Des vagues, du vent… et Zacharie Palito

Comme tout enfant de l’île de Ré, Zach entretient un rapport particulier à la mer. Loisirs, vie professionnelle, tout le relie à sa passion pour l’océan et le plaisir de jouer avec lui. Zach surfe, mais il « surfe kite » aussi, ce qui veut dire qu’il kite tout en prenant des vagues. Quelles que soient les conditions, il est sur l’eau. Et puis il « shape » également, c’est-à-dire qu’il fabrique des planches de surf. La réputation de sa marque, « Z board », dépasse les frontières de l’île. Depuis peu il est également moniteur de kitesurf et a fondé l’école « Ré kite school » il y a deux ans. Aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été sur l’eau, ou pas trop loin.

« J’ai commencé avec la planche à voile à l’âge de 8 ou 10 ans, au Centre nautique de La Couarde », détaille Zach. « Le surf est arrivé un peu après vers 14 ans. Quand il n’y avait pas de vent et qu’on ne pouvait pas faire de planche à voile, on prenait des planches de surf. Quand le kite est arrivé dans les années 2005, j’avais entre 16 et 18 ans et j’ai tout de suite accroché ! »

Du shape artisanal et sur-mesure

Pour son bac, Zach choisit une formation dans la maintenance des bateaux de plaisance au lycée Rompsay de La Rochelle. Un bac pro qui lui permet d’acquérir les bases de la stratification et donc de la fabrication de planches. Tout en assurant des premiers boulots dans le convoyage, il apprend pendant trois ans le métier de shaper aux côtés de Sergio Minari à La Rochelle. Il voyage pour parfaire ses connaissances : un hiver aux Canaries, trois mois à Hawaï ou encore quatre mois au Brésil où il apprend notamment la technique du placage bambou. Quand, en 2009, son papa électricien à La Couarde part à la retraite, il est fin prêt et reprend son local situé rue du Peu des hommes pour installer son propre atelier de shape artisanal. « Z board » est né. Zacharie y réalise des planches entièrement à la main et sur mesure, adaptées à tous les niveaux, en utilisant des matériaux naturels.

« J’aurais pu effectivement choisir de m’installer ailleurs, mais l’île de Ré c’était une évidence. Entre tous ces voyages, je suis toujours revenu sur l’île pour faire des saisons d’été, notamment en tant que saunier. J’ai d’ailleurs fini par reprendre moi-même un marais à La Couarde, une activité que je réalisais tout en shapant. Mais au bout de quinze ans à faire du sel, j’en ai eu un peu marre et c’est là qu’a germé l’idée de compléter mes revenus avec une école de kitesurf. J’ai donc fait une formation pour devenir moniteur pendant un an à Quiberon. »

L’île de Ré, le spot idéal

Si Zach est bien ancré sur l’île de son enfance, c’est en partie pour la qualité de ses spots de surf et de kite. « Ici, du fait de l’orientation de l’île, il y a toujours un spot qui marche. On le choisit en fonction de l’orientation du vent et de la houle. Comme je pratique tout autant le surf que le kite, je peux toujours aller à l’eau ! Je ne veux pas être chauvin mais c’est vrai qu’il y a peu d’équivalent ailleurs en France. Même comparé à la presqu’île de Quiberon qui est pourtant réputée pour ça. C’est vrai qu’on capte un peu moins la houle que la pointe du Finistère ou que le sudouest, mais quand il y a des vagues il y a toujours un spot qui fonctionne. »

Avec déjà un atelier de shape et une école de kitesurf, Zach a décidé d’ouvrir en plus cette année un shop qui lui permet de vendre et de louer du matériel de surf et de kitesurf. « Une activité complémentaire », dit-il, qui lui inspire encore d’autres créations. « Je commence à réaliser de petits objets et même des bijoux avec les chutes de résine. Je vais pouvoir les mettre en vente dans cette boutique. » Zach regorge d’idées et réfléchit même à proposer des cours de kite à l’année pour les jeunes de l’île en partenariat avec l’association « Les ailes de Ré ». « Le kite c’est un sport beaucoup plus cher que le surf. Au niveau matériel il faut compter le double voire le triple. Et puis il y a besoin d’un bateau pour aller en mer, et les groupes sont plus réduits. Alors je réfléchis à comment proposer des cours pour les ados à des prix accessibles. Ce n’est qu’un projet, mais j’aimerais beaucoup le voir se réaliser. »