Dimitri Georges, un paddler très zen
Fils du vent et de la mer, son oeil d’aigle scrute la surface de l’eau depuis ses plus jeunes années, ses narines aspirent l’air salin du large, comme vous l’air conditionné, et ses cheveux, décolorés par le soleil, poussent sous l’influence des brizes de mer.
En sportif avisé, qu’il vente ou qu’il pleuve, Dimitri est sur l’eau tous les jours, même s’il avoue préférer la chaleur et le beau temps.
Ré à la Hune : Comment êtes-vous venu au paddle ?
Dimitri Georges : Dès que le Stand up paddle (SUP) est arrivé en France, en 2006, il y a eu un véritable déclic dans ma tête, j’ai immédiatement su que c’était le sport idéal, qui ne nécessite ni vent, comme la planche à voile, ni houle, comme le surf et peut donc se pratiquer dans n’importe quelles conditions météorologiques.
Dès 2008 j’ai troqué mon windsurf pour un paddle.
Ma première compétition fut Fort Boyard Challenge en 2011, je suis arrivé premier alors que j’étais inscrit en « loisir », depuis j’y participe chaque année.
C’était la toute première étape d’une belle carrière ?
Oui ! À cette époque, j’ai eu la chance qu’Antoine Albeau me fasse confiance, il me prêtait ses planches car le matériel compétitif est hors de prix, sans lui, rien n’aurait été pareil. Puis, en 2012, je m’inscris pour la coupe de France qui avait lieu à Morgat, près de Crozon en Bretagne, 28 km à courir en up wind (vent de face), la plupart des participants ont déclaré forfait, moi j’y suis allé malgré les conditions difficiles. C’est là que les partenaires de F-one m’ont remarqué et j’ai signé un contrat « rider » avec eux, la marque du véliplanchiste Raphaël Salles me permettait d’avoir du matériel professionnel au meilleur prix. Au fil des années, je suis devenu l’ambassadeur du SUP pour F-one.
En 2014, véritablement coaché par mon père, je pars m’entraîner en Guadeloupe, là, j’apprends que Ze Race se prépare : 50 km entre Marie- Galante et Rivière Sens, je m’y inscris au dernier moment et la remporte sur 24 concurrents. On dira que j’ai gagné cette course par chance mais je sais pertinemment que l’on ne gagne pas une telle course d’endurance par chance, il fallait de la force physique et mentale, il fallait connaître la mer, anticiper sa trajectoire sur le courant, il fallait de la résistance, de l’entraînement. J’ai bouclé Ze Race en 5 h 08 mn, seuls trois ou quatre riders étaient dans cette moyenne, la majorité des concurrents a mis sept ou huit heures. Alors, pour faire taire les racontars, j’ai couru Ze Race l’année suivante et l’ai remporté une seconde fois ! Un rêve d’adolescent devenu réalité.
Et ensuite ?
Le 20 septembre 2017, j’ai décroché le record de vitesse du tour de Ré en 7 heures et 49 minutes. Un bémol toutefois à ma joie, puisque David Gandon, un rider que je rencontre souvent sur les compétitions, a lancé son propre défi du tour de Ré quelques jours avant moi en 65 km et 8h23.
Seul sur l’eau et sans assistance, le parcours que j’envisageais avec exaltation depuis mon enfance s’est avéré très intense, sur une mer d’huile et sans un souffle, j’ai dû pagayer sans relâche, soit 23 236 coups de pagaie ! Mais prévoyant ma navigation en fonction des courants, j’ai bouclé mon parcours en 59 km. Je connais bien la mer et la côte autour de l’île, j’ai été élevé ici ! Là encore, c’est le sens de la trajectoire qui m’a fait optimiser mon parcours de 5 km.
Quels sont vos projets ?
Je travaille l’été à Ré Surf, l’école de Rémi Cormier, je viens de passer mon monitorat de surf (le SUP n’étant pas encore entré dans les fédérations !) Ce qui me plairait, serait d’ouvrir ma propre école de SUP car aujourd’hui les paddlers me demandent conseil, sur la technique, la position, les pagaies, etc. Une école de SUP pour le perfectionnement et le coaching, afin de faire partager tout ce que j’ai appris en exerçant ma passion. Malheureusement l’île de Ré ne peut supporter ce genre d’activité à l’année, l’hiver il n’y aurait pas assez de monde pour faire vivre une école de Paddle. L’idéal serait six mois ici et six mois plus au sud, dans un pays anglophone…
Véronique Hugerot
Palmarès
– 20 sept 2017 : Record de vitesse du tour de Ré sur 59,8 km en 7h49mn.
– 17 sept 2017 : 3ème sur 120 de la 12ème édition du Fort Boyard Challenge.
– 2015 : Ze Careebean race : vainqueur.
– 2014 : Ze Careebean race : vainqueur.
– 2012 : Coupe de France de SUP à Morgat.
– 2011 : Fort Boyard Challenge, Trophé amateur à Fouras.
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