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Destruction d’une « taupinière », un pas de plus vers la renaturation du site de la pointe du Défend
Ce mercredi 9 octobre matin, entre deux averses, sur une parcelle de la commune de Rivedoux-Plage dans le secteur de la pointe du Chauveau, Lionel Quillet, président de la CdC, Patrice Raffarin, maire de Rivedoux ainsi qu’un représentant du Conservatoire du littoral ont présenté leur action conjointe de remise à l’état naturel de terrains rétais.
À cette occasion, les participants se sont retrouvés autour d’une drôle d’habitation, une maison enterrée dont seul le toit dépasse de terre, la bien nommée « Taupinière ».
Bien qu’un peu humide, on imagine que cette habitation devait être un agréable lieu de villégiature pour ses propriétaires, à deux pas de la mer, dans un des plus beaux sites rétais. Mais c’est désormais terminé : les hobbits qui occupaient la maison ont quitté les lieux et les travaux de démolition sont en cours. Construites dans les années 60, de façon à ne pas être vues depuis les alentours, de nombreuses habitations illégales ont ainsi vu le jour dans l’île de Ré. Ce type de maisons semi-enterrées – il en resterait au moins encore quatre de ces logis dans le secteur – et les cabanons,dont il reste une dizaine sur Rivedoux, auraient été construits à une époque où certains propriétaires avaient pu « jouer » avec la loi qui définissait une maison par toute structure dépassant du sol. Dans tous les cas, à l’heure actuelle la Loi Littoral et le classement de l’île de Ré les interdisent.
Le Conservatoire du littoral, dont le rôle depuis plus de quarante ans est de préserver le littoral français, rachète aujourd’hui ces parcelles pour les rendre à la nature sur ce site remarquable de la pointe Chauveau ; « une des plus belles fenêtres naturelles de l’île de Ré » selon le président Quillet.
« Un maire heureux »
Patrice Raffarin se félicite de voir cette taupinière enfin disparaître : cela fait de lui « un maire heureux » ! C’est en effet la plus importante maison enterrée du site de la pointe du Défend et sa destruction revêt à ce titre un caractère hautement symbolique quant au processus de renaturation de ces parcelles.
Car pour Monsieur Raffarin c’est un combat laborieux et de longue haleine et comme le précise le président Quillet « ce n’est pas une partie de plaisir pour un maire de faire partir des résidents, il faut pour cela une certaine dose de courage et de détermination ». Il a fallu près de vingt ans pour acquérir les dix-sept premiers hectares et il reste aujourd’hui près de dix-neuf hectares de parcelles à acquérir soit trois-cent-quatrevingt- dix-sept parcelles privées sur lesquelles sont implantées quatre ou cinq maisons enterrées mais aussi de nombreux cabanons. « Ce périmètre d’action ne comprend pas les terres agricoles, ni les vignes » a expliqué Patrice Belz, délégué de Rivages Centre Atlantique au Conservatoire du littoral.
Patrice Raffarin rappelle également que ces habitations sont généralement construites avec des matériaux non respectueux de l’environnement et que des risques importants d’incendie et de submersion doivent également être pris en compte par les autorités responsables afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens. À l’occasion de la tempête Xynthia la mer est ainsi rentrée partiellement dans les taupinières conduisant Patrice Raffarin a prendre un arrêté municipal interdisant le campement sur ces terrains à risque.
De la préemption à l’expropriation
Pour acquérir ces terrains les autorités ont jusqu’à présent procédé à l’amiable ou à travers l’exercice du droit de préemption sur les parcelles mises en ventes par les propriétaires. Pour les trois cent quatre-vingt-dix-sept parcelles restantes, la mairie n’a reçu aucune réponse des propriétaires aux différents courriers envoyés. La CdC, la mairie et le Conservatoire du littoral ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure via la procédure administrative de « déclaration d’utilité publique » et d’expropriation. C’est une procédure exercée de manière exceptionnelle par le Conservatoire du littoral comme le souligne son représentant.
Évidemment cela se ne fait pas sans mal, des pressions s’exercent explique le président Quillet mais l’intérêt de l’environnement doit prendre le dessus.
Quant au financement des ces opérations, il est permis par l’Écotaxe. Dans ce cas, quatre-vingtdix mille euros ont été débloqués pour acquérir le terrain ainsi que la taupinière et cent-mille euros pour permettre de déconstruire la maison et de remettre le terrain en l’état.
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