Des concertations sportives aux actions prioritaires
Seul maire rétais à ne pas se représenter en mars prochain, Christian Bourgne a piloté depuis 2008 les actions de la Communauté de Communes de l’île de Ré dans les domaines du social, des sports, de la culture, de l’éducatif et du monde associatif. Ré à la Hune a été à sa rencontre pour dresser avec lui le bilan de son action à la Communauté de Communes et révéler en avant-première le résultat des concertations sportives menées en 2012 et 2013.
Ré à la Hune : Quel bilan tirez-vous de votre action à la CdC pendant ces 5 années ?
Christian Bourgne : J’ai bénéficié d’une grande liberté d’action pour définir le fil rouge de notre politique sociale, sportive et culturelle dès 2008 puis pour la mettre en œuvre sans en dévier. Les délégués communautaires de ce mandat se sont donné les moyens de leur politique, en recrutant une équipe de professionnels pour mener les actions. Ainsi, j’ai pu m’appuyer sur une équipe très compétente, avec Annie Léauté, directrice, Annabelle, responsable culturelle, Clément pour le PEL et Delphine, adjointe au PEL. L’ensemble de ces dossiers se croisent et sont complémentaires, ils ne pouvaient s’appréhender de façon dissociée, nous avons eu une confiance totale de Lionel Quillet et de mes collègues élus qui ont toujours voté les projets à l’unanimité. Ce n’était pourtant pas gagné au départ. Toutes ces compétences communautaires que je pilote représentent un budget global, tout compris, de près de un million d’euros.
Quel a été le premier dossier que vous avez traité au début du mandat ?
Nous avons d’emblée abordé le problème du transport, qui était sous-jacent à l’ensemble du projet socio-éducatif et qu’il fallait résoudre préalablement à la mise en place de notre projet. Ainsi, dès 2009 avons-nous mis à disposition des centres de loisirs des mini-bus, sous la responsabilité du monde associatif. Ces 12 véhicules sont désormais complétés par ceux pris en charge par les communes, et cela a permis de résoudre la problématique du transport dans les activités sociales, sportives, culturelles et associatives. Évidemment, la politique de logement définie dès 2008 était une autre épine dorsale de la politique sociale, pour maintenir les jeunes sur l’île de Ré.
Les concertations culturelles menées entre 2010 et 2012 ontelles été concluantes ?
Elles ont été très enrichissantes, en nous permettant d’accueillir et d’écouter des centaines de personnes investies dans le monde associatif, et ont permis des échanges fructueux de part et d’autre. C’est sur cette base qu’a été bâti l’axe culturel. Il en est ressorti plus d’écoute entre tous les acteurs, la découverte de tout ce qu’il se faisait déjà sur l’île, la mise à disposition de matériel mutualisé géré par La Verdinière sous convention avec la CdC, les axes de développement.
Ainsi, en partenariat avec la Région Poitou-Charentes, dans le cadre du CRDD (Contrat régional de développement durable) nous avons pu développer les arts de la rue et du cirque, de façon intelligente, avec les accueils de loisirs, les écoles, le collège, le Foyer du Bois, mais aussi les musiques actuelles avec La Maline et la Sirène. Il faut encore développer l’apprentissage du théâtre, qui n’est pas trop avancé car nous manquons de professionnels, disponibles, sur le territoire afin de monter ensemble une école de théâtre. Cela ne nous empêche pas d’accompagner les artistes et troupes locales tels Donin, L’ilôt théâtre, la danse brésilienne. Et la CdC a développé de nombreuses découvertes culturelles, pour les tout petits (semaine de la petite enfance), les ados (hip hop, musiques actuelles…), les grands… Nous faisons en sorte qu’avant un spectacle il y ait toujours une période d’apprentissage/découverte pour les jeunes qui participent, font un petit spectacle en 1ère partie.
Vous n’avez pas du tout communiqué jusqu’ici sur les concertations sportives menées en 2012 et 2013, en quoi ont-elles consisté ?
En prenant comme point de départ le diagnostic réalisé par la DDCS (direction départementale de la culture et du sport), le CDOS (comité olympique et sportif) et l’APSL 17, les objectifs étaient d’aborder les freins rencontrés par les associations dans leur fonctionnement, de recueillir leurs propositions et de réfléchir aux pistes pour l’amélioration des fonctionnements à court, moyen et long termes. Sur 78 associations affiliées sur l’île de Ré, les plus importantes en nombre de licenciés sont la voile, le golf, le handball, le tennis, le surf, le football, avec un fort taux de licenciés (5,6 % des licenciés du 17, pour 3 % de la population). L’île de Ré est le plus petit territoire du département et propose donc le moins de diversité dans l’offre de pratique sportive, mais elle est paradoxalement la plus équipée avec 180 équipements sportifs recensés. Et enregistre une pratique très importante des activités nautiques.
Quels sont les axes prioritaires définis ?
Lors de 9 réunions – une commune à tous les sports, puis des réunions séparées pour le nautisme, les sports de grand terrain et les sports d’intérieur – et accompagnés par François Gourmel, ancien directeur sport et culture du Conseil général, nous avons ressorti les axes prioritaires, grâce à la participation de 46 associations.
La formation des dirigeants bénévoles des associations est indispensable, aussi la CdC a-t-elle commencé à proposer des formations gratuites dans ses locaux en fin d’année 2013, en informatique et en comptabilité. En février, deux autres stages auront lieu, l’un sur « basic compta » (un logiciel spécifique pour les associations et que la Trésorerie générale valide), l’autre sur la gestion d’une association Loi 1901. À la rentrée, ces formations pourront être ouvertes à tout le monde associatif, sportif, culturel, etc. Nous réfléchissons aussi pour accompagner les clubs qui sont dans une démarche de formation des jeunes.
Après l’inventaire des matériels de toute l’île de Ré, très disparates selon les communes, la mutualisation, a commencé – via La Verdinière – avec notamment le matériel sono et l’acquisition en 2014 de 5 petites tribunes modulables pouvant accueillir chacune 15 à 20 personnes et gérées pour le compte de la CdC par cette association.
Malheureusement la mutualisation des moyens humains en éducateurs entre différents clubs est difficile du fait des besoins sur les mêmes créneaux horaires.
Pour ce qui concerne les équipements sportifs, l’île de Ré est plutôt bien pourvue, mais on constate une disparité de fonctionnement et de gestion des salles, d’une commune à l’autre. L’objectif serait d’approcher le plein emploi des équipements existants, et la réforme des rythmes scolaires devrait permettre un certain rééquilibrage. Quant aux projets subventionnés par la CdC à hauteur de 30 %, ils doivent concerner les sportifs de plusieurs communes voire de toute l’île : c’est le cas de la halle des sports de St Martin (toute l’île de Ré), de la future halle couverte de Loix (canton nord) ou encore du club house du tennis club des Portes (Ars, St Clément, Les Portes).
Ce qui manque sur l’île de Ré est une grande salle multi-activités, pouvant accueillir des manifestations sportives, des spectacles, etc., qui seraient aussi des sources de revenus pour les clubs associatifs. Sainte-Marie et Le Bois- Plage sont candidats, mais ce projet n’a pu voir le jour sous ce mandat, beaucoup d’investissements ayant déjà été réalisés.
Évidemment, les Trophées sportifs et la fête des associations – qui a pu être pérennisée grâce à Rhéa Marketing et à la volonté de la CdC qui a repris le flambeau – sont deux moments forts de partage et de solidarité pour les associations sportives.
En 2014, la mise en place d’un référentiel sur le Site Internet de la CdC va permettre de lister toutes les associations et leurs manifestations, afin de mieux les planifier et d’éviter la concurrence entre elles, surtout hors saison.
Sur les autres thématiques abordées, les aspects financiers ont évidemment été évoqués : la CdC subventionne déjà nombre d’associations sportives mais celles-ci ont besoin parfois d’être aidées dans le montage de dossiers de demandes de subventions à l’extérieur. La CdC pourrait aussi accompagner les évènements sportifs d’intérêt territorial qui contribuent au rayonnement de l’île de Ré, comme elle le fait pour l’USV ou le tournoi de tennis handisport. Les frais de déplacements pèsent souvent lourd et les difficultés de passage du pont ont été régulièrement soulevées.
Beaucoup a été fait en 5 ans, quels seront les enjeux pour votre successeur ?
Le Plan Éducatif Local 2014-2017 sera soumis à la délibération communautaire en février. Il prévoit de développer davantage encore des actions initiées sur ce mandat, à destination des petits, des collégiens, des adolescents avec pour fil conducteur la volonté de responsabiliser encore plus les participants aux projets, afin qu’ils en soient des acteurs et pas seulement des spectateurs. Nous voulons aussi développer un suivi des familles, avec par exemple les cafés-débat de la parentalité que nous comptons organiser sur différents thèmes…
Lire aussi
-
Loisirs
Le Berger des sons, un spectacle familial poétique
L’artiste Alain Larribet sera sur la scène de la Maline le vendredi 22 novembre. Un voyage aux quatre coins du monde, porté par un artiste des sons grand amoureux de la nature qui l’entoure.
-
Loisirs
APY, ou la passion du yoga !
Depuis plus de trente ans, l’APY veille à dispenser à ses élèves un yoga structuré et qualitatif. Avec une trentaine d’adhérents, majoritairement féminins, l’association se veut bienveillante avec ses apprentis « yogis », en quête d’un bien être intérieur.
-
Loisirs
Belle cuvée pour le salon du Goût et du Vin
A trois personnes près, deux mille visiteurs ont honoré le rendez-vous de l’île de Ré avec les artisans et vignerons d’ici et d’ailleurs.
Je souhaite réagir à cet article