Dix-sept dauphins se sont échoués sur l’estran loidais

Il y a eu beaucoup d’animation, mardi 7 septembre, en fin de matinée, au lieu-dit « La Petite Tonille »

Ce matin-là, Denis, jeune retraité demeurant à Loix, passionné de pêche à pied, se rendait au large des parcs à huîtres, la manoque en bandoulière, pour venir chercher quelques pétoncles.

Arrivé sur les lieux, il fut frappé par un spectacle pour le moins insolite. « J’ai entendu des bruits de clapotis, j’ai aperçu, à à peine cent mètres de moi, des ailerons à la surface de l’eau, il y avait moins d’un mètre de profondeur, j’ai tout de suite réalisé qu’il s’agissait d’un groupe de dauphins. J’ai pris le temps de les compter, il étaient dix-sept », nous a-t-il confié. Il était alors 10h30.

Denis, ayant aperçu des ostréiculteurs encore sur leurs « barges », attendant que la mer se retire davantage, les a alertés. Ils ont décidé de prévenir, aussitôt, les sapeurs-pompiers qui leur ont donné les premières consignes à suivre : redresser les mammifères marins et les arroser le plus possible. D’autres personnes, présentes dans les proches environs, sont venues leur prêter main forte. « La scène était émouvante », a renchéri, Denis.

La police municipale s’est, immédiatement, rendue sur les lieux, tout comme les sapeurs-pompiers d’Ars, de Saint-Martin, des Portes et de La Rochelle et le Maire de Loix, Lionel Quillet. Les secours se sont organisés avec l’appui des écogardes de la Communauté de Communes, de plusieurs membres de Pélagis. La SNSM était également présente ainsi que deux grands spécialistes du monde des mammifères marins, Jean-Roch Meslin et Grégory Ziebacz, tous les deux correspondants du Réseau National d’Echouage et membres de Ré Nature Environnement.

Un sauvetage compliqué, mais en grande partie réussi

Sur l’ensemble, deux individus n’ont pu être sauvés, deux jeunes mâles de moins de deux ans qui étaient, selon les spécialistes, encore allaités. L’un d’entre eux a été autopsié par les services de Pélagis. C’est, surtout, le stress de l’échouage qui est à l’origine des décès.

Il s’agissait de grands dauphins (certains mesuraient plus de trois mètres), des animaux plutôt malins, une espèce différente de celle des dauphins communs (ceux que l’on retrouve, hélas, trop souvent dans les filets des marins-pêcheurs).

Selon Jean-Roch Meslin, l’hypothèse la plus probable pour expliquer la situation, est que le groupe était en train de chasser et s’est fait prendre au piège par la marée descendante. Le coefficient élevé n’a certainement pas arrangé les choses.

A partir de 12h30, la mer a commencé à remonter. Les sauveteurs se sont dit que le plus dur était fait. Ils se sont efforcés de reconduire tous les membres du groupe vers le large. La tâche n’a pas été simple, il fallait évoluer à contre-courant face à la marée montante et, surtout, éviter que certains se dirigent vers les parcs à huîtres. En début d’après-midi, les dauphins étaient hors de danger. Jean-Roch Meslin nous précise qu’en fin de soirée, ils étaient toujours dans la même zone.

Cet épisode poignant a, surtout, mis en évidence l’attention de l’homme envers la nature, le respect du monde animal dont chacun devrait faire preuve. Il est vrai que les conditions de vie de certains animaux dépendent, en grande partie de nos comportements quotidiens. Nous retiendrons de ce qui s’est passé ce matin-là sur les côtes loidaises, une simple et grande leçon : la solidarité humaine a sauvé quinze vies.