Des collégiens rétais primés

Chaque année, depuis 1961, les collégiens de troisième et tous les lycéens sont invités à participer à ce conciurs. Pour cette édition 2023-2024, ils étaient deux cent quatre-vingt-onze élèves issus de quatorze établissements scolaires du département à avoir participé. L’école Technique de l’Armée de l’Air et de l’Espace à Saintes et le lycée Agricoviticole Le Renaudin à Saint Germain de Lusignan y participaient pour la première fois.

Un concours dont l’objectif est de perpétuer chez les jeunes un travail de mémoire de la Résistance et de la Déportation, de le comprendre, de s’en souvenir et d’en tirer des leçons.

Avant d’entamer la remise des prix, Brice Blondel, préfet de la Charente- Maritime, a souligné qu’en période de réserve électorale, il se devait de rendre l’expression du corps électoral rare mais a tenu à déclarer à tous ces jeunes : « Ça n’a rien de ringard de participer à ce type de concours et encore moins de venir se faire remercier et récompenser dans une préfecture. La pensée que nous avons aujourd’hui, est pour ceux et celles qui, dans une période de peur, de noirceur extrême, de grand danger, au péril de leur vie, ont résisté pour lutter contre la déportation et pour la liberté. Bravo à vous d’être en quelque sorte des résistants, des résistants de l’oubli. Notre histoire, celle que nous vivons actuellement n’est pas neutre, vous impliquer dans ce travail d’historien est essentiel pour ne pas tout mélanger et tomber la tête dans le panneau, manipulé par des gens à des fins politiques et destructrices. »

Bernard Grasset témoin

L’ancien préfet de Charente-Maritime, qui fut député et maire de Rochefort, était invité à cette cérémonie. Il avait dix ans quand son père Edmond Grasset, grande figure rochelaise de la Résistance, a été assassiné le 8 mai 1944 à Paris par la Milice. Il a déclaré à tous ces jeunes : « L’histoire ne se reproduit jamais mais elle bégaye et actuellement elle bégaye sérieusement partout en Europe et un peu en France. Les valeurs de la Résistance portées par nos ancêtres sont mises en péril car elles sont toujours combattues pour différentes raisons. Alors je voudrais en mon nom personnel et au nom de tous ceux dont j’ai porté la mémoire et avec un certain nombre d’amis présents ici, vous dire merci. À vous toutes et tous qui avez travaillé pour ce concours je voudrais vous faire part de ma profonde gratitude et de vous remercier très chaleureusement. »

Un travail que les élèves ont effectué sur toute l’année scolaire, dont la qualité des devoirs individuels et la créativité des travaux* collectifs ont été soulignées et félicitées à l’unanimité. Les professeurs d’Histoire de six lycées et sept collèges charentais-maritimes ont su mobiliser l’intérêt de leurs élèves pour ce concours dont le thème était « Résister à la déportation en France et en Europe. »

Vingt-trois prix ont été décernés, tous ont été couronnés de diplômes, de livres offerts aux élèves et également aux CDI de leurs collèges et lycées.

7 prix pour les collégiens des Salières

Qui peut dire que les jeunes ne s’intéressent pas au devoir de mémoire ? Certainement pas le groupe de vingt-huit élèves de Sophie Coupeau professeur d’Histoire- Géographie au Collège Les Salières à Saint Martin de Ré, qui se sont particulièrement démarqués en recevant pas moins de sept récompenses. Pour le palmarès collège, ce groupe de 3ème a reçu le Premier Prix Départemental soumis au jury régional et le Prix de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie. Parmi ces vingt-huit élèves, trois se sont distingués avec leurs devoirs dans la catégorie concours individuels : Jérémy Monory-Chich qui a reçu le prix Légion d’Honneur et un Premier Prix Départemental soumis au jury régional. Linette Pincot, lauréate du 2ème Prix Départemental et lauréate du Prix Léonce Vieljeux. Et Kilyan Fogale-Seguin qui a reçu le 4ème Prix Départemental.

Se souvenir

Pour clôturer cette remise des prix, le préfet a invité les membres d’associations, le jury, les invités et tous les collégiens et lycéens à profiter d’un buffet dressé dans les jardins de la préfecture.

Entre une pâtisserie et un verre de jus fruits, les élèves rétais ont confié que ce concours les a aidés à mieux appréhender ce qui c’était passé pendant cette période de notre Histoire de France.

Kilyan souligne : « Ce concours nous a fait ouvrir les yeux et mieux comprendre ce qu’ils ont subi en déportation, mieux comprendre l’action des résistants… J’espère ne jamais vivre ça ! » Linette avoue qu’au début elle n’était pas très motivée de participer, mais au fil des lectures conseillées par sa professeure d’Histoire et du travail de recherche aux archives départementales, elle s’est passionnée pour ces femmes et ces hommes qui ont risqué leur vie pour sauver celles des autres. Tout comme Jérémy, Emma, Julie, Mathilde, Zoé, Clara, Joris, Sacha, Aponi, Charlie, Cédric, Jérémy, Mathis, Louis, Rudy, Lucie, Simon, Andréa, Maxence, Mathilde, Kevin, Hugo, Thibault, Lucas, Valentin et Mathis.

Fabienne Dandelot, représentante de l’association des professeurs d’histoire et géographie, après les avoir félicités leur a conseillé : « Continuez ce chemin citoyen, maintenez en alerte votre curiosité, construisez le monde de demain sur des valeurs humanistes, d’efforts et de solidarité. »

* Le groupe de collégiens rétais a fabriqué cet « arbre de vie » qui a obtenu le 1er prix départemental.