nuit, c’est la nuit, il faut faire confiance au matériel pour repérer ces énormes morceaux de glace… »
Au dernier pointage de ce dimanche 12 janvier, à 19 heures, le Rivedousais était solidement installé à sa 30e place, à quelque 272 milles nautiques du Suisse Oliver Heer sur Tut Gut. Mais attention à la remontada juste derrière du navigateur Chinois Jingkun Zu, sur Singchain Team Haikou, qui pointait à 54 milles à peine du Rétais. Ce match à trois pour faire partie du Top 30 promet un joli suspense jusqu’à l’arrivée aux Sables.
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