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De la discorde au sein de l’équipe municipale de Saint Clément des Baleines !
La réunion du conseil municipal du 9 décembre 2015, dont l’ordre du jour était exempt de sujets polémiques, s’est déroulée dans le consensus jusqu’au point des questions diverses, la parole étant alors donnée aux élus.
Une autorisation d’emprunt et deux décisions modificatives au budget présentées par Jean-Jacques Blanc, 1er Adjoint chargé des finances et des affaires générales, sont acceptées à l’unanimité : emprunt de 30000 euros pour renouveler la borne de paiement défectueuse du parking des camping-cars ; accord pour deux décisions modificatives au budget portant sur des sommes mineures.
Puis, information du Maire quant à la taxe de séjour qui, à compter de 2016, sera collectée par la CdC, selon décision du Conseil communautaire d’octobre 2015. Le Maire rappelle le contexte de cette décision qui est en lien direct avec la constitution d’un office de tourisme communautaire et la reprise des contrats de tous les salariés des offices municipaux qui en est la conséquence. Chaque municipalité gardera son office de tourisme tenu par le même salarié mais la commune ne sera plus l’employeur de celui-ci. Le maire expose ensuite la méthode de calcul retenue pour le calcul forfaitaire de la taxe. “ Ceux qui louent beaucoup sont gagnants ” commente le Maire.
Alain Viguier, adjoint chargé de la police, de la sécurité et de la surveillance du littoral, et rapporteur du projet équipement vidéo surveillance fait le point du dossier. Le projet décidé en conseil municipal de février 2015 a fait l’objet d’un avis favorable de la préfecture le 19 novembre. Une demande de subvention auprès du Fonds d’intervention pour la protection contre la délinquance doit maintenant être déposée. Coût du projet : environ 26000€ HT. Il s’agit de déployer sept caméras vidéo autour de l’église, sur la place et devant l’école, “ tous endroits où des mini-casseurs sévissent ” précise le Maire qui espère ainsi dissuader les actes de vandalisme, dans ce quartier.
Gilles Duval fait part de sa satisfaction quant au jugement rendu à Poitiers, dans une affaire opposant la municipalité et l’Etat à propos d’un permis de construire déféré par celui-ci. Les termes du jugement sont particulièrement intéressants en ce qu’ils reprennent les termes d’un procès gagné, tout récemment, en appel, à Bordeaux, dans une affaire similaire, par la municipalité de La Couarde et disant que le porter à connaissance de l’Etat de novembre 2014 n’est pas réglementaire. Certes, la Préfecture peut faire appel de ce jugement dans les quinze jours ; mais si le jugement était confirmé, des permis de construire refusés pourraient être représentés avec quelques chances d’aboutissement, pour peu, précise le Maire, que la règle de base “ pas d’eau à Xynthia ” soit respectée.
Le chantier de réfection de la Digue des Doreaux a débuté. Vingt mille tonnes de rochers en granit ont déjà été déposées en mer, au pied de la digue, pour protéger provisoirement les travaux ; ces rocs seront ensuite repris sur la digue. Au 23 décembre 2015, ce sont trente-six mille tonnes qui sont prévues. A partir du 10 décembre, la digue existante sera détruite sur deux cent mètres, à partir du Pas de la Salle et les travaux s’enchaîneront ainsi, deux cent mètres par deux cent mètres. Une broyeuse est arrivée sur le site pour broyer la digue détruite, triant ciment et métal ; c’est la même machine qui travaillera à détruire les quatre blockauss de la Conche à l’automne 2016.
Le Maire précise que le dossier des travaux est consultable en mairie.
Les eaux de baignade de Saint Clément des Baleines sont classées BLEU, ce dont se félicite Gilles Duval : classement EXCELLENT sur les zones de prélèvement de COUNY et ZANUCK, du 15 juin au 15 septembre, en cumul sur les cinq dernières années.
Le Maire donne ensuite la parole aux membres du Conseil
Jean-Jacques Blanc, 1er adjoint, précise que les travaux aux Doreaux s’interrompront le 23 décembre pour reprendre le 11 janvier 2016 et s’arrêter en juin 2016 ; seuls les travaux sur le couronnement de la digue se poursuivront jusqu’en juillet.
Lina Besnier, Conseillère déléguée à l’urbanisme, au commerce, à l’artisanat et taxe de séjour, dénonce ne pas avoir été invitée à participer à la réunion de la Commission des finances comme le sont tous les vice-présidents et se plaint des agissements du 1er adjoint à son encontre. Le Maire se déclare « malheureux » que cette affaire soit portée sur la place publique mais laisse Lina Besnier donner lecture de la lettre qu’elle lui a adressé. La conseillère y dénonce, en préambule, des « pressions énormes à la limite du harcèlement » subies de la part d’un adjoint ainsi qu’une opposition systématique à la moindre de ses initiatives, en lieu et place d’une aide dans l’accomplissement de sa tâche, sans en comprendre la cause.
Elle évoque la lettre reçue du Maire, en date du 25 novembre, dans laquelle celui-ci l’informe la démettre de ses délégations au motif d’un manque de réserve, ce en quoi le Maire aurait cédé à la demande insistante de son adjoint, poursuit la conseillère. Elle s’insurge, enfin, explicitement contre cet « acte rarissime et infâmant pour celui qui le reçoit » et demande à être réintégrée dans ses délégations, arguant de sa seule volonté d’œuvrer pour le village et ses habitants.
Le Maire se dit profondément « mortifié » de l’affaire et donne lecture de la lettre qu’il a adressée en réponse, laquelle fait principalement grief d’un manque d’esprit d’équipe et d’injures proférées à l’encontre d’élus. « Lina est un électron libre », constate le Maire.
La parole ayant été donnée à l’assistance pour aborder toutes questions, plusieurs voix s’élèvent pour soutenir Lina Besnier, louant son intégrité, son dévouement et sa volonté de faire avancer ; « il y a vraiment du monde derrière elle », lance-t-on. Bernadette Mathieu, conseillère municipale de l’équipe précédente, qui n’a pas été réélue sur la liste d’opposition, dit avoir subi le même genre de pressions, lors de son mandat et pointe qu’il y avait eu, dans l’équipe précédente, « des dissensions dans lesquelles Monsieur Blanc était cité ».
Le Maire clôt finalement la séance, mettant ainsi un terme à la polémique.
Il est précisément reproché à Lina Besnier sa signature d’une pétition et d’un article paru dans la presse au sujet du parking du phare ainsi que des injures écrites dans un mail interne, à l’encontre de deux élus ; comme il lui est reproché de vouloir agir de son propre chef, sans autorisation, sans même demander conseil.
Le Maire aurait proposé à Lina Besnier, dans une tentative d’apaisement, de lui redonner des délégations, ce qu’elle n’aurait pas accepté, souhaitant être réintégrée dans ses missions et responsabilités initiales.
Un élu convient pudiquement qu’ « il y a des torts des deux côtés » et craint que le différend ne soit maintenant sans issue. Et d’aucuns d’admettre, au sein de l’équipe municipale, que la conseillère a néanmoins de bonnes idées qu’elle aurait même tout intérêt à faire reconnaître plutôt que tenter de les porter seule. De là à rejoindre un avis formulé en aparté par quelqu’un de l’assistance : « un électron libre, plutôt que l’isoler, on l’utilise… ».
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