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Des dunes fragiles, à protéger
Le président Jean-Luc Brillet et les membres du bureau de l’Association de Valorisation de Saint-Clément des Baleines (AVSCB) avaient invité le responsable territorial de l’ONF, Philippe Pouvesle à l’AG du 10 avril, afin qu’il réponde aux questions des Villageois.
Être à l’initiative, soutenir tout projet valorisant le village dans le respect de l’environnement, contribuer avec les associations au bien-vivre à Saint-Clément et dans toute l’île, tels sont les objectifs de l’association villageoise.
Des sapins et des oyats pour fixer la dune
L’AVSCB n’a pas chômé en 2017 et sa présence à la fête des associations, tout comme ses nombreuses actions en témoignent : L’AVSCB a alerté les autorités sur les dégradations du muret du pas du Nord à La Conche, ses membres, en intelligence avec le CÉSIR, ont réfléchi à la nécessité d’une navette maritime. Mobilisée sans conteste pour la sauvegarde des dunes, l’association a organisé Ton Sapin pour ma Dune, en partenariat avec l’ONF et Dune Attitude, à l’origine de l’opération. « Cette année les sapins ont l’air de faire leur oeuvre ! » a informé Philippe Pouvesle, car leur mise en place, en pied de dune ou pour combler des passages sauvages, n’est pas toujours efficace au regard des vents ou des courants de marée.
Toujours en action pour la dune, l’AVSCB a replanté, avec les enfants des écoles, 12 000 oyats sur les sites de La Solitude et de Bas-Rhin à Saint-Clément et du Peu Ragot à La Couarde. 278 enfants, des écoles de Loix, de La Couarde, d’Ars, des Portes et de Saint-Clément, ont participé au repiquage. L’Oyat est une plante pionnière, a expliqué Didier Courtemanche, son enracinement est primordial sur la dune et favorise ensuite l’installation d’autres végétaux.
Les puits communaux
À l’instar des Portes-en-Ré, la remise en état des 26 puits communaux est un projet phare pour l’AVSCB. Bien souvent abandonnés, bouchés, dégradés ou nécessitant rénovation les puits demandent aussi à être sécurisés. Une lettre présentant les bases de leur contribution a été adressée au maire dont on attend l’indispensable feu vert. Un parcours sur la trace des puits pourrait faire l’objet d’une application pour smartphone afin de faire découvrir le village sous un nouvel aspect.
La sauvegarde des dunes fait monter la moutarde aux nez des villageois
Quand les membres de l’AVSCB ont proposé des interventions de communication, l’été, sur différentes plages de l’île pour sensibiliser les touristes à la fragilité de la dune, l’intervenant de l’ONF a précisé que les piétinements ne sont pas spécialement l’oeuvre des vacanciers. Au contraire, les habitudes ancestrales des Rétais les poussent à passer à travers les dunes « Comme ils le faisaient étant enfants ! »
Plusieurs Villageois venus du Gillieux, par conséquent habitant au plus près des dunes de La Conche, ont vertement déploré le manque de panneaux interdisant le passage sur les dunes et l’absence ou la dégradation des clôtures. Ils ont témoigné d’incivilités comme le piétinement, l’abandon de détritus, le sabotage de clôtures et aussi d’insultes de la part des contrevenants. Le technicien de l’ONF a expliqué que, le budget étant très conséquent et subventionné à 70 % par la Communauté de Communes, les clôtures dégradées ne sont remplacées qu’après la fin des tempêtes.
Au secours ma dune !
Les défenseurs des dunes ont alors proposé leurs bras pour pallier le manque de rigueur des services de l’Etat « Toute l’année, nous on est là ! Poser des poteaux, des fils de fer, réparer les clôtures, on sait faire, donnez-nous les poteaux ont les plantera ! » ont-ils lancé « On ne peut pas ne rien faire pour les dunes ! On vit du tourisme, on peut bien investir dans quelques mètres de ganivelles ! », alertaient-ils encore, choqués par les pratiques et les manières des promeneurs.
Philippe Pouvesle, dont l’expérience professionnelle dépasse nos seules frontières, a précisé que ce comportement irrespectueux est typiquement français « Ici, il faut compter cinq ans de travail pour fermer un accès à la dune et surtout pour faire changer les comportements, alors que vous soyez locaux, surfeurs ou résidents secondaires, il est indispensable de respecter la dune ! » Il a rappelé qu’avec l’ONF, des flyers et des autocollants ont été distribués en grand nombre dans les campings l’été passé, un concours de résistance à la mer de châteaux de sable a été organisé et il fait le projet d’une fête de la dune à l’été 2019 pour sensibiliser les populations.
Île de Ré : site classé
Le président de l’Apporte-Bonheur, Tristan de Pelseneer a souligné la pertinence et l’intérêt de la communication et de la sensibilisation du public. Son association, à l’origine de plusieurs journées de nettoyage de plage, travaille pour sa part à la mise en place de bacs à marée pour collecter les déchets au sortir des plages. Philippe Pouvesle informe que, selon la réglementation des sites classés et inscrits comme c’est le cas pour l’île, un tel dossier devra au préalable être approuvé par la Dreal et risque fort d’être refusé au prétexte du manque d’esthétisme des palox.
Le déficit de sable, constaté et mesuré à plusieurs mètres de haut sur les plages de l’île, a également fait l’objet d’un débat. En tort, le prélèvement de sable en haute mer, dans les pertuis ou près du littoral, devenu une pratique très rentable pour certaines entreprises, et notre territoire semble bien petit, pour s’attaquer à ce déplorable commerce international. Tous les Villageois présents se sont enfin accordés sur ce point et, réunis autour de Lina Besnier, la trésorière, pour un pot de convivialité, ils ont scellé en trinquant leur engagement pour la protection de leurs dunes.
Véronique Hugerot
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