Domaine Arica, le 5ème millésime sera loidais !

Après quatre ans vécus (avec succès et plaisir) à La Couarde, Marine Houttemone et Simon Pitoizet s’installent à Loix.

Sur leur jeune parcours de vignerons, de belles valeurs, la passion du vin, beaucoup de travail mais aussi des soutiens indéfectibles. Marine Houttemone et Simon Pitoizet n’ont pas encore tout à fait fini leur déménagement mais ça y est et la Loidaise Marine ne boude pas son plaisir de nous présenter leur chai tout neuf, voisin immédiat des Ecuries de Loix, avec pour horizon un paysage de carte postale.

Constructions respectueuses

De l’environnement et de multiples règles, à quelques encablures d’une zone Natura 2000, sur un secteur en principe non constructible à l’exception des activités agricoles sans habitation. Bois, toiture en tuiles, faîtage traditionnel… les deux bâtiments ont déjà trouvé leur place dans le paysage et après quelques touches de patine apportées par l’air iodé, ils sembleront avoir toujours été là, tandis que pousseront lavandes, genêts et autres essences spécifiques, plantés l’hiver dernier « pour qu’ils soient déjà beaux l’année prochaine », sourit Marine avant de nous entraîner à la découverte du chai.

Et installations à la pointe

A l’intérieur, la lumière irradie par de grandes fenêtres, seize au total. Un choix esthétique mais aussi propice à l’usage « le plus restreint possible », de la lumière électrique. « Nous avons fait le maximum pour l’inertie thermique et une bonne gestion des ressources », souligne Marine, nous expliquant les vertus du surpresseur qui permet des économies d’eau, tout comme pompes et bipasse rendent possible sa récupération pour l’arrosage des végétaux à l’extérieur par exemple. Ajoutons à ces détails importants une régulation automatique des cuves garantissant aussi bien plus de précision côté vinification.

Travailler et accueillir

Quatre espaces composent les cinq cents mètres carrés du bâtiment qui accueilleront stockage, cuverie, salle des fûts et bien sûr dégustation et vente. Le tout dans la transparence de grandes verrières esprit atelier. « Nous avons souhaité garder la même visibilité qu’à La Couarde », souligne Marine. Et c’est vrai que là-bas le visiteur était plongé au coeur de la vie du chai.

En coulisses, une salle de repos avec coin cuisine et salle d’eau et un bureau, le tout surélevé de cinquante centimètres car ‘zone refuge’, autre obligation inscrite au cahier des charges.

Histoire d’un permis de construire

C’est ici, à Loix, que Marine et Simon ont toujours souhaité s’installer, leur projet ayant été d’emblée soutenu par le maire Lionel Quillet et la commune, qui valide la cession du terrain communal dès 2018. Déposé en juillet, le permis de construire suit le parcours classique, Marine précisant qu’un vrai travail avait été fait en amont pour présenter le projet aux instances décisionnaires, DDTM, DREAL et ABF*. Passage par les différentes commissions réglementaires, transmission au Ministère de l’Environnement… le permis est validé un an après. Dégagé, l’horizon des deux jeunes vignerons s’assombrit lorsque tombe un recours. Tout semble compromis.

Tout est bien qui finit bien

Cet obstacle sur la route de leur rêve, ils le doivent à un concurrent souhaitant tout simplement les empêcher d’exister. Attaquée sur un permis de construire conforme, la municipalité loidaise prend un avocat pour se défendre mais en attendant, le projet de Marine et Simon est bloqué. C’est alors que Gilles Brullon les accueille à La Couarde (et lui aussi subira des menaces) où Marine et Simon feront leurs premières années avec le succès que l’on sait.

Les doutes sont levés à l’annonce du verdict judiciaire. La municipalité de Loix a gagné devant le tribunal et les deux jeunes vignerons avec elle. Aujourd’hui, Simon ne veut même pas évoquer leur adversaire, estimant « que ce serait encore trop parler de lui ». Face à leur rêve réalisé, Marine et Simon préfèrent se concentrer sur le présent… mais n’oublient pas ceux qui les ont soutenus et aidés. « Sans Lionel Quillet et la mairie, Gilles Brûlon et notre banque le Crédit Agricole, seule à avoir suivi notre projet, nous n’y serions pas arrivés », affirme Marine, rappelant qu’ils étaient seulement riches d’un projet.

Le mot de la fin sera pour Simon : « C’est le bonheur, nous avons une chance incroyable ! » affirme le jeune homme. Certes mais une chance nourrie d’un beau projet, d’une détermination inébranlable et d’un état d’esprit qui a su inspirer confiance. Il n’y a pas de hasard, seulement des rendez-vous paraît-il… Marine et Simon vivent aujourd’hui leur rêve et nous en sommes heureux pour eux.

*DDTM : Direction Départementale des Territoires de la Mer / DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, l’Aménagement et le Logement / ABF : Architectes des Bâtiments de France.

Bientôt les vendanges !

Elles sont prévues le 8 septembre et le 10, ce seront les vendanges manuelles, autre tradition du Domaine Arica.

Le millésime 2023 ? « En raison des pluies nous avons eu une gestion sanitaire un peu compliquée et un double travail à faire pour maintenir la vigne aérée », explique Marine, estimant que « la belle fleur du mois de juin promet un beau millésime ».

Actuellement le Domaine Arica dispose de 12 hectares de vignes dont seulement 10 produisent. « Aujourd’hui, nous dépassons les 500 hectolitres, raison pour laquelle notre installation à Loix tombe au bon moment ! », sourit Marine.