Déserts médicaux : où en est-on ?
Depuis dix ans, le Département s’efforce de pallier le manque de médecins sur le territoire. Alors qu’il vient à peine de lancer son grand plan santé, le premier dispositif d’aides aux internes mis en place à partir de 2011 commence juste à montrer ses effets
En octobre dernier, le Département votait un grand plan santé en vue de pallier le manque de médecins sur le territoire (1). Il est entré en vigueur le 1er janvier 2021. La vice-présidente en charge du dossier, Corinne Imbert, le présentait alors comme un dispositif complémentaire aux premières aides mises en place dix ans plus tôt pour inciter les jeunes médecins à venir s’installer en Charente-Maritime. Le Département avait mis les moyens. Une bourse de trois ans pour les étudiants de troisième cycle, allant de 9000 à 19000 € par an. Condition sine qua non pour les carabins : s’installer au moins cinq ans dans une zone en tension de Charente-Maritime, une fois leur diplôme en poche. Par ailleurs, le Département épaulait déjà les collectivités dans le rachat de cabinets médicaux, pour permettre de s’installer à des jeunes ne souhaitant pas acheter les murs.
Onze installations en dix ans
Au bout de dix ans de cette expérience, le bilan est mitigé. Depuis la mise en place de la bourse, dix-huit conventions ont été signées. Deux étudiants finissent leurs études et comptent pour l’instant honorer leurs promesses de s’installer dans une zone en tension, c’est-à-dire soit dans l’Est du département, dans le triangle Saint-Savinien/Aulnay/Matha ; soit dans le Sud-Est, entre Pons et Montguyon. Onze se sont installés, majoritairement dans le Sud-Est. Mais près d’un tiers d’entre eux se sont rétractés et ont remboursé la bourse. Ils ont préféré s’installer ailleurs. Deux d’entre eux se sont quand même installés en Charente-Maritime, mais dans des zones considérées comme non tendues. Les deux bassins de vie en tension souffriraient d’un manque d’attractivité par rapport à la côte, mais pas seulement. « Souvent, on nous oppose une difficulté à trouver un travail pour le conjoint, qui a généralement fait des études supérieures et cherche un poste de cadre », explique Corinne Imbert. Son nouveau plan de santé prévoit un volet « accompagnement dans la recherche de travail du conjoint ». L’élue espère pouvoir compter sur « une personne ressource, dédiée », à Pôle emploi, pour aider dans les démarches. Pour continuer à attirer les jeunes, le nouveau plan de santé prévoit également une aide sur les six mois de stage de fin de cursus, et de l’étendre s’ils s’engagent à rester six mois de plus, avec notamment une prime de déplacement et une aide au logement. Le Département mise également sur le développement des Maisons de Santé, très plébiscitées par les jeunes, que la présence d’autres praticiens rassurent.
Fort heureusement, la Charente- Maritime reste attractive pour les actifs, y compris les médecins. Mais les nouveaux venus ne suffisent pas à combler le manque. Entre les départs et les installations, le département a perdu trente-deux généralistes en dix ans. Le Département a donc renforcé son dispositif avec une aide aux jeunes déjà diplômés souhaitant s’installer : une aide financière, complémentaires aux aides de l’Etat et de l’assurance maladie, de 10 000€ à 30 000€ selon la zone, en contrepartie d’une installation durant au moins cinq à six ans. Les premiers effets de cette mesure commencent déjà à se faire sentir. Trois jeunes médecins vont s’installer prochainement sur le secteur de Royan.
(1) A lire sur notre site internet : www.realahune.fr/lutter-contre-ladesertification- medicale-en-charentemaritime
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