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Deux très grands artistes au musée : Arcabas et Etienne
Du 8 juillet au 5 novembre, le musée Ernest Cognacs à Saint-Martin accueillera deux artistes majeurs : le peintre Arcabas et le sculpteur Etienne. Le vernissage aura lieu le samedi 8 juillet à 11h.
Cette manifestation rassemblant Etienne et Arcabas est un événement exceptionnel. C’est la première fois que les oeuvres de ces deux artistes, que lie une relation familiale puisqu’Arcabas est le père d’Étienne, sont exposées dans un même musée. Une soixantaine d’oeuvres, réparties à peu près également entre les deux artistes, ont été sélectionnées par Etienne et sa soeur Isabelle Pirot (1), avec l’aide de François Gauthier, ami du peintre ayant réalisé un important travail d’édition avec lui. « Les oeuvres mises en scènes sont les plus représentatives de l’art des deux artistes et choisies dans un souci de dialogues entre les deux univers », explique Christelle Rivalland, directrice du musée.
Arcabas, une figure de l’art sacré français
Jean-Marie Pirot, qui prendra le pseudonyme d’Arcabas en 1968, était une figure de l’art sacré français. Diplômé des Beaux Arts de Paris, devenu professeur à l’École des Arts décoratifs de Grenoble en 1950, il va découvrir l’église Saint- Hugues de Chartreuse qui sera à l’origine de l’orientation de sa vie d’artiste. En effet, lors de cette découverte, il sympathise avec le curé, un prêtre ouvrier, et lui propose de décorer gratuitement son église. A Saint- Hugues de Chartreuse (devenu un musée départemental depuis 1984), il exécute également les vitraux. Cette première réalisation lui apporte d’autres chantiers, sacrés ou profanes d’ailleurs car, comme l’écrivait François Gauthier, en 2018, dans la revue Golias : « L’oeuvre d’Arcabas est immense par sa taille et sa qualité, mais elle l’est surtout par sa portée et son universalité (…) Toute sa vie, il a revendiqué sa liberté d’homme et de peintre pour notre plus grande joie. » Ainsi les tableaux exposés au musée se répartissent en quantités égales entre scènes religieuses et scènes laïques, même si l’oeuvre est imprégnée de spiritualité religieuse. L’artiste possède une palette rayonnante, toute de couleurs spécifiques, sans tons violents et sur laquelle il joue avec la lumière, éclairant plus ou moins un personnage, rendant un bleu lumineux ou un violet orageux, et l’enrichissant fréquemment d’or.
Etienne et sa foi en l’être humain
En face, l’univers d’Etienne paraît bien différent, même s’il est également empreint de spiritualité, mais d’une spiritualité plus vaste qui va au-delà de la religion. Le Corbusier écrivait que « prendre possession de l’espace est le premier geste des vivants » (2). C’est le sentiment que l’on a lorsque l’on découvre les statues monumentales du sculpteur dans la cour de l’Hôtel de Clerjotte. Leur élégance classique, néanmoins tout en légèreté, s’intègre parfaitement à l’architecture de ce petit bijou du XVe siècle. Les lignes de ses créations, miracle d’équilibre, sont toujours aussi pures et les thèmes exploités, récurrents dans son oeuvre, sont l’expression de sa foi en l’être humain.
Deux mondes différents certes, mais le visiteur constatera une filiation dans les thématiques abordées. De même, certains symboles utilisés par Arcabas, comme la croix trapue recouverte de feuille d’or, signe de vie, l’oiseau de la liberté et une sorte de fresque ressemblant à une bordure de puzzle, figurent également dans certaines créations d’Etienne.
Pour ceux qui s’intéressent à ces deux artistes, signalons que la boutique du musée propose plusieurs ouvrages très intéressants sur Arcabas ainsi que des lithographies d’Etienne. Si ces deux artistes se trouvent régulièrement en bonne place dans tous les grands musées de New York à Hong Kong, il est rare de voir dans l’île des expositions de cette qualité et on ne peut que remercier la famille d’Arcabas qui est à l’origine de ce cadeau et le musée de nous l’avoir proposée.
(1) Isabelle Pirot est romancière, comédienne et auteure de théâtre pour lequel elle a écrit une douzaine de pièces. Elle a par ailleurs été directrice artistique du théâtre de la Ville de Saint-Malo.
(2) Le Corbusier, L’espace indicible, 1945, in L’architecture d’aujourd’hui
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