Dossier Logements sociaux
PARMI LES PROBLÈMES RÉCURRENTS RENCONTRÉS SUR L’ÎLE DE RÉ, LE MANQUE DE LOGEMENTS EST SANS DOUTE LE PLUS CRUCIAL. LES ÉLUS COMMUNAUTAIRES ONT PLACÉ DÈS 2008 LA VIE PERMANENTE AU COEUR DU PROJET DE TERRITOIRE, EN MENANT NOTAMMENT UNE POLITIQUE VOLONTARISTE EN MATIÈRE DE LOGEMENT, AVEC LE LANCEMENT D’UN PROGRAMME DE 400 LOGEMENTS SOCIAUX COMMUNAUTAIRES VENANT S’AJOUTER AUX 663 EXISTANTS ET AUX 150 LOGEMENTS COMMUNAUX. DOUZE ANS APRÈS, EN DÉBUT DE TROISIÈME MANDAT À LA CDC DE LIONEL QUILLET ET DE PLUSIEURS MAIRES, RÉ À LA HUNE FAIT UN POINT DE LA SITUATION ET DES PROJETS
Politique de logement social de la CDC de l’île de Ré
Une volonté intercommunale forte, ralentie par des contraintes multiples
Consciente de l’importante pression foncière exercée sur le territoire, la Communauté de Communes a acquis dès juillet 2008, soit à peine deux mois après les élections, la compétence logement pour les opérations d’au moins 10 logements, puis a porté en novembre 2009 ce seuil à 20 logements, en-deçà duquel les projets restent de compétence communale
La Collectivité a aussi noué un partenariat d’un montant global de 20 millions d’euros, soit un projet par commune, avec l’Etablissement Public Foncier de Poitou-Charentes qui assure le portage foncier pendant trois ans. A l’issue de ce délai, la Collectivité rembourse l’EPF sur la base d’un prêt à taux zéro.
Les familles avec enfants privilégiées
L’ensemble des projets de la CdC, réalisés ou programmés, concernent des maisons individuelles, et comportent des T2, T3 et T4, plus rarement des T5, avec différentes catégories de logements : prêt locatif à usage social (PLUS) visant la mixité sociale en accueillant des familles plus aisées, prêt locatif aidé d’intégration (PLAI) destiné aux ménages cumulant difficultés économiques et sociales, et prêt locatif social (PLS) finançant des logements situés en zone immobilière tendue.
Près de 70 % des Rétais peuvent prétendre à un logement social, du fait de leurs ressources
C’est le croisement de ces types de financement avec la situation familiale de chacun, qui dicte les plafonds de ressources des ménages permettant de prétendre à ce type de logement. Car un logement social est un logement qui a bénéficié de financements de l’Etat, lors de sa construction ou de sa rénovation. En contrepartie, l’Etat signe une convention avec le bailleur social, permettant le plafonnement des loyers.
Jusqu’ici les familles avec enfants ont été privilégiées, dans l’optique essentielle d’enrayer la baisse des effectifs dans les écoles et au collège. Les élus essaient désormais d’intégrer dans les nouveaux programmes, notamment communaux, plus de logements T2 et T3 pour répondre aux demandes de plus en plus nombreuses des personnes vivant seules ou à deux, suite aux évènements de la vie : divorces, personnes âgées se retrouvant seules après le décès du conjoint, familles monoparentales avec un seul enfant, couples dont les enfants volent désormais de leurs propres ailes…
Outre les logements sociaux réalisés par les communes et par la CdC, les élus rétais tablent aussi dans les années à venir sur la nouvelle contrainte imposée par le PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) depuis janvier 2020 : dans le cadre des opérations de construction d’au moins quatre logements, le PLUi impose aux constructeurs de dédier 50 % de leur programme immobilier à des logements sociaux…
Les projets réalisés depuis 2008
On se souvient qu’à peine les élections communautaires passées au printemps 2008, la CdC a délibéré favorablement à la prise de compétence logement au-delà de dix logements, seuil rehaussé à vingt logements en novembre 2009. Et le président Lionel Quillet, aidé du Maire de Saint-Martin et de celui de La Flotte, tous deux au Conseil d’Administration de l’hôpital de Saint-Martin, a pu in extremis racheter à un prix nettement en deçà du prix du marché la maison de retraite.
De difficultés en mauvaises surprises, il aura fallu plus de dix ans pour que l’ensemble des 63 logements sociaux « Le Pertuis » situés à la place de l’ancien EHPAD, soient livrés : une première tranche l’a été fin août 2018 (26 logements), la seconde au printemps 2019 (37 logements) !
Ce programme de Saint-Martin illustre bien les contraintes à surmonter, qui ralentissent les projets, quand elles ne les rendent pas impossibles, par exemple dans le cadre du PPRL (Plan de prévention des risques littoraux) comme c’est le cas notamment sur plusieurs communes du Nord de l’île. Malgré tout, entre 2008 et 2020, en deux mandats donc, 153 logements à loyers maîtrisés ont pu être réalisés sous l’égide communautaire, venant s’ajouter aux 925 logements sociaux et communaux qui existaient déjà, avant la prise de compétence communautaire.
Le premier projet à voir le jour fut celui des Brises Marines, livré le 30 janvier 2015, avec ses 29 logements gérés par Habitat 17. Ont suivi en octobre 2016, les 21 logements de La Cure à Loix, construits sur le site de l’ancienne colonie de vacances, également gérés par Habitat 17. Les clés des 40 logements du Hameau de Rochefort, au Bois-Plage, gérés par Le Foyer (ex CIL) ont été remises aux heureux locataires tout début septembre 2018, soit peu de temps après ceux de Saint-Martin.
2000 logements aidés, tel est l’objectif inscrit dans le PLUi de l’île de Ré
L’objectif premier des mille logements a ainsi été atteint, sachant qu’à (long) terme le président Quillet et les Maires souhaitent porter à 2000 le nombre de logements aidés ; une ambition gravée dans le marbre du PLUi, qui intègre les logements de compétence communale, intercommunale ainsi que ceux imposés aux constructeurs ou promoteurs de plus de quatre logements, qui doivent depuis janvier 2020 dédier 50 % des constructions à des logements à loyers maîtrisés.
Parmi les projets en cours, le plus abouti est celui dit du quartier du Château à Rivedoux, qui prévoit 25 logements (lire ci-après notre article)
Les acquisitions foncières sont faites, la viabilisation de la voirie en cours. Faisant l’objet d’une OAP dans le cadre du PLUi, le projet d’Ars concerne aussi 25 logements, sur le site qui devrait aussi accueillir la future caserne des pompiers, les acquisitions foncières restent à faire. Autre opération en cour d’acquisition foncière, celle du Petit Noue à La Couarde, qui comprendra 25 logements (lire ci-après notre article). Faisant l’objet d’une OAP dans le cadre du PLUi, le projet de Poizière au Bois-Plage (quartier du Morinand) intégrera 50 logements. Tout reste à faire, à commencer par l’acquisition des terrains.
Plus incertain du fait des contraintes induites par le PPRL, le projet des Ouches, à Saint-Clément prévoit 20 logements. Les échanges entre les services de l’Etat et la commune sont techniquement assez compliqués.
A Saint-Martin, si le projet de logements sur le site de l’ancienne gendarmerie (avenue de la Plage) ne date pas d’hier et n’est pas prioritaire, le foncier appartient déjà à Habitat 17. Du côté de Sainte-Marie, 13 logements locatifs sont prévus d’ici deux à trois ans avec Habitat 17, dont 6 au Fougerou ainsi que 52 logements en accession à la propriété au Fougerou, avec la Compagnie du Logement (lire notre article ci-après).
A La Flotte, commune la mieux dotée en logement social, plusieurs programmes d’accession à la propriété ont été menés en parallèle des programmes locatifs. Ce fut le cas sur la tranche 2 de La Maladrerie, livrée en 2019. Cinq nouveaux logements locatifs devraient être livrés début décembre 2020. L’ensemble de La Maladrerie sera achevé au mieux à la fin 2021, avec onze nouveaux et derniers logements, dont six en location et cinq en accession à la propriété.
La municipalité de Sainte-Marie, tout comme celle de La Flotte, estiment que permettre à des Rétais, habitants de l’île ou encore personnes travaillant sur l’île, de devenir propriétaires – ce qu’ils ne pourraient espérer dans le cadre du marché immobilier privé – constitue également un très bon levier de maintien de la vie permanente. La demande est là aussi très forte.
Nathalie Vauchez
Sainte-Marie de Ré
Une commune active en matière de logements sociaux
Sainte-Marie compte actuellement 84 logements à loyers modérés, la plupart ayant été réalisés en partenariat avec Habitat 17. Le gros projet à venir des Fougerou comprend 6 logements locatifs et 52 logements en accession à la propriété
La plupart des logements déjà réalisés sont des logements individuels (72), mais Sainte-Marie propose aussi des logements collectifs (12) autrement dit des petits immeubles d’un étage, comportant quatre logements.
Quand Gisèle Vergnon est élue Maire pour la première fois, en mars 2008, la commune compte 35 logements sociaux réalisés par ses prédécesseurs, et Jacques Boucard a déjà dans les cartons d’autres projets, tel celui des Fougerou, qui a sensiblement évolué sous l’impulsion de la nouvelle municipalité.
Une volonté de mixité sociale
Chantecorps (4 collectifs, 11 individuels), Moulin de l’Abbé (6 logements individuels), Les Hirondelles (16), Pléïade (2) sont des programmes réalisés avant 2008. Viendront entre 2008 et 2014, sur le premier mandat de Gisèle Vergnon Le Verger (15), la Maison Mallard (4) du nom de l’ancien instituteur du village, Le théâtre (4 logements collectifs), ainsi que Les Hauts de Ré comprenant 18 logements à loyers modérés, accessibles au 1% logement, réalisés en partenariat avec Foncière Logement (Foncia) faisant partie d’un programme immobilier privé dont le promoteur avait pour obligation d’intégrer un quota de 50% de logements sociaux.
La politique de logement menée par la municipalité maritaise est marquée par sa volonté de privilégier une mixité sociale et générationnelle, avec des célibataires, des familles avec enfants, des personnes âgées. Autre axe privilégié par la Maire et ses Adjoints, des projets de proximité, situés souvent au coeur du village, ainsi que des ensembles de logements de taille limitée.
Treize nouveaux logements à loyers maîtrisés sont prévus d’ici deux à trois ans, avec Habitat 17. Dans la maison située place de l’Eglise, achetée par la Commune, deux logements seront aménagés à l’étage, le rezde- chaussée étant prévu pour l’implantation d’un commerce de type restaurant/traiteur/bistrot. L’objectif affiché est d’animer ce quartier, en y insufflant de la vie, comme c’était le cas autrefois. Aux Hirondelles, dans le prolongement des logements existants, situés à proximité de la salle des Paradis, sont prévus cinq logements supplémentaires.
La location-accession à la propriété privilégiée au Fougerou
Situé à proximité de la place d’Antioche, le programme du Fougerou, dont les travaux doivent débuter au premier trimestre 2021 et qui fut largement présenté durant la campagne électorale, prévoit six logements locatifs à loyers modérés (Habitat 17) et 52 logements en accession à la propriété « Prim Access », avec la Compagnie du Logement.
Tout comme à La Maladrerie, à La Flotte, la formule proposée par la Compagnie du Logement au Fougerou est une « location-accession », permettant une accession progressive à la propriété. Dans la limite d’un délai de deux ans, le locataire- accédant peut devenir pleinement propriétaire de sa maison et la partie « épargne » de la redevance mensuelle payée devient alors un apport personnel. Ces maisons sont proposées à des prix très attractifs, bien en-deçà des prix du marché immobilier rétais.
Pour Les Fougerou, La Compagnie du Logement va recevoir une centaine de candidats pré-sélectionnés parmi plus de 200 candidats. Le critère financier est un premier critère incontournable, puisque le dispositif s’adresse aux ménages dont les ressources ne dépassent pas les plafonds, qui sont fonction du nombre de personnes dans le foyer. A contrario, il faut que leur capacité à payer les mensualités soit avérée. Ces candidats seront convoqués, l’idée étant là encore de favoriser une mixité entre les différentes catégories socio-professionnelles, les âges, les structures des foyers. L’autre critère essentiel réside dans l’intérêt de ces ménages à s’installer sur Sainte-Marie, soit qu’ils y habitent déjà, soit qu’ils y travaillent, soit qu’ils soient attachés à l’île de Ré. La sélection sera faite pour janvier 2021, au plus tard. Le permis de construire des Fougerou est en cours, la livraison des logements est attendue pour 2022.
Selon Isabelle Ronté, première Adjointe à la Maire, la demande en accession sociale à la propriété est très forte, émanant d’une population n’ayant pas les moyens d’envisager une acquisition aux prix du marché. Les maisons Prim’Access permettent de fixer sur l’île de Ré une population de jeunes et de familles avec enfants, qui partiraient sinon s’installer sur l’Agglomération rochelaise. La municipalité maritaise entend ainsi mener une politique de logement plurielle, avec une part importante désormais axée sur l’accession à la propriété. Elle se démarque en cela des autres communes, puisque seule La Flotte l’a précédée dans cette démarche.
Nathalie Vauchez
Le Bois-Plage
Petits et grands projets
Gérard Juin le dit d’emblée, évoquer le dossier Logements, « c’est trop tôt ». Car ce n’est pas entrer dans un projet mais dans plusieurs, ceux-ci étant imbriqués les uns aux autres, « des projets à tiroirs »
Alors de quoi s’agit-il pour la commune du Bois-Plage qui a, rappelons-le, inauguré il y a peu le très réussi « Hameau de Rochefort ».
Le logement passe par le pôle médical
Le développement du pôle médical est l’un des objectifs de la Municipalité. Et parvenir à sa réalisation passe par la suppression de certains logements. Voilà qui complique les choses. Il s’agit donc dans un premier temps de réaliser de petits projets communaux et des études modestes sont en cours sur le sujet. L’idée étant de « jouer avec le foncier communal pour aller le plus vite possible » explique Gérard Juin, avec deux à trois logements à l’horizon 2022. Des petits projets qui n’empêchent pas un grand.
Pas des Boeufs, un grand projet éco responsable
Entendons par ce terme un projet répondant au maximum des normes environnementales. Un grand projet relevant d’une OAP (Orientation d’Aménagement et de Programmation) dans le cadre du PLUi sur l’avenue du Pas des Boeufs. Il s’agira là de soutenir le besoin de logements de jeunes couples et de familles, en agrandissant le parc locatif mais aussi en favorisant l’accession à la propriété. C’est sur le même site que se trouve aujourd’hui la salle des associations dont l’extension est aujourd’hui envisagée, en lieu et place d’un nouveau local, partie prenante du projet résidentiel.
Il est effectivement un peu tôt encore pour aborder le dossier Logement dans le détail. Ce qui est certain, c’est que l’augmentation de l’offre est l’une des pièces maîtresses d’un projet global de vie au Bois- Plage.
Pauline Leriche Rouard
Rivedoux
Phase résidentielle pour le quartier du Château
De tous les projets de logements à loyers maîtrisés du territoire, celui de Rivedoux est, avec Sainte-Marie, le plus avancé. Mieux, il est prêt, à quelques détails près, sauf que ceux-ci sont d’ordre administratif (et réglementaires), ce qui augure quelques retards toutefois maîtrisés
Retour sur un projet de longue haleine avec Marc Chaigne, 1er adjoint au Maire, en charge de l’Urbanisme, du PLUi et des Bâtiments communaux mais aussi de la Mer et du Littoral.
Une partie d’un tout
Ce projet de logements ne date pas d’hier. Pour être précis, l’idée est née en 1998 et fait partie d’un ensemble puisqu’il s’agit du réaménagement global du quartier du Château, dont plusieurs étapes sont aujourd’hui réalisées comme les équipements sportifs. C’est un projet important, « particulièrement important » même, insiste Marc Chaigne, en raison du peu de résiduel foncier restant sur la commune et considérant les contraintes imposées par le PLUi mais aussi le PPRL. Car Rivedoux a, comme quasiment toutes les communes de l’île, un grand besoin de logements. En arriver à la phase de réalisation est donc une vraie satisfaction pour l’adjoint au Maire, très impliqué dans le montage complexe du dossier.
Un dossier bien ficelé
Marc Chaigne le dit sans ambages : « Aujourd’hui, il n’est plus possible d’emprunter ». Et si quelques parcelles avaient été acquises à la fin des années 2000 par la commune, celle-ci était loin du compte pour financer, outre l’achat des terrains, les travaux de réseaux et de voirie nécessaires à un tel aménagement.
La commune de Rivedoux a donc eu recours à l’EPF (Etablissement Public Foncier) de Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit d’un système de portage foncier permettant à toutes les communes de pouvoir accéder à la propriété de terrains sous réserve d’un remboursement sous cinq ans, l’organisme public exigeant également la faisabilité financière de l’ensemble d’un projet.
36 logements sociaux
Dépassant les 20 logements avec 36 prévus, le projet rivedousais relève de fait de l’intercommunalité. Pour résumer, une partie des terrains appartient à la commune et une partie de l’EPF est à racheter par la Communauté de Communes. Charge ensuite à celle-ci de conduire l’appel d’offres nécessaire au choix du bailleur social qui sera en charge de la construction des logements, après établissement d’un cahier des charges déterminant la répartition. En sa qualité de Maître d’Ouvrage des voiries et réseaux, c’est à la commune de Rivedoux qu’il revient de gérer le lancement des travaux de VRD, une partie de leur financement, au prorata de la superficie utilisée, revenant ensuite à la CdC.
Et 10 logements libres
Tandis que les logements sociaux à venir seront situés au Nord du quartier du Château, les logements dits libres seront au Sud. Et contrairement à leur dénomination, il ne s’agira pas de logements construits mais de terrains, dix parcelles propriété de la commune et mises en vente par celle-ci. Une opération nécessaire à l’équilibre financier de l’ensemble du projet de réaménagement du secteur. A quel prix ? « Nous sommes en attente d’une fourchette officielle à laquelle nous pouvons prétendre », précise Marc Chaigne.
Alors bien sûr, une question vient spontanément à l’esprit : comment être sûr que l’acquisition de ces terrains par des particuliers ne soit pas l’enjeu de spéculations outrancières ? Marc Chaigne reconnaît que le sujet est délicat « car nous devons bien sûr rester dans les possibilités légales », explique l’élu, annonçant une réunion à venir avec le CCAS et un notaire pour voir ce qu’il est possible de faire en matière de cahier des charges. Mais Marc Chaigne le souligne, des solutions existent pour éviter les dérives.
Tout est prêt mais…
Alors que le permis d’aménager a été déposé et que le dossier d’appel d’offres pour les travaux de voirie est prêt depuis mai dernier, tout est en attente… De la visite de l’INRAP (Institut National des Recherches Archéologiques Préventives). « Un service lent et la crise sanitaire n’a rien arrangé », avoue Marc Chaigne. Mais impossible de passer outre cette obligation réglementaire. Le secteur des travaux se situant en zone urbaine, l’INRAP doit effectuer une visite assortie de prélèvements du sol. Celle-ci était prévue « mais n’a jamais eu lieu. Je n’ai même pas été prévenu » précise Marc Chaigne un peu outré qui depuis, relance. Ajoutons à ces ajournements, un rapport qui mettra trois mois à arriver et des travaux de VRD qui prendront environ quatre mois. Il faudra donc encore un peu de temps au temps, ce qui nous amènera à la fin 2022 voire au début 2023 pour que Rivedoux puisse enfin célébrer l’avènement de ces logements tant attendus.
Pauline Leriche Rouard
La Couarde
Mutation annoncée pour le Petit Noue
Bientôt, c’est là que débuteront les travaux du projet de logements à loyers maîtrisés de la commune
« Le Petit Noue », c’est le joli nom de l’espace situé à l’entrée du camping municipal de La Couarde, où se trouvent aujourd’hui le skate parc, un parking et une partie dédiée aux mobil home.
A l’exception de quelque 300 m², le terrain appartient à la commune de La Couarde, ce qui facilite évidemment les choses côté échéances. Patrick Rayton le souligne, c’est également quasiment le seul terrain répondant aux normes de prévention des risques. « Il faudra voir ce que réserve le nouveau plan » continue l’élu « mais il ne faut pas se faire trop d’illusions ». Voilà qui a le mérite d’être clair. Bien sûr, il faudra, pour le réaliser, supprimer skate parc et parking.
Plus de 20 logements en locatif
« Vingt et un, vingt-deux » précise le Maire de La Couarde, également 1er Vice-Président de la Communauté de Communes en charge du littoral, de l’instruction de l’urbanisme, de la planification du PLUi et des grands travaux. Le projet étant intercommunal, c’est bien sûr la CdC qui se portera acquéreur de la parcelle restant à acquérir et choisira le bailleur social. Ces logements seront exclusivement consacrés à du locatif. Pas d’accession à la propriété ? De ses propres mots, Patrick Rayton « aimerait bien » mais vraiment « ce n’est pas possible » considérant le peu de foncier disponible sur la commune.
A vue de nez, les travaux devraient pouvoir démarrer en 2023, le projet de logements couardais étant précédés de ceux de Sainte-Marie et Rivedoux, « très avancés » confirme l’élu communautaire. Suivront La Couarde, Saint-Clément et Saint-Martin, euxaussi inscrits au programme ambitieux oeuvrant pour la vie permanente et l’accès au logement notamment des jeunes familles.
Lorsqu’il verra le jour, le projet du Petit Noue aura de nombreuses qualités : proche du centre-village et des plages, il offrira à ses habitants tous les charmes de la vie couardaise.
Pauline Leriche Rouard
La Flotte
Près d’un tiers des Flottais habitent en logement social
C’est en 1978 que le Conseil municipal de La Flotte, sous l’impulsion du Maire Léon Gendre, engageait une politique volontariste de construction de logements à loyers modérés, pour répondre aux demandes formulées notamment par les jeunes couples de la commune. Avec bientôt 316 logements sociaux, La Flotte caracole en tête des dix communes rétaises
La commune, voulant soutenir son évolution démographique, économique et consolider ses effectifs scolaires en développant ses écoles, a entrepris de lancer des projets d’habitation à un rythme soutenu.
Trente-cinq années de politique volontariste
En trente ans, entre 1978 et 2005 ont été construits ou réhabilités 204 logements à caractère locatif, 31 programmes d’accession à la propriété, 18 logements communaux à caractère locatif.
Le plan d’occupation des sols élaboré au lendemain de l’élection municipale de mars 1977, allait permettre aux élus de concrétiser leurs projets en les intégrant de façon harmonieuse en périphérie du bourg. Pour une parfaite réussite des opérations liées à ces projets, le Conseil municipal s’est alors attaché le concours des architectes urbanistes, Bernard et Isabelle Berger-Wagon.
Ces programmes de logements locatifs sociaux sont nés dans le cadre d’une redynamisation plus globale de la commune. Furent ainsi réalisés successivement : La Porte Rouge en 1982 (39 logements), Les Geoffrielles 1 en 1984 (29 logements), le cours Félix Faure en 1985 (3 logements), Sainte- Catherine en 1985 (27 logements), Les Geoffrielles 2 en 1990 (18 logements), Le Carré de Bel Ébat en 2006 (69 logements), La ruelle de la Guigneraie en 2013 (3 logements).
L’accession à la propriété favorisée
En 2010, la municipalité entreprend un changement de cap, en favorisant l’accession à la propriété. Face à la demande d’accession de nombreux jeunes ménages et en raison de leurs difficultés financières pour y arriver, la commune élabore un nouveau projet. Avec le Pass-Foncier et le prêt à taux zéro, il y a une possibilité certaine. Entre le camping Bel Air et le quartier des Geoffrielles, un plan-masse a été dessiné et chaque accédant a fait appel à l’architecte de son choix. Une rue a vu le jour : la rue Sibille Lavertu, joignant la route de Sainte-Marie à la rue des Courans. Les premiers propriétaires ont emménagé le 31 mars 2012 et, à la rentrée 2012/2013, 23 maisons étaient occupées par des familles. Toutefois, une quarantaine de demandes n’a pas été satisfaite lors de cette opération.
Enfin, au cours de l’année 2015, c’est l’achèvement des trois derniers programmes : La rue Grand Maison avec ses douze logements locatifs (T2 et T3) et les 8 accessions à la propriété de la Place Sainte-Catherine, les 2 logements de l’avenue des Vieux Moulins et les 2 de la raize du Moulin Rouge. Durant ces décennies, les services techniques municipaux ont remis à neuf les maisons et appartements de la commune : appartements de l’ancienne école des filles, dit immeuble des banques, rue de l’hospice, au marché… ce sont ainsi 18 logements accessibles aux Flottais, à des prix raisonnables eu égard au marché, bien qu’ils ne soient pas sociaux.
Le grand projet de La Maladrerie
Avec ces 253 logements, la commune n’arrive toujours pas à satisfaire les demandes. Près de 200 dossiers de demandes de logements locatifs sont encore en souffrance, sans compter celles des jeunes ménages souhaitant bénéficier d’une primo-accession.
« L’augmentation du prix de l’immobilier, conjuguée à des revenus modestes et moyens, amènent à devoir renforcer le parc des logements aidés, dans l’optique de maintenir une mixité sociale et intergénérationnelle sur la Commune de La Flotte. » C’est ainsi que Léon Gendre justifie l’important programme de La Maladrerie. Ce projet n’est pas vraiment nouveau et a connu plusieurs évolutions au fil des ans. Il aura occupé toute la fin de mandat du Maire de La Flotte, puisque saucissonné en tranches de 19 logements maximum, il ne relève pas de la compétence intercommunale (à partir de 20 logements). Léon Gendre estimant que la CdC ne prenait pas à bras le corps son dossier a préféré le gérer et le financer au niveau de la commune, les passes d’armes avec Lionel Quillet auront été nombreuses à ce sujet, au fil des conseils communautaires. Il est vrai que les obstacles juridiques – que Léon Gendre aura bravés à sa façon, au niveau communal – constituaient un point sensible à un niveau intercommunal…
La tranche 1 de la Maladrerie, comprenant 19 logements locatifs au nord du Site, entre la rue de la Maladrerie et la rue de la Serpent, sera livrée aux nouveaux locataires au 1er juin 2018. Elle sera suivie au printemps 2019 du début de la 2ème tranche, avec l’arrivée de douze familles, « Chemin de la Pierrailleuse », et en septembre 2019 de sept familles dans le prolongement de la rue du Moulin de Cocraud.
Les logements du « Mail du Moulin de Cocraud » en accession à la propriété – les futurs propriétaires des maisons du Mail de Cocraud bénéficient du programme de location-accession Prim Access, une offre de la Compagnie du Logement (lire notre article Ste Marie) – seront livrés en fin d’automne 2019.
Alors que la construction des cinq « dernières » maisons de la tranche 3 vient juste de débuter, Léon Gendre annonce préparer une nouvelle tranche de dix logements (ce sera finalement 11, dont 6 en location et 5 en accession à la propriété), qui porteront in fine l’ensemble à 76 logements, dont 23 en accession à la propriété.
Une association de riverains très vigilante
L’association des riverains de la Maladrerie se sent dupée, leur président Jean-Claude Gomez rappelle que malgré cette forte proportion de logements sociaux, la population de La Flotte a diminué de façon constante depuis 2008, passant de 2946 résidents permanents à 2754 en 2016. Le dynamisme économique étant, selon elle, tout aussi important que la création de logements.
Les riverains relèvent aussi que la proportion de logements sociaux et communaux qui atteint près de 46% du parc de logements locatifs de La Flotte serait trop importante (ce ratio serait de 17% pour Le Bois-Plage 21% pour Sainte-Marie, par exemple) et source de déséquilibre. Enfin, l’objectif du PLUi à 2030 est que 20% de la population rétaise bénéficie d’un logement social, or ce ratio est déjà de 26% et atteindrait 30% à La Flotte avec la livraison totale de La Maladrerie. La Flotte dépasserait donc largement l’objectif île de Ré, avec dix ans d’avance.
Léon Gendre assume ce « dépassement » de onze logements par rapport au compromis de 65 logements négocié entre la Commune et l’association, le justifiant par la toujours très forte demande. L’association s’était créée en amont du projet de La Maladrerie, pour tenter de calmer les ardeurs du Maire qui envisageait à l’origine 100 logements à La Maladrerie…
La Maladrerie sera achevée au mieux fin 2021
Aujourd’hui les 5 logements de la tranche 3, fortement retardés par la crise sanitaire notamment, sont en finalisation pour une livraison espérée au 1er décembre 2020. La construction des 11 logements de la dernière tranche – 6 en location avec Habitat 17 et 5 en accession à la propriété avec La Compagnie du Logement -, eux aussi retardés, devraient démarrer en début d’année prochaine, pour une livraison dans le meilleur des cas à la fin de l’année 2021.
Les logements communaux désormais privilégiés
La commune comptera alors 316 logements sociaux, dont 47 logements en accession à la propriété, auxquels il faut ajouter les logements communaux.
L’immeuble des Soeurs de La Sagesse, situé en plein centre du carré commerçant de La Flotte, en cours de restauration, comprend 5 logements communaux, le nouveau Maire a quelque peu revu le projet imaginé par son prédécesseur.
Jean-Paul Héraudeau a largement expliqué durant la campagne électorale pourquoi il n’était pas favorable à des programmes de logements sociaux aussi importants que celui de La Maladrerie, d’autant que dans une vision globale du territoire de l’île de Ré, il serait bon d’équilibrer les projets dans les différentes communes.
Aujourd’hui le Maire entend privilégier des logements communaux, dont les loyers sont certes plus proches de ceux du marché, bien que restant avantageux, mais qui présentent l’énorme avantage de rester sous la maîtrise de la Commune, notamment pour leur affectation.
Car, on le sait, l’attribution des logements sociaux est décidée en commission d’attribution selon une procédure et des critères bien précis, mais les parties prenantes sont nombreuses et la Commune n’est pas toujours décisionnaire, loin s’en faut.
Nathalie Vauchez
Nord de l’île de Ré
Cherche logements désespérément
Avec peu de logements sociaux disponibles et des projets qui peinent à se concrétiser, le Nord de l’île reste difficilement accessible. Le point sur les communes de Loix, des Portes et de Saint-Clément
Les Portes-en-Ré compte 39 logements sociaux communaux, essentiellement situés route de Trousse-Chemise. Un chiffre qui va bientôt augmenter grâce au projet engagé sous la précédente mandature de Michel Auclair et qui se concrétise aujourd’hui. 11 logements individuels sont en effet actuellement en construction Allée des Peupliers et pourront accueillir 5 familles. Initialement prévue pour la rentrée 2020, la livraison se fera courant 2021, la crise sanitaire ayant retardé le chantier. Dans les années à venir, la municipalité portingalaise envisage par ailleurs de proposer à ses administrés des logements en primo accession à la propriété.
Une maison en partage à Loix
À Loix, qui compte 40 logements sociaux communaux, les besoins sont nombreux. Les personnes à la recherche d’un toit loidais sont essentiellement des jeunes qui créent une activité au sein de la commune, des personnes séparées ainsi que des personnes âgées dont le conjoint est décédé ou parti en maison de retraite mais qui souhaitent rester dans leur village. La municipalité a constaté une évolution en termes de demande de logements : ces seniors ou ces mères de famille isolées cherchent désormais de la co-location. Dans ce contexte, la mairie porte le projet d’une « maison en partage ». Située en face de la place du marché, cette habitation, comprenant des espaces de vie communs et des parties privatives, devrait voir le jour à l’horizon 2021. Le permis de construire a été obtenu et l’attribution des marchés pour les travaux est en cours.
« Mixer les publics »
Les baux signés seront de courte durée et destinés aux saisonniers, aux personnes isolées ou en situation d’urgence conjugale par exemple, le but étant de « mixer les publics », commente la mairie. Un deuxième projet, inscrit dans le PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal), est en cours d’études. Un terrain appartenant à la commune de Loix (entre la rue des pêcheurs et le village artisanal) est en effet libre et offre la possibilité d’y construire 8 ou 10 maisons individuelles.
Du côté de Saint-Clément-des- Baleines, la municipalité ne dispose pas de logements sociaux communaux et a « peu de chance d’en avoir dans un avenir proche », soulève Lina Besnier, la maire. « Le terrain des Ouches est éventuellement envisagé pour construire du logement social », ajoute-t-elle. L’absence de foncier disponible et l’inconstructibilité des terrains dans le canton Nord semblent l’emporter sur les volontés politiques d’offrir suffisamment de logement social.
Aurélie Cornec
Saint-Martin
L’ancienne gendarmerie réinventée
Cela fait déjà longtemps qu’il est envisagé, mais ce n’est encore tout à fait pour demain. Le projet de logements sur l’emplacement de l’ancienne gendarmerie suit son cours et ne devrait pas rencontrer d’obstacle majeur à son accomplissement
Un projet inscrit à l’agenda
Il faudra un peu de patience à Patrice Déchelette pour avoir la satisfaction d’inaugurer la trentaine de logements prévus. Mais l’élu comprend cette situation « il n’était pas possible de tout faire en même temps sur Saint- Martin » reconnaît-il. Il est vrai que la capitale rétaise a déjà été servie avec la création des 63 logements de l’avenue des Corsaires. Un dossier de plus de dix ans qui aura été l’une des plus belles batailles de M. le Maire. Il n’empêche, « les demandes continuent à s’accumuler » affirme Patrice Déchelette désignant un dossier déjà épais sur son bureau.
Une trentaine de logements supplémentaires
« Le terrain appartient déjà au bailleur social Habitat 17 », souligne Patrice Déchelette qui doit d’ailleurs rencontrer prochainement son Directeur général Philippe Drugeon. Avec plus de vingt logements, le projet sera mené en partenariat avec la Communauté de Communes. En phase préparatoire, il verra vraisemblablement le jour avant la fin du troisième mandat de Patrice Déchelette, même s’il arrive après la réalisation des autres programmes rétais inscrits aux objectifs.
Bien étudier les besoins
Patrice Déchelette le constate : les demandes contenues dans son épais dossier concernent de plus en plus de personnes seules ou de familles monoparentales. Une évolution sociétale qu’il faudra prendre en compte dans la répartition des logements. Pour le Maire de Saint- Martin, il sera donc nécessaire de mieux analyser les besoins, de prévoir et de négocier avec le bailleur social. Car il s’agit de loger en priorité les familles, une démarche restreignant de fait le nombre de studios et deux pièces.
Avec ce nouveau projet, la commune de Saint-Martin se verra dotée d’un parc locatif de près de cent logements à loyers maîtrisés, un élément essentiel pour une commune où l’offre locative est très rare et les prix élevés.
Pauline Leriche Rouard
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