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Elisabeth Borne : « La mémoire nous oblige à ce que ce drame ne se répète jamais »
La ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne est venue commémorer les dix ans du Xynthia à la Maison du Département, à La Rochelle, le 1er mars.
Pour Elisabeth Borne, c’est un peu un pèlerinage sur des terres qu’elle connaît bien, puisqu’elle avait participé à la mise en place des premiers programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) entre 2013 et 2014, alors qu’elle était préfète de la région Poitou- Charentes. Après un passage en Vendée dans la matinée du 1er mars, l’actuelle ministre de la transition écologique est venue commémorer les dix ans du passage de la tempête en Charente-Maritime. Le président du Département Dominique Bussereau l’a accueillie à la Maison du Département, en présence de nombreux élus du territoire – maires de communes sinistrées, députés, conseillers départementaux. En guise de commémoration de ce triste événement qui avait fait 47 morts sur la côte Atlantique (dont 12 en Charente-Maritime), le Département avait opté pour l’inauguration d’une exposition de photographies retraçant les conséquences de la tempête, des premières heures de son passage, de nuit, à la phase de reconstruction dans les mois, puis les années qui suivirent. La manière la plus sobre, selon Dominique Bussereau, de rendre à la fois hommage aux victimes et aux secours. La plus humaine aussi. « On s’est demandé si on mettait également des documents d’époque, comme on le fait généralement lors de nos expositions montées avec le service des archives départementales, et on s’est dit que des photos seules seraient bien plus parlantes », explique Dominique Bussereau. Quelques coupures de journaux de l’époque attestent néanmoins de l’impact de Xynthia sur le territoire. Sur une tablette géante interactive, le visiteur peut faire défiler des vues aériennes réalisées par le photographe professionnel Philip Plisson dans les 48h suivant la tempête.
Un plan d’aménagement du littoral
« Xynthia a été à la fois un drame et une chance, dans la mesure où elle a permis une prise de conscience en terme de protection et de prévention contre les submersions », a expliqué à la ministre le maire de Châtelaillon Jean-Louis Léonard, dont la commune fut parmi les plus durement touchées, « après la reconstruction, il nous faut aujourd’hui passer à une deuxième phase : arrêter de densifier les communes littorales et mettre en place une véritable politique publique d’aménagement du territoire incluant de la relocalisation de l’habitat sur les quarante à cinquante prochaines années ». L’édile chatelaillonnais n’a pas été le seul à mettre la ministre en garde, ce jour-là, contre les possibilités d’un nouveau drame. « Le gros travail qui a été réalisé dans le cadre des PAPI va juste laisser le temps à la prochaine génération de réfléchir à d’autres formes de protection : on peut toujours rehausser encore les digues, mais il va falloir réfléchir à rehausser les maisons, voire envisager un recul des zones d’habitat », rappelle le premier vice-président du Département et président de la Mission Littoral, Lionel Quillet, qui a suivi la mise en oeuvre des PAPI. Il a exhorté la ministre à mettre en place un véritable plan national d’aménagement du bâti sur le littoral.
Un appel entendu par la ministre, qui a promis une réponse prochaine de l’Etat en ce sens. « Il est effectivement temps d’accélérer la réalisation des derniers PAPI. Et de réfléchir à une nouvelle configuration du littoral […] quitte à laisser la mer rentrer à certains endroits en laissant des zones tampons, quitte à interdire les nouvelles constructions, quitte à relocaliser les habitations et les activités trop exposées », a-t-elle affirmé proposant aux élus des collectivités « de travailler ensemble avec l’État pour penser l’avenir de l’aménagement du territoire. La mémoire nous oblige à faire que ce drame ne se répète jamais plus. »
Exposition “Face à Xynthia, la tempête 10 ans après”, à voir jusqu’au 9 mars à la Maison du Département à La Rochelle.
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