En direct de Human Immobilier : Antoine Cornic, un Indien dans l’océan
Au revoir l’Atlantique, bonjour l’océan Indien ! Le cap de Bonne Espérance est franchi et bien franchi pour le skipper rétais. Cap à l’est toute désormais, le long de l’Antarctique et de la zone d’exclusion, où le froid, les vents et le gros temps seront sans cesse au rogramme. Pour Antoine Cornic, l’aventure entre dans sa partie la plus… tonique.
« Faire le Vendée »… Le formidable défi que s’est lancé Antoine Cornic il y a plus de vingt ans en est à son vingt-deuxième jour, trente lorsque paraîtra cette édition de Ré à la Hune, et l’aventure, si elle connaît parfois quelques moment compliqués, reste toujours aussi puissante et aussi belle après avoir franchi l’Équateur et le cap de Bonne Espérance. Le marin rivedousais file désormais dans l’océan Indien à bonne allure, avec une moyenne qui varie entre 15 à 20 noeuds et des vents de trois-quarts dos qui l’éloignent inexorablement du cap de Bonne Espérance, à la pointe du continent africain.
Au classement, selon les jours, son IMOCA Human Immobilier est au coude-à-coude avec Manuel Cousin (Coup de pouce), Oliver Heer (Tut Gut.), Guirec Soudée (Freelance.com) et Fabrice Amedeo (Nexans-Wewise), naviguant entre la 32e et la 36e place. L’embellie des premiers jours, où Antoine a flirté avec le podium en choisissant une route plus centre-est que ses concurrents, longeant l’Espagne puis l’Afrique de l’Ouest, est terminée, et il le sait. Sans foils, par petit temps, c’est trop difficile, voire impossible. Mais la course autour du monde n’en est qu’à son premier quart, et la route est encore longue avant de remonter l’Atlantique nord pour entrer dans le chenal des Sables-d’Olonne. Contacté à de multiples reprises depuis qu’il est en haute mer, Antoine affiche à chaque fois un moral au beau fixe, contrairement à la météo ces derniers jours. « Après trois semaines de course, je m’installe dans une petite routine rassurante, raconte-t-il, entre les dérives du bateau, la météo, dormir, manger, la maintenance… Le bateau se comporte bien, on a été longtemps devant, très performant dans la baston. Et puis avec les Açores, on a attaqué la partie plus compliquée, où on a clairement manqué de puissance. »
Dauphins et poissons volants
Après un départ canon, le Rétais a retrouvé une position plus conforme à la logique, loin des favoris Charlie Dalin, Jérémie Beyou, Yoann Richomme, Sam Goodchild ou encore Thomas Ruyant, tous équipés des fameux foils. Il a traversé le diabolique pot-au-noir avec la maîtrise et le sang-froid d’un vieux briscard, même s’il a cru à un moment y laisser pas mal de plumes… et une partie de ses nerfs : « Comme je m’y attendais dans le pot-au-noir, la zone de rencontre entre les alizés du nord et ceux du sud, je suis resté planté dans la pétole pendant une trentaine d’heures, le bateau n’avançait plus et ça, c’est vraiment le plus compliqué à vivre. Mais là c’est bien reparti, le moral revient… » D’autant qu’Antoine n’est pas tout seul en mer : il reçoit régulièrement de la visite. « L’autre jour, j’ai fait un bout de chemin avec un banc de dauphins, c’était sympa. Tu sais pas pourquoi mais les dauphins, ça amène tout de suite de la joie. J’ai vu aussi une grosse tortue au nord du Cap Vert. Et les poissons volants qui décollent sous ton nez, c’est absolument magique… » Pas de baleines à bosse ni de rorquals pour le moment. Plus tard peut-être, vers le Cap Horn. Et puis il y a les concurrents les plus proches avec qui l’on échange quelques impressions, forcément. « On s’est un peu parlé au début avec Arnaud Boissières ou Benjamin Dutreux. Un petit coup de VHF, oh pas trop longtemps, je ne suis pas un grand bavard. Mais c’était sympa. Là on n’est plus vraiment à côté, donc on va se remettre un peu dans notre bulle… » Ainsi filent les jours pour le skipper de Human, entre le nettoyage du bateau, la liste quotidienne des check points à accomplir, la douche, les voiles à vérifier, la météo à surveiller, les repas et les siestes réparatrices, lorsque le temps le permet…
Joyeux anniversaire
À terre, Céline, son épouse, est évidemment sa plus fidèle supportrice : « J’ai des nouvelles d’Antoine à peu près tous les jours, nous explique-t-elle. On échange des messages, on s’appelle aussi deux fois par semaine. Je le trouve en forme, il est dans son élément. Nos conversations sont courtes, on se parle très peu de la course, je lui raconte plutôt des choses banales du quotidien, je lui donne des nouvelles des enfants, même s’ils se parlent aussi en direct. Je ne suis pas du genre à me lever la nuit pour vérifier sa position toutes les quatres heures, mais je suis hyper fière de lui. Je sens qu’il est bien et pour moi, c’est le principal. » Même si des petits coups de blues, Antoine en a forcément de temps en temps. Il y a deux semaines, il postait cette vidéo, en gros plan serré et les yeux mouillés, sur son fil WhatsApp : « Aujourd’hui, on est le 25 novembre. C’est le jour des 18 ans de mon fils, et je ne suis pas là. Je t’aime Maël. On fera ça à mon retour. » La réponse du fiston ne s’est pas faite attendre : « J’étais à la fac quand j’ai vu sa vidéo, nous a-t-il commenté, le soir de son anniversaire, et c’est l’une des première fois de ma vie où j’ai pleuré. Mes parents m’ont toujours dit qu’on pleurait lorsqu’on avait mal ou qu’on avait perdu quelqu’un. Là, c’était ni l’un ni l’autre, mais j’ai pleuré. Mon père réalise son rêve, c’est ce qu’il y a de plus important pour lui… »
Ce qui se profile désormais pour Antoine, c’est les mers glaciales du sud et la zone d’exclusion antarctique. Au programme, un froid polaire, des passages dépressionnaires, des avis de tempête et une mer souvent démontée. Autant dire qu’il va falloir naviguer en costaud. Au dernier classement, il pointait à moins de 200 milles nautiques de Violette Dorange (Devenir), la jeune Rochelaise de 23 ans et benjamine de la course, bien accrochée à une incroyable 22e place. Avec des vitesses de 20 à 25 noeuds, les stratégies de course et les options de route seront cruciales et les positions sont loin d’être figées. Si l’aventure entre dans le dur, elle n’a encore livré aucune de ses multiples vérités. Les jours meilleurs sont devant Antoine Cornic.
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Vos réactions
Joyeuses fêtes à toute l,île de ré cela fait 72ans que je vous suis avais 7 ans lors des congés de mes parents 3soeurs se sont mariées et habituellement installées chez vous m,en reste plus 1 en EHPAD a Ars étions les 4 filles de paris venues sur l,île de ré bon vent