Du nouveau dans l’hébergement touristique
À partir du 23 juillet, le classement des hébergements touristiques existant depuis 1986 disparaîtra au profit de nouvelles normes beaucoup plus exigeantes et les plaques étoilées bleues des hôtels seront remplacées par de nouvelles plaques rouges pour les établissements de une à quatre étoiles et or pour les cinq étoiles.
Décidée par décret en 2009, cette nouvelle classification, valable cinq ans, s’appuie sur 246 critères répartis selon trois secteurs : les équipements, les services au client, l’accessibilité et le développement durable. Dans l’absolu ces nouvelles normes, qui se veulent proches des normes européennes, représentent un plus pour l’hôtellerie française et devraient permettre plus de lisibilité pour la clientèle. En Charente-Maritime au 31 mai, 39 % du parc hôtelier avait effectué les démarches pour bénéficier de la nouvelle classification, les autres catégories (campings, villages de vacances, meublés et résidences de tourisme) étaient un peu à la traîne. Les élections, la conjoncture et la procédure assez complexe pouvaient expliquer ce retard. D’autant que si l’on en croit Stéphane Donnat de Charente-Maritime Tourisme ou Gérard Guy, président national du CPIH (1), de nombreux dossiers sont en cours de traitement et les cabinets accrédités chargés des contrôles sont débordés. Dans l’île de Ré, au 11 juillet, 24 hôtels sur 35 (soit 68,58%) avaient déjà fait le nécessaire ainsi que 18 campings sur la soixantaine que compte l’île. Ces chiffres ne sont pas définitifs et comme le souligne Catherine Senand, directrice d’Île de Ré Tourisme, des dossiers sont encore en cours de traitement.
La démarche est volontaire, il n’y a pas d’obligation, mais si elle n’est pas effectuée, la classification de 1986 disparaît et les établissements dissidents doivent enlever à partir du 24 juillet la plaque bleue indiquant leur précédente qualification et supprimer tous les documents la mentionnant. À partir du 24 juillet également, le site d’Île de Ré Tourisme indiquera ceux qui ont la nouvelle classification, ceux dont le dossier est en cours de finalisation et les autres. Les dissidents, s’ils veulent le rester, rencontreront un certain nombre de problèmes : ils ne bénéficieront pas de la TVA réduite, ne pourront plus encaisser les chèques vacances, disparaîtront des guides touristiques et auront du mal à bénéficier d’aides départementales pour améliorer leur instrument de travail.
La Charente-Maritime, seconde destination touristique de France, n’est certainement pas le département qui enregistrera le plus grand nombre de dissidents et les retardataires obtiendront sans aucun doute des dérogations à partir du moment où ils pourront justifier que les choses avancent. De même pour l’île de Ré où cette nouvelle classification a donné lieu a des clarifications, ainsi la Villa Clarisse a demandé son classement, indépendamment de l’Hôtel Toiras et des campings comme Interlude au Bois-Plage ou L’Océan à La Couarde ont acquis une étoile supplémentaire. Il est évident que nous ne sommes pas dans le cas de certaines campagnes françaises boudées par le tourisme où les petits hôteliers indépendants, face à des travaux onéreux, hésitent à s’engager dans cette démarche de nouvelle classification.
1. Confédération des Professionnels Indépendants de l’Hôtellerie
Bilan au 31/05/2012 du reclassement « nouvelles normes (NN) » des hébergements touristiques de Charente-Maritime
- Hôtel : 109 classés NN sur 280 (soit 39 % du parc) ;
- Camping : 95 classés NN sur 321 campings classés (soit 29 % du parc) ;
- Villages de Vacances : 6 classés NN sur 40 (soit 15% du parc) ;
- Résidence de Tourisme : 6 classées NN sur 21 (soit 28 % du parc) ;
- PRL : 0 classés NN sur 4 ;
- Meublés de Tourisme : 1887 classés NN sur 6780 (soit 28 % du parc).
Source : Charente-Maritime Tourisme
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