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École Collège Savio : quand l’enseignement et l’éducation ne font qu’un
En pleine campagne poitevine, dans une ancienne et grande bâtisse au milieu des vaches et des rivières, des enfants évincés du système scolaire retrouvent confiance en eux et reprennent goût à la vie.
Ce sont bien plus que de simples professeurs que l’on rencontre au collège Savio devenu aussi école depuis que des élèves de CM1, CM2 y ont été accueillis à la rentrée 2015. Cela fait plus de vingt ans que Christophe Labrousse développe une pédagogie propre à donner du sens à l’enseignement, à prodiguer les savoirs comme matrice d’un esprit vif et structuré.
Dans l’établissement privé qu’il a créé en 1996 avec pour seules armes la motivation et le soutien des parents et de la commune, des jeunes perdus par les repères qui leur sont proposés aussi bien en famille qu’à l’école réintègrent les rangs de l’Éducation Nationale au sens noble du terme.
Apprendre à devenir un individu doué de sens critique car riche de connaissances, respecté car respectueux d’un environnement dont l’exemplarité est le pilier : telle est la méthode éprouvée, plébiscitée par des parents qui mesurent en quelques semaines les bienfaits d’intégrer la singularité dans des cursus modélisés d’ordinaire pour conjuguer une « moyenne » sensée représentée la norme.
La plupart arrivent cassés par une fracture « détonateur à retardement » ou déjà dégoupillée. En peu de temps, des règles simples mais élémentaires de bien vivre ensemble les pénètrent tout comme l’envie d’étudier pour se réapproprier leur parcours.
Tricoter envie et rigueur pour transmettre autrement
« L’objectif premier est de redonner aux enfants une certaine appétence de la vie et d’en faire des adultes libres, capables de réfléchir ». Et les résultats sont spectaculaires : « Pratiquement tous nos élèves ont pu réintégrer le cursus traditionnel de l’Éducation nationale après la classe de 3e et ont réussi à mener les études auxquelles ils avaient décidé de se consacrer » ajoute Christophe Labrousse.
Le secret ? L’écoute et l’absence de jugement manifestées par l’équipe pédagogique, attentive à l’évolution de chacun des Saviotins. D’abord d’intérêt local, la renommée de l’école lui vaut d’accueillir aujourd’hui une majorité de pensionnaires issus de tous les milieux bien qu’ayant en commun une souffrance devenue ingérable pour eux et les familles. Parmi les 36 élèves de la promotion 2017 seuls quelques uns sont externes.
Ensemble ils participent à la vie quotidienne de la maison, se partagent les tâches, choisissent les loisirs ou le programme de l’unique soirée télé hebdomadaire qui la plupart du temps donne lieu à un échange-débat avec les éducateurs.
Dans des classes homogènes et à effectifs réduits, les cours n’excèdent jamais 45 minutes et sont précédés d’un petit moment de méditation matinale. Au coeur de l’enseignement : l’art et la culture. La journée du mercredi leur est d’ailleurs consacrée et débute rituellement par un atelier philosophie très apprécié des jeunes.
Mais attention, qu’on n’aille pas s’imaginer que Savio est une grande cours de récré où tout est permis ! La rigueur est bien présente et les règles strictes appliquées car elles contribuent à responsabiliser chacun au sein d’un dispositif dont la solidarité est le fondement.
Donner du sens à l’école d’aujourd’hui
Ainsi s’intitule le dernier ouvrage de Christophe Labrousse paru en décembre 2017. Par ce livre témoignage, il espère sensibiliser corps enseignant et parents à l’impérieuse nécessité de repenser le système scolaire au regard de l’évolution de la société.
Chaque année les élèves ont à coeur de rédiger un texte relatant leur expérience et les étapes franchies. Parmi ceux compilés dans l’essai, Tess de Sainte-Marie a rejoint Savio en 2014 à l’âge de 12 ans alors qu’elle avait bloqué toute communication avec ses parents. Elle raconte : « En arrivant, je rigolais nerveusement avec une colère qui était toujours bien là : l’allure de cette école me faisait bien rire, et je me demandais alors si ce n’était pas une grosse blague… Une relation de confiance s’est très vite instaurée avec toute l’équipe. Ils me recadrent, et finalement j’aime bien ». Elle poursuit désormais brillamment son chemin à Dautey…
Julien, petit fils d’Yves Morin (Ré-télé) confie lui aussi avoir trouvé un environnement sécurisant qui lui a permis de lâcher pas mal de stress aux portes de l’école et d’envisager enfin un avenir plus serein.
Marie-Victoire Vergnaud
« Donner du sens à l’école d’aujourd’hui » de Christophe Labrousse
Éditions du Panthéon. Livre disponible à l’achat sur : ecolesavio.fr.
Signature le samedi 24 février de 10h à 18h à l’Espace Culturel Leclerc – centre commercial le Fief Rose – Lagord
Le collège Savio vu par un adolescent de l’île de Ré
(En troisième à Fénelon, Nathan a effectué son stage d’observation avec l’équipe du journal)
Une école particulière
L’école Savio est un collège ou le système scolaire est réadapté pour les enfants en difficulté. L’internat situé à Saint-Léger-de-la-Martinière accueille tous les niveaux entre le primaire et la troisième. Christophe Labrousse, fondateur de cette école, est un ancien enseignant du public. Il a crée cette institution pour venir en aide aux élèves en difficulté qui n’arrivent pas à suivre le système scolaire. Son but est que les enfants se sentent mieux et qu’ils puissent apprendre dans de meilleures conditions. La méthode mise en place par Christophe Labrousse est très efficace, et en fin de troisième les élèves qui au départ avaient beaucoup de mal sont capables de passer leur brevet avec un taux de réussite d’environ 60% à l’épreuve.
Je trouve cette école très intéressante car le mode de fonctionnement est vraiment différent d’un collège classique, les élèves peuvent choisir les activités de leur choix, ils font beaucoup de sport et des travaux pratiques comme des pièces de théâtre ou des petits films. Ils reçoivent aussi beaucoup d’intervenants comme des comédiens, des scientifiques ou même des juges. Je trouve que c’est très bien d’aider les enfants en difficulté car grâce à cette école ils seront vite remis dans le système scolaire « normal ». J’espère que dans l’avenir les collèges s’inspireront des méthodes de Christophe Labrousse.
Nathan Laraignou
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