Eco à la Hune
Ré à la hune a interrogé des professionnels de différents secteurs d’activité pour savoir comment ils vivent cette crise sanitaire Covid-19 et de quelle façon s’annonce la saison pour eux et, à moyen terme, l’année 2020. Entre inquiétudes et satisfaction d’avoir pu redémarrer leur activité, ils témoignent (pages 18 & 19). D’autres activités, comme le télétravail (lire pages 6 & 7) ou le portage salarial (lire page 19), ont été fortement boostées par le contexte sanitaire et socioéconomique.
Les Singulières : entre prudence et impatience
Cécile d’Humières et Dominique Chatin – Les Singulières à La Flotte (La Croix-Michaud) témoignent de la reprise de leur activité après deux mois de fermeture.
En qualité d’architectes d’intérieur et de commerçantes tenant boutique, les deux Singulières ont un double regard sur la situation. Qu’en est-il pour l’un et l’autre de leurs métiers ?
Un confinement plutôt bien vécu
Boutique close et repli à la maison, Dominique et Cécile ont, chacune à leur manière, bien vécu le confinement. En famille pour l’une, dans le repos et le travail aussi pour la seconde et ses chantiers en cours. « C’était très compliqué », explique Cécile qui en avait un en Ile-de- France, à Versailles. « Certains artisans travaillaient et d’autres non, je devais suivre par téléphone. Pas simple. D’autant que bien sûr les matériaux nécessaires n’arrivaient pas ». Idem ici, sur l’Ile de Ré.
Quelles contraintes sanitaires pour la boutique ?
Si Dominique était d’accord pour rouvrir le 11 mai, « c’était sous conditions ». « En fait, je suis un peu flippée », avoue-t-elle, « j’ai vécu sérieusement confiné, j’ai une mère âgée et il n’est pas question que je prenne des risques ». Pour entrer dans la boutique, le masque est donc obligatoire. « Mais bien sûr, si une personne n’en a pas, nous lui en proposons un, jetable », précise Dominique, ajoutant que « trois personnes au maximum peuvent être simultanément dans la boutique, afin de préserver les distances ».
Quelle évolution pour leurs activités ?
Dominique et Cécile ne sont pas très inquiètes pour la boutique. « Nous aurons toujours du monde cet été », pense Cécile. « Il y a des gens qui ont des besoins, comme ce couple, venu en quête de canapés, meubles etc. Quand il faut meubler une maison, pas question d’attendre » continue-t-elle.
En revanche, elles sont plus prudentes du côté architecture d’intérieur. « D’habitude, nous travaillons déjà sur de nouveaux projets, explique Cécile. L’impact économique de la crise ? « Sans doute l’activité va-t-elle être un peu ralentie », estime Dominique. « Même si notre clientèle est assez protégée, des projets de transformation ou d’aménagement risquent d’être repoussés. Les clients vont prendre leur temps ».
Pour l’heure, la reprise est plutôt calme. Dominique et Cécile sont néanmoins impatientes… de recevoir enfin les nouveautés commandées avant la crise, et dont l’expédition a naturellement été bloquée. « Ils nous tardent d’avoir du neuf à proposer. D’autant que nous avons eu de vrais coups de coeur pour cette saison ! » se réjouissent en choeur les deux décoratrices.
Propos recueillis par Pauline Leriche Rouard
Sylvie Coiffure : « On s’en sortira ensemble »
Trois questions à Sylvie Chambrey, gérante du salon Sylvie Coiffure, à Saint-Clément-des-Baleines.
Ré à la Hune : Dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement, face à cette crise sanitaire ?
Sylvie Chambrey : Un certain sentiment d’angoisse… C’est une toute nouvelle façon de travailler, à laquelle il faudra s’habituer, car il va falloir s’habituer à vivre avec ce virus. Mais le stress commence à s’évacuer. En ce qui concerne l’impact économique réel, il est encore trop tôt pour le connaître, mais mon salon marche bien, cela devrait être surmontable.
Les contraintes sanitaires sont-elles difficiles à gérer ?
Nous avons enlevé deux fauteuils, nous portons bien sûr un masque et avons du gel hydroalcoolique, nous avons également mis en place une séparation vitrée entre les fauteuils et le bac … C’est faisable mais ce n’est pas évident si l’on a pas ou peu de trésorerie.
Quels sont vos inquiétudes et vos espoirs pour les mois à venir ?
J’ai assez peur que les gens ne fassent plus attention et que l’on ait à vivre un reconfinement. Mais je veux être positive. Au salon, nous faisons tout ce qu’il faut en matière de protocole sanitaire, et je constate que les autres commerçants font eux aussi tout ce qu’il faut. Nous nous en sortirons ensemble !
Propos recueillis par Aurélie Cornec
Rêves d’île : « Les gens jouent le jeu du local »
Trois questions à Marina Rousse, responsable de la boutique Rêves d’îles, à La Couarde.
Ré à la Hune : Dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement, face à cette crise sanitaire ?
Marina Rousse : D’un côté, je trouve que cette crise a du bon puisque cela va remettre les choses en ordre et ouvrir des consciences. Au niveau professionnel, c’est sûr que cela représente une importante perte de chiffre d’affaires.
Quel est le protocole sanitaire que vous avez mis en place et est-il bien accepté par vos clients ?
Nous avons mis en place un filtrage à l’entrée avec une barrière, un fléchage au sol pour indiquer le sens de circulation, du produit désinfectant pour tout le monde à l’entrée du magasin. Nous nettoyons les cabines d’essayage après chaque client et passons tous les vêtements essayés à la vapeur. Enfin, nous faisons en sorte que les gens ne se croisent pas ou peu dans le magasin et nous veillons à ne pas avoir plus de dix personnes en même temps. Tout cela est, en majorité, très bien accepté par les clients.
Quels sont vos inquiétudes et vos espoirs pour les mois à venir ?
L’inquiétude d’un reconfinement, suite aux comportements peu adaptés de certains ainsi que la fermeture des plages, pour les mêmes raisons. En revanche ce qui est positif, c’est que dans l’ensemble, les gens qui sont là jouent le jeu. Nous avons une clientèle sympathique sur l’île de Ré, qui n’hésite pas à consommer ici et à faire marcher les commerces qui sont ouverts.
Propos recueillis par Aurélie Cornec
« Une saison compliquée, mais pas ratée »
Ré à la Hune a posé trois questions à Nicolas Horwitz, directeur du golf de Trousse-Chemise.
Ré à la Hune : Dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement, face à cette crise sanitaire ?
Nicolas Horwitz : Je suis dans un état d’esprit positif ! Nous avons rouvert le golf depuis le 11 mai dernier, et nous sommes très contents que nos membres puissent jouer à nouveau. L’équipe en charge de l’entretien a continué à travailler durant toute la période de confinement, le parcours est donc magnifique ! Nous accueillons essentiellement nos clients habituels, dont beaucoup ont passé leur confinement ici sur l’île. Nous avons de la chance de les avoir.
Quelles sont les contraintes sanitaires ?
Le port du masque est obligatoire au sein des locaux, nous faisons en sorte que les joueurs se désinfectent les mains et respectent les distanciations physiques. Le nombre de personnes est limité dans les bâtiments. En ce qui concerne le parcours en luimême, nous avons les consignes de la Fédération qui stipule notamment de ne plus toucher les drapeaux et de retirer les poubelles, et d’une manière générale tout ce qui peut être touché. Au niveau du matériel, les joueurs ont le plus souvent le leur mais si du matériel est utilisé en commun, il est bien sûr désinfecté systématiquement.
Quel a été l’impact économique de ces deux derniers mois et selon vous, quelle sera la tendance de cette saison 2020 ?
L’impact économique a été très important, puisque nous avons raté les vacances scolaires d’avril et une bonne partie des week-ends de mai. En termes de fréquentation, nous naviguons un peu à vue, nous sommes en attente de nouvelles données de la part du Gouvernement. Je pense tout de même que l’été va bien se passer, depuis que l’on sait que les Français ne partiront pas à l’étranger mais qu’ils vont pouvoir partir en vacances en juillet et août en France. Nous savons que la saison va être compliquée, mais pas ratée. Il est évident que nous ne rattraperons pas ce qui a été perdu, mais nous gardons bon espoir !
Propos recueillis par Aurélie Cornec
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