« Entre Anne et Bernard, je suis l’alternative »
C’est dans une salle des fêtes comble que la candidate sans liste Élisabeth Bidard a présenté aux Portingalais sa vision du village à long terme. Elle se positionne comme l’alternative aux deux autres têtes de liste en lice pour ce prochain mandat, avec un projet articulé autour de trois axes : le bien-être des habitants, la transition énergétique et l’action sociale.
« Les maires ont le blues ! Et pourquoi ont-ils le blues ? Parce que les intercommunalités se développent et diminuent leurs prérogatives, parce leur charge est trop prenante et trop épuisante, parce que le niveau d’exigence des administrés augmente. Les personnes sont de plus en plus procédurières et considèrent que les maires doivent répondre à tout, tout de suite », a lancé la candidate pour introduire son discours. Alors dans ce tableau plutôt sombre, pourquoi Élisabeth Bidard a-t-elle décidé de se confronter aux votes des Portingalais ? « Je suis là parce que j’y crois. Je veux être maire, nous n’avons plus de temps à perdre. Notre village du bout du monde va mourir, avec Saint-Clément ».
Après avoir pointé du doigt le fait que le village des Portes, à l’instar de nombreux petits villages français, n’est « plus entendu par l’État, et nous ne pouvons plus beaucoup compter sur la CdC (Communauté de communes de l’île de Ré) », l’actuelle adjointe au maire a présenté les grandes lignes de son programme. « Je ne vais pas vous parler de marché couvert, de nouveaux parkings ou des pistes cyclables. Je vais vous parler d’avenir », a-t-elle assuré, comme un pied de nez aux programmes présentés par ses adversaires. « J’ai beaucoup de respect pour les deux autres candidats, mais ce ne sont pas des visionnaires… ». Elisabeth Bidard considère en effet que si ces derniers avaient réellement voulu changer le visage du village, ils auraient eu l’occasion de le faire au cours des précédents mandats.
Le bien-être des hommes, des femmes et des enfants
« Je veux vous représenter et vous servir. Je suis exempte de tout intérêt personnel, je sais déléguer et j’aime les défis. Entre Anne (Deniel) et Bernard (Poulet), je suis l’alternative », a-t-elle affirmé, avant de rappeler être au sein de la majorité de l’actuel conseil depuis six ans, bénéficiant ainsi d’une « vision complète des équipes, du budget, de la commune ». Concernant son programme en lui-même, l’une des priorités de la candidate est de « se battre pour conserver l’école » au sein du village et de maintenir, voire d’augmenter la population portingalaise sur le long terme. « En ce qui concerne les actifs, notamment les quarantenaires, ils partent vivre à Saint-Clément… Il faudrait davantage de locations à l’année aux Portes, avec pourquoi pas des aides municipales pour vous aider à louer, même si cela reste plus rentable pour vous de louer sa maison durant l’été. Mais prenons nos responsabilités ! ». Selon la candidate, la mairie devra acheter des biens… sans les revendre par la suite, car « ça, c’est le travail d’un agent immobilier. La municipalité doit acheter pour proposer des biens à la location aux familles avec enfants ». Élisabeth Bidard considère par ailleurs qu’une réorganisation des associations est nécessaire. « Certaines ont un vrai rôle à jouer auprès des commerçants, par le biais d’animations, de décoration de vitrines etc., auprès des jeunes, en valorisant le bénévolat et en aidant à la recherche d’emploi. J’aimerais également que l’on revienne à un vrai marché, comme autrefois, car celui d’aujourd’hui a perdu de son intérêt ».
La transition énergétique : une obligation
En termes de défense des côtes, si le plan communal de sauvegarde fonctionne bien, la candidate estime que la mairie a « besoin de compétences élargies », ainsi que de « digues dignes de ce nom ». « Il nous faudra défendre notre village auprès de la CdC qui l’a délaissé, puisque Loix est passé devant, ce qui est normal… Sachons trouver notre place et élever notre voix ». En ce qui concerne l’environnement, la prochaine municipalité devra endosser le rôle de « locomotive et d’exemplarité, avec une performance énergétique au niveau des constructions, des rénovations, des équipements, des véhicules ». Le programme d’Élisabeth Bidard comprend par ailleurs la restriction des éclairages nocturnes du village, le déploiement des moyens de déplacements doux et multimodaux, le renforcement du tri sélectif ou encore le développement de l’agriculture urbaine avec des jardins partagés.
« Bien que ce soit le Département qui ait la main sur les transports au niveau de l’île, nous pourrions, avec le soutien de la CdC, créer des transports en commun en site propre qui nous appartiendraient » a-t-elle commenté, avant de souligner que « chaque citoyen doit prendre sa part de responsabilité environnementale ». Quant à l’urbanisme, l’éventuelle future maire a rappelé le rôle essentiel du Plan local d’urbanisme et a présenté quelques unes de ses pistes de travail : réaliser un audit des bâtiments communaux, favoriser les commerces de proximité et la construction d’habitations, acheter des terrains et des maisons pour augmenter le patrimoine communal. « Le Plan local d’urbanisme respectera les règles de l’environnement, sans copinage et avec des personnes compétentes. Le partenariat avec la CdC doit être gagnant / gagnant ».
Soutenir les personnes âgées et vulnérables
La moyenne d’âge étant élevée aux Portes-en-Ré, « il est temps d’avancer sur le sujet. La solidarité et la convivialité sont essentielles ». La candidate propose la mise en place d’un conseil des anciens, d’un nouveau bureau d’aide sociale, d’un minibus pour les petits déplacements, d’une salle ouverte chaque après-midi pour leur permettre de se retrouver. Quant aux plus vulnérables, notamment les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, différentes pistes ont été évoquées pour les maintenir à domicile : des ateliers mémoire, des visites à domicile, des sorties culturelles, la colocation avec des jeunes. Pour conclure cette réunion publique, Élisabeth Bidard a relevé avoir besoin « d’un adjoint solide, pour plus de diplomatie, car la langue de bois, ce n’est pas mon fort ».
Aurélie Cornec
Composer sa « liste idéale »
Cette première et unique réunion publique d’Élisabeth Bidard a bien sûr été l’occasion pour la candidate sans liste de rappeler aux électeurs le principe du panachage, seule possibilité pour elle d’accéder à la place de maire. « Grâce au panachage, je travaillerai avec les personnes que vous me choisirez. Le panachage, c’est la possibilité pour vous de faire votre liste idéale. Panacher, c’est choisir, profitez-en, prenez vos responsabilités ».
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