Dossier habitat
TENDANCES
Décoration : des valeurs intemporelles
Septembre, c’est le mois du salon Maison & Objet, référence en matière de décoration. De Paris à Ré, quelles tendances adopter pour nos intérieurs ?
Pour le savoir, et n’étant pas en mesure d’aller flâner dans les (nombreuses allées) du grand salon parisien, nous avons missionné Les Singulières Dominique Chatin et Cécile d’Humières pour nous ramener des photos et quelques commentaires sur l’édition d’automne de Maison & Objet, « le premier vrai salon depuis le Covid », souligne Dominique Chatin.
Matériaux bruts et naturels
Ils poursuivent sur leur lancée, affirmant notre besoin de nature et un souci d’éco-responsabilité. Le bois bien sûr, qu’il soit clair ou dans ses nuances les plus foncées reste le roi de la fête mais aussi béton, marbre, pierre naturelle. Rotin, osier, bambou habillent de leur légèreté naturelle des luminaires géants mais aussi paniers et objets.
Côté arts de la table ou vases, terre cuite, grès s’imposent tout comme le verre qui est partout. Un désir d’authenticité et de retour à des valeurs fortes donnent une belle place au travail artisanal.
Rondeurs et courbes
Si les lignes nettes et droites ne sortent pas du champ décoratif, les courbes traduisent sans aucun doute un besoin de douceur dans un monde qui ne l’est guère. Alors tout s’arrondit, angles de canapés, tables basses, miroirs et objets privilégiant des formes organiques.
Textiles pour le confort
Toutes les occasions sont bonnes pour poser jetés et plaids qu’ils soient amenés à servir… ou pas, devenant éléments d’un décor enveloppant tandis que les tapis apportent la touche de chaleur réconfortante sur les sols. Là encore, il est question de douceur et d’un moelleux chaleureux pour accompagner les soirées d’hiver.
Laine bouclée ou velours ?
Elle a un aspect rustique et il rime avec élégance. Laine bouclée et velours rivalisent pour séduire en couleurs fortes et profondes sur les canapés. A la première la chaleur naturelle, au second une touche plus sophistiquée. Tout est affaire d’envie, de personnalité et peut-être de géographie. A défaut de les adopter sur une grosse pièce, ils se plairont en coussins, à changer en fonction de la saison.
Du vert toujours et le retour de l’orange
Symbolisant la nature par excellence, le premier se décline dans toutes ses nuances même si la période hivernale le privilégie plus sombre, du vert olive au vert anglais. A ses côtés, l’orange fait un come-back. S’il évoque les années 70, c’est en nuance brûlée pour une touche solaire d’une élégance subtile, tout comme le bleunuit qui émerge ici et là.
L’effet papier-peint
De retour depuis quelques temps déjà, il s’affirme, offrant une alternative avantageuse au mur de couleur qui valait il y a quelques années pour apporter du relief à une pièce, et se décline en motifs allant du graphisme épuré à la fresque paysagère pour des effets toujours saisissants. En général d’ailleurs, les motifs ont la cote même s’il faut savoir les utiliser à bon escient pour éviter l’overdose.
Comment s’y retrouver dans ce foisonnement ? Loin de l’effet catalogue, on peut noter une certaine distance vis-àvis de ce l’on appelle le design, manquant d’identité, tandis que le besoin d’une qualité rimant avec intemporalité signe une approche responsable. Un credo chez Les Singulières : « il n’y a pas de diktats », estiment en choeur les deux architectes d’intérieur. « Il faut se faire confiance », affirme Dominique Chatin. L’heure est plus que jamais au mélange des styles et la décoration est une affaire très personnelle.
Pauline Leriche Rouard
PROJET LÉGISLATIF
Logement et Loi de Finances 2023
Avec la rentrée revient le temps de la Loi de Finances. Qu’est-ce qui attend le logement en 2023 ?
Sur fond d’inflation galopante, de crise énergétique, d’urgence climatique et à l’heure où le désormais célèbre « quoi qu’il en coûte » a du plomb dans l’aile, l’équation est toujours plus complexe. Présenté le 23 septembre par le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et le Ministre de l’Action et Comptes Publics, Gabriel Attal, avant d’être débattu devant l’Assemblée nationale à partir du 3 octobre, le Projet de Loi de Finances 2023 entend répondre à l’objectif de l’Exécutif : « Concilier croissance et climat ». Qu’en ressort-il concernant le logement ?
Le bouclier tarifaire prolongé
La Première Ministre Elisabeth Borne l’a annoncé le 14 septembre : les boucliers tarifaires, établis depuis octobre 2021, s’étendront sur 2023. Il s’agit d’une part de contenir la hausse du prix de l’électricité à hauteur de 15% (à partir de février) et de limiter la hausse du gaz à 15% (à partir de janvier), cela conduisant à une hausse mensuelle des factures d’environ 20 € par mois pour l’électricité et 25 € pour le gaz. Ajoutons-y les chèques Energie, aide exceptionnelle qui parviendra aux ménages avant la fin de l’année pour un montant allant de 100 à 200 € en fonction de leurs revenus.
Une revalorisation attendue
Elle concerne six millions de foyers. C’est donc une bonne nouvelle pour les allocataires des APL. La revalorisation des aides aux logement est au programme 2023, après avoir déjà été revues à la hausse par la loi du 16 août 2022 (3,5%), tandis que la mise en place du « bouclier loyer » a plafonné l’IRL (Indice de Revalorisation des Loyers) jusqu’en juin prochain. Une réponse au vent violent de l’inflation qui s’inscrit dans le même cadre que les revalorisations des retraites et prestations sociales.
Une nouvelle aide, MaPrimeAdapt
Elle s’adressera aux seniors âgés de plus de soixante-dix ans et a pour objectif de répondre à la perte d’autonomie tout en soutenant le maintien à domicile. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, elle sera mise en place et déployée par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANHA) et débutera l’année prochaine par une expérimentation avant de prendre son envol en 2024, le temps d’en déterminer précisément les contours. A priori d’ores et déjà établies, une attribution sous conditions de ressources et une liste d’une vingtaine de travaux d’aménagement facilitant la vie quotidienne comme l’installation d’un monte escalier, d’une douche en remplacement d’une baignoire ou encore la pose de barre de maintien dans salles de bains et sanitaires. Un dossier à suivre.
Sur le front de la rénovation énergétique
Lancé en 2020 et piloté par l’ANAH, MaPrimeRénov est l’outil conçu pour accompagner la population dans le nécessaire effort de rénovation énergétique des logements, se voulant simple, efficace et accessible à tous, surtout les ménages les plus modestes. En 2023, le dispositif se voudra encore plus performant, grâce d’une part à France Rénov, nouveau service public matérialisé par un numéro de téléphone unique, une plateforme digitale et le déploiement de quatre-cent cinquante guichets sur l’hexagone*, et d’autre part Mon Accompagnateur Rénov’, « tiers de confiance*» dont l’assistance devient d’ailleurs obligatoire en 2023 pour certains travaux. Qui est-il ? « Un assistant à maîtrise d’ouvrage ou un opérateur agréé par l’Etat ou désigné par une collectivité locale. Appuyé par l’ANAH, ce professionnel est chargé d’assister les particuliers dans leurs projets de travaux de rénovation énergétique* ».
Côté budget, une rallonge de 100 millions d’euros est inscrite au Projet de Loi de Finances 2023 à destination d’une PrimeRénov. Est-ce suffisant ? Pas sûr (voir encadré). A noter pour conclure que 2023 sera aussi l’année de l’arrivée d’un second plan quinquennal dédié au logement (la première datant de 2018), son enjeu étant de lutter contre le sans-abrisme.
Pauline Leriche Rouard
*Sources : www.france-renov.gouv.fr – www.anah.fr – www.service-public.fr
Les difficultés de MaPrimeRénov
Présenté comme la panacée pour assurer la rénovation énergétique des logements et éradiquer les passoires thermiques, MaPrimeRénov a certes du succès : un million de ménages en ont bénéficié et deux tiers des dossiers concernent effectivement les foyers les plus modestes.
Seul problème : une rénovation globale coûte environ 40 000 €, somme élevée que même les plus aisés ne dépensent pas en la matière. Les foyers aux revenus faibles se contentent donc de petits travaux, en accord avec leurs moyens face à l’aide attribuée. En tête, poêle à granulés et pompe à chaleur, insuffisants dans le cas de passoires thermiques (de l’ordre de 5 millions en France).
Comment faire avec un budget de 2,5 milliards seulement en 2023 (comprenant l’augmentation de 100 millions décidée), d’autant que les pouvoirs publics souhaitent favoriser « les rénovations les plus performantes », soit les rénovations globales ?
L’Etat va, semble-t-il, devoir se repencher sur sa copie. Urgence climatique oblige.
PLR
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