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Dossier Habitat
TENDANCE DÉCO
Quand la déco voit double
Ce n’est plus à prouver, l’art et la mode traduisent l’état de la société. Qu’en est-il en décoration intérieure ?
Crise sanitaire, crise économique, pression écologique, contexte géopolitique… face à un environnement extérieur anxiogène, la maison, qui n’était déjà plus un simple habitat depuis les années cocooning, se hisse à un niveau encore supérieur pour devenir non seulement lieu de vie mais aussi un lieu à vivre, espace de liberté où exprimer pleinement notre personnalité. Réponse ou réaction face aux agitations du monde et aux incertitudes quant à l’avenir ? Plusieurs tendances déco émergent ou se confirment. En apparence contraires mais pas que…
Grand écart
Fin de l’abondance, de l’insouciance, des certitudes… notre époque montre les signes d’une finitude perturbante nous obligeant à modifier nos habitudes et à nous adapter, une étape intermédiaire portant en elle les germes d’une nouvelle créativité fondée sur d’autres critères.
D’un côté, le besoin de se rassurer avec des valeurs sûres, de l’autre celui d’illuminer un quotidien maussade. D’un côté une maison raisonnée, raisonnable et feutrée, de l’autre une maison originale voire exubérante. Deux tendances que nous pouvons dessiner à grands traits ou par petites touches dans nos intérieurs. En toile de fond, une certitude : consommer moins et mieux.
La couleur pour thérapie
Elle adoucit ou dynamise, nimbe de poésie ou explose de vitalité. La couleur s’invite en deux grandes familles. Neutres colorés, pastels glacés ou encore vert olive, terracotta, indigo, lavande mais aussi orange, bruns et rouges dans leurs nuances les plus profondes, réjouiront les amateurs d’intemporalité tandis que les plus audacieux iront voir du côté des couleurs primaires, par nature intenses et fortes, toute droites issues d’un clin d’oeil aux années 80.
Parmi elle, le vert vif, entre l’acide Granny Smith et l’herbe fraîchement coupée. Mais il faut oser… Total look ou à petits pas, la couleur s’impose, y compris sur les canapés.
Matières et motifs
Qu’elles soient naturelles ou à la pointe de l’innovation, les matières sont soigneusement choisies. Version eighties (décidément de retour), triomphe du verre tel que l’on ne l’a pas vu depuis longtemps. Sur le mobilier en plateau de table basse ou en façade, incolore ou non, il impose sa transparence et ses effets de lumière sans détrôner les matières naturelles portées par les bois chaleureux.
Les motifs jouent la douceur et la délicatesse poétique des décors exaltant la nature (fleurs, animaux, minéraux) ou bien une exubérance directement issue des nouvelles technologies, tout ou presque étant possible aujourd’hui. Quelle que soit l’orientation, ils se déclinent sur tissus, coussins ou murs sur en fresques parfois monumentales.
Rondeur et modularité
Répondant à l’envie de douceur et de confort face à la brutalité du monde, l’arrondissement des formes se confirme. Exit le tranchant et les angles droits, vive la rondeur, les courbes ou l’effet vague se déclinant sur le mobilier. Quant à la modularité, elle s’impose comme une évidence dans les petites surfaces mais aussi par volonté d’adaptation à différents usages. Le bout de canapé se transforme en pouf, les étagères s’adaptent aux murs, le mobilier entre et sort au gré des saisons. On ajoute, on enlève, on déplace.
Une maison durable
Entre deux tendances aux effets parfois opposés, une ligne de force : la durabilité.
Que ce soit pour des raisons économiques ou éthiques (ou les deux), le consommateur d’aujourd’hui n’est plus tout à fait celui d’hier : il souhaite acheter mieux, connaître les origines d’une pièce, savoir de quoi c’est fait et comment. Amateurs de valeurs sûres comme de nouveauté trouveront dans les innovations de quoi satisfaire à leurs exigences. Matériaux recyclés ou biosourcés les réconcilient autour d’un courant de fond : une maison plus responsable.
Plus que jamais, l’idée est au mix & match. Car on peut à la fois refuser l’uniformisation pour exprimer librement son originalité et être soucieux de valeurs éthiques. Pourquoi choisir puisque l’on peut à partir d’une base, intégrer par accessoires et petits éléments de décorations, les tendances d’une seule saison. L’essentiel semble ailleurs : il s’agit de donner du sens à nos intérieurs, plus que jamais points d’ancrage de notre propre réalité.
Merci à Cécile d’Humières de la boutique Les Singulières à La Flotte pour son éclairage et la photo illustrant cet article.
RÉGLEMENTATION
L’Audit énergétique, nouvelle règle incontournable
Nouvel entrant au DDT*, l’audit énergétique est obligatoire depuis le 1er avril dernier.
Il ne doit pas être confondu avec le Diagnostic de Performance Energétique ((DPE) qu’il ne remplace pas mais vient compléter. Émanation de la loi Climat & Résilience visant à lutter contre le dérèglement climatique, l’entrée en vigueur de l’audit énergétique était initialement prévue au 1er septembre 2022 avant d’être repoussée au 1er avril 2023 selon un décret publié au Journal Officiel le 11 août 2022. Décryptage.
Rappel sur le DPE
En application depuis 2006, les modalités de son calcul ont été modifiées en 2021 et il est désormais entré dans les moeurs. Le Diagnostic de Performance Energétique a pour mission d’évaluer la consommation énergétique d’un logement et ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Réalisé par un professionnel certifié, le DPE classe les logements selon une grille allant de A à G, ceux recueillant une note F ou G étant considérés comme des « passoires thermiques ». Rappelons que depuis le 1er janvier dernier, les logements classés G ne sont plus autorisés à être remis en location sans travaux de rénovation préalables.
L’audit énergétique, qu’est-ce-que c’est ?
Nouvelle obligation, l’audit énergétique intervient aujourd’hui lors de la mise en vente d’un logement classé F ou G sur le DPE (passoire thermique), et concerne immeubles et maisons individuelles. Son objectif est avant tout d’informer l’acquéreur, afin que celui-ci puisse intégrer les travaux de rénovation énergétique dans son projet. A noter que l’audit énergétique doit être remis au candidat acquéreur dès la première visite du bien et devra ensuite être joint à la promesse de vente au même titre que les autres éléments du dossier de Diagnostic technique.
Que contient l’audit énergétique ?
Tout d’abord des éléments complémentaires au DPE ou s’appuyant sur celui-ci : état des lieux général (ventilation, chauffage, éclairage, etc.) et performance. Surtout, il doit proposer des solutions à travers un parcours de travaux adapté aux caractéristiques de bâti du bien et assorti d’informations importantes : estimation du montant des travaux à effectuer et des économies d’énergie correspondantes, mais aussi de l’impact possible sur la facture énergétique, considérant que celle-ci ne peut être que théorique car dépendante des habitudes de consommation individuelle. L’audit énergétique doit également mentionner les principales aides pouvant être sollicitées pour mener à bien le calendrier de travaux réalisable en une ou plusieurs étapes.
Au même titre que le DPE et les autres diagnostics techniques, l’audit énergétique doit être réalisé par un professionnel certifié.
Calendrier
– 1er avril 2023 pour les logements
classés F ou G au DPE
– 1er janvier 2025 pour les logements
classés E
– 1er janvier 2034 pour les logements
classés D
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