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Dernières plongées autour de l’épave Les Baleineaux III
La troisième et dernière campagne de fouille autour de l’épave Les Baleineaux III s’est déroulée du 13 juillet au 3 août. Les plongeurs de l’AREPMAREF* ont présenté le fruit de leur travail le 28 juillet lors d’une conférence à Saint-Clément.
En charge des fouilles archéologiques sous-marines consacrées à ce navire du XVIIIe siècle, l’Association de Recherche et d’Étude du Patrimoine Maritime et Fluvial était fière de présenter au public une partie des vestiges découverts lors de ses dernières plongées. « Voici des balles d’artillerie et des pontées de fusil de traite », décrit Felix Gomez, le directeur scientifique de l’opération des Baleineaux, en montrant des pièces de métal oxydées dans un bac d’eau de mer. « Ces armes étaient destinées à être envoyées dans les colonies. On pense que c’est un navire qui devait être chargé à destination du Canada », complète-t-il.
Des découvertes qui permettent de confirmer tout ce que les deux premières campagnes de fouilles de 2021 et 2022 avaient déjà mis à jour. « Nous savons que c’est un navire qui a fait naufrage entre 1742 et début 1800, car la monnaie la plus récente que nous ayons retrouvée est un Louis d’or de 1742. À cette époque, l’Europe était en pleine guerre de succession d’Autriche dans laquelle la France était alliée à l’Espagne et à la Prusse contre l’Autriche et l’Angleterre. Ce n’était pas un navire conventionnel, car il y a énormément d’armes et des calibres qui ne sont pas courants. C’était donc certainement un navire « guerre et marchandise », soit des corsaires. »
Située à 4 km de la Conche, cette épave avait été découverte en 2016 par Éric Le Gall au hasard d’une pêche sous-marine à la pointe des Baleines. Les premières plongées d’expertise s’étaient tenues en 2017 et 2019, puis des fouilles avaient été autorisées par la DRASSM** pour trois ans. Celles de cet été 2024 devraient donc être les dernières réalisées sur Les Baleineaux III, mais pas sur le reste du site. Éric Le Gall, le découvreur de l’épave, mène actuellement une recherche inventaire sur le plateau. Ses premières constatations démontrent déjà la présence de plusieurs autres épaves. « C’est une zone compliquée, très rocheuse, avec beaucoup d’anfractuosités. Mais pas plus tard que la semaine dernière j’ai trouvé deux gros canons en fonte de fer et un petit pierrier en bronze. Le plateau des Baleineaux est une zone très intéressante avec beaucoup d’éléments éparpillés. On estime entre 250 et 300 naufrages ayant eu lieu sur le plateau, nous sommes donc loin d’avoir tout trouvé ! » D’autres autorisations de fouilles vont donc être demandées à la DRASSM.
*AREPMAREF : Association de Recherche et d’Étude du Patrimoine Maritime et Fluvial **DRASSM : Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines est un service du ministère de la Culture. Il protège, étudie et met en valeur les vestiges archéologiques retrouvés sous l’eau.
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