Dix logements supplémentaires à La Maladrerie
Alors que les locataires de la tranche 3 de La Maladrerie et que les propriétaires dans le programme d’accession à la propriété s’installent progressivement dans leurs nouveaux murs, et que la construction des cinq « dernières » maisons* a débuté, Léon Gendre prépare une nouvelle tranche de dix logements, qui porteront in fine l’ensemble à 76 logements, dont 23 en accession à la propriété.
Le Maire avait promis à l’Association des riverains (A2RSM) de ne pas dépasser les 66 logements, il annonce aujourd’hui qu’il travaille à une dernière tranche de dix logements, six en location et quatre en accession à la propriété. Et il assume pleinement son choix : « Je sais ce que j’avais promis, mais la demande de logement est telle qu’il ne m’est pas possible de tenir cette promesse. Regardez cette pile de dossiers – il est vrai qu’elle est encore impressionnante malgré les soixante-six logements construits ou en cours pour les cinq derniers (NDLR : l’acquisition de ces dernières parcelles a fait l’objet d’âpres négociations) – la demande est énorme. On en construira encore dix et ensuite La Maladrerie sera terminée ».
Un Maire très volontariste sur ce programme devenu communal**
Car bien sûr avec les élections municipales qui se profilent, dont l’issue est incertaine – le Maire sera-t-il candidat à sa succession ? Il dit réfléchir encore – Léon Gendre entend bien ficeler le dossier et le figer dans le marbre avant mars 2020. Le permis d’aménager est acquis, le permis de construire est attendu avant la fin de l’année 2019, pour qu’ensuite les bailleurs sociaux désormais regroupés sous l’enseigne Terra Noé puissent démarrer les travaux, pour une livraison en 2021.
Ces dix logements sont prévus à l’entrée de La Maladrerie, côté route départementale, il a fallu ouvrir 8500 m2 de plus à l’urbanisation, ouverture par ailleurs compensée dans le PLUi par une restitution équivalente aux espaces naturels de la commune, dixit Léon Gendre et Lionel Quillet, le président de la CdC. Ces dix logements seront constitués de Rez-dechaussée et de R+1, qui borderont les voies, afin de respecter l’architecture d’ensemble de La Flotte.
Aux riverains des rues de la Serpent et de La Maladrerie, qui s’opposent fermement à cette dernière tranche de dix logements, craignant à la fois une trop forte fréquentation dans le quartier et la dévalorisation de leurs biens, il rappelle qu’au POS de 1977 la rue du Serpent était un chemin de terre, il a fait réaliser l’ensemble de la voierie du quartier, et que le secteur de La Maladrerie était destiné à l’urbanisme. Ces derniers n’entendent pas en rester là (lire ci-dessous).
Il faudra donc attendre 2021 pour que l’ensemble du programme de La Maladrerie prenne sa physionomie finale, les voies d’accès aux habitations seront quelque peu modifiées.
*Ces cinq maisons, dont la construction a démarré fin septembre, devraient être livrées en mai 2020.
**La compétence logement social est intercommunale (CdC île de Ré) à partir de vingt logements, aussi pour faire avancer ce projet au rythme souhaité – il accuse la CdC d’avoir freiné des quatre fers – le Maire de La Flotte l’a « saucissonné » en tranches de moins de vingt logements.
Association des amis des rues du secteur de la Maladrerie
Les logements de la discorde
L’A2RSM, association regroupant les riverains du quartier de La Maladrerie a le sentiment de s’être fait berner par le Maire. Elle dénonce les risques d’une sur-urbanisation du quartier et une compensation fallacieuse. Et va déposer un recours gracieux, avant d’envisager de s’opposer au PLUi.
Créée en 2011 pour s’intéresser de près au projet de la Maladrerie (il se dit que le Maire voudrait y construire cent logements), veiller à « la tranquillité, la sécurité et la qualité de vie du quartier » et faire respecter le partage entre zone constructible (2,5 ha) et zone naturelle (2,5 ha), l’association présidée par Jean-Claude Gomez regroupe quarante-cinq familles riveraines des rues de la Serpent et de la Maladrerie.
Un compromis entre le Maire et l’association à 66 logements
Entre le projet initial présenté par le Maire de quatre-vingt-quinze logements et le seuil souhaité par l’association de cinquante logements, un compromis sera trouvé avec un projet de soixante-six logements, des engagements de construire du plainpied sur l’arrière de La Maladrerie qui jouxte le quartier résidentiel, de prévoir des bandes vertes entre les nouvelles maisons et celles de la rue de la Serpent, enfin d’empêcher aux voitures des résidents des logements sociaux un accès direct aux rues de la Maladrerie et de la Serpent. « Des engagements parfaitement tenus par le Maire jusqu’ici » souligne Jean- Claude Gomez.
Le doute s’installe toutefois dès mai 2018, lorsque Ré à la Hune dévoile le projet de « La Maladrerie 3 » en avant du site, bien que le Maire ait alors démenti… Le projet des dix logements supplémentaires est aujourd’hui bien confirmé et assumé par le Maire (lire ci-dessus) et portera donc le nombre total de logements à soixante-seize.
Une fausse compensation de zone naturelle
L’association dénonce avec moult arguments à l’appui le très large dépassement de la zone constructible désormais supérieure à trois hectares, « l’amputation de 8500 m2 de vraie zone naturelle de la Maladrerie » avec une fausse compensation en zone naturelle, composée de petits espaces disparates de jardins et parcs ainsi que de zones submergées… Ainsi a-t-elle écrit à la Commission d’Enquête du PLUi : « Contrairement aux apparences, l’objectif du PLUi prévoyant que chaque ouverture à la construction soit compensée par un réel retour en zone naturelle n’est pas atteint pour La Flotte ».
Une artificialisation qui renforce le risque de submersion
Le président de l’association craint la surdensification et une artificialisation excessive, alors que la zone naturelle de La Maladrerie « est presque entièrement submersible et que les constructions les plus au Sud affleurent déjà les limites de submersion », « une grande partie de cette zone a d’ailleurs été submergée en 2010 » lors de Xynthia. Les eaux de submersion arrivant par le Sud s’ajouteraient aux eaux de ruissellement, accrues par une minéralisation supplémentaire, et encercleraient la zone du bas vers le haut (il y a une forte différence de niveau entre la partie Sud et la partie Nord). L’A2RSM évoque un « danger accru pour les habitants des constructions du Sud de la zone ».
Equilibres sociaux, démographiques… et économiques
Autre argument avancé par l’association, la proportion de logements sociaux et communaux qui atteint près de 46% du parc de logements locatifs de La Flotte serait trop importante (ce ratio serait de 17% pour Le Bois-Plage 21% pour Sainte- Marie, par exemple) et source de déséquilibre. Enfin, l’objectif du PLUi à 2030 est que 20% de la population rétaise bénéficie d’un logement social, or ce ratio est déjà de 26% et atteindrait 30% à La Flotte avec la livraison totale de La Maladrerie. La Flotte dépasserait donc largement l’objectif île de Ré, avec dix ans d’avance.
Or l’association rappelle que malgré cette forte proportion de logements sociaux, la population de La Flotte a diminué de façon constante depuis 2008, passant de 2946 résidents permanents à 2754 en 2016. Le dynamisme économique étant, selon elle, tout aussi important que la création de logements.
Pour toutes ces raisons, l’association va faire « un recours gracieux auprès de la CdC, dès connaissance de son rapport, et si le Commissaire Enquêteur ne fait pas mention de nos demandes, le Préfet ayant déjà donné son accord à l’extension de la zone urbanisable de La Maladrerie et à la construction des dix logements supplémentaires » explique Jean- Claude Gomez.
Concernant l’hypothèse d’un contentieux, elle n’est pas exclue, même si l’association entend rester mesurée et dans la neutralité politique : « Les adhérents en décideront », précise-t-il, quelque peu fataliste sur l’issue de ce dossier.
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