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Décryptage du projet de traitement des sédiments
Ré à la Hune a rencontré Bernard Plisson, en charge de la Mission Développement Durable de Port Atlantique La Rochelle, qui présente le projet de traitement des sédiments non immergeables.
Le 7 novembre dernier, le conseil municipal de La Rochelle a émis un avis favorable à ce projet qui sera situé au nord de La Repentie, les associations environnementales ont, de leur côté, fait part au Commissaire-Enquêteur de leur argumentaire défavorable.
« Les ports ont besoin de réaliser des opérations de dragage – les zones calmes s’envasent – sinon ils perdent leur qualité nautique. Le fonctionnement usuel est de draguer et d’immerger les sédiments, avec des règles environnementales qui se durcissent depuis plusieurs années. Le Grand Port Maritime immergeait les sédiments du bassin à flot, ce qui n’est plus autorisé depuis le début des années 2000. Face à cela, nous avions deux possibilités : ne pas draguer le Port et donc interdire à terme son accès aux gros navires, soit décider de draguer. Le traitement des sédiments comme déchets faisant l’objet d’un enfouissement coûte très cher et n’a pas d’intérêt environnemental.
« Un projet très positif au plan environnemental »
Ainsi le GPM a souhaité développer une alternative avec un nouveau projet visant à valoriser ces sédiments non immergeables en tant que matériaux utilisables pour le remblaiement des travaux portuaires. Nous projetons de créer un centre pour accueillir ces sédiments, qui sera situé sur le site en cours de comblement au nord de La repentie, entre le Pont de l’île de Ré et le viaduc du Port. L’objectif est de les déshydrater pour améliorer leur qualité mécanique, renforcer leur résistance. C’est très positif d’un point de vue environnemental, car on recyclera des sédiments dont on ne saurait quoi faire, on est dans une logique d’économie circulaire. Evidemment nous définissons une qualité de sédiments, et excluons les sédiments trop contaminés. Le GPM va réaliser sur site un échantillonnage poussé de son stock de sédiments, par des carottages. Les sédiments qui ne seront pas aux normes partiront en centre de stockage pour leur enfouissement. Cette étape 0 de caractérisation constitue une première sécurité.
En 2ème étape, les sédiments sélectionnés feront l’objet d’un prétraitement par décantation dans une lagune fermée par une vanne vis-à-vis du milieu naturel. Puis les eaux seront décantées une seconde fois, dans une seconde lagune située à côté de la première, toujours hermétique. Tant que les eaux ne seront pas de bonne qualité elles ne seront pas rejetées. Cette étape trois de prétraitement par égouttage durera trois mois. La zone 4, toujours étanche, sera la zone de travail où les sédiments seront mélangés à des liants (chaux ou ciment) afin d’améliorer leur qualité mécanique. Enfin, en zone 5 des tests seront effectués en sortie sur les qualités physiques du matériau obtenu, afin de s’assurer de la portance obtenue, mais aussi chimiques pour vérifier qu’ils sont conformes aux normes environnementales. En fin de processus, ce matériau sera valorisé sur le site de la Repentie.
Ce projet sera opérationnel début 2017 pour une mise en service début 2018, il faut savoir que ce processus est déjà utilisé ailleurs en France, comme sur le Bassin d’Arcachon ou à Dunkerque, par exemple.
« Une logique d’économie circulaire »
Ce processus de valorisation va nous coûter 10 à 20 fois plus cher que l’immersion qui concerne des sédiments de très bonne qualité. Nous proposerons cette prestation à des « clients » dans un rayon de 30 km autour de l’agglomération rochelaise. Le projet permet de trouver une filière de valorisation des sédiments, pour nous-même et le territoire, de gérer les volumes de matériaux utilisés pour le remblai et de retrouver des tirants d’eau optimaux pour le Bassin à Flot. Cette solution est complémentaire à l’immersion et ne concerne que la zone de bassin à flot, zone fermée, très ancienne, sur laquelle on a à gérer un passif historique, et qui n’a pas été draguée depuis les années 2000. Le volume traité sera de 30 000 m3 par an, soit sur quatre ans 120 000 m3 au total, qui correspondent au gisement actuel de sédiments. Ensuite, soit nous démonterons l’installation du terreplein et trouverons de nouvelles activités portuaires, soit nous traiterons de nouveaux gisements, trouverons de nouvelles filières ou de nouvelles applications. Concernant le risque sismique évoqué par les associations environnementales, il s’agit de bassins, nous n’avons pas de bâtiment. Quant au risque de submersion, il est inexistant puisque cette installation sera construite à la cote Xynthia + 2,60 mètres et protégée par la digue de La Repentie.
Enfin la totalité des zones de traitement sera imperméabilisée, il n’y aura donc pas « d’infiltration des sols ».
S’agissant d’Atlantic Métal, la présence d’un portique de détection de radioactivité n’est bien évidemment pas la preuve que des déchets radiocatifs seront traités, mais au contraire que l’exploitant veillera à ce qu’il n’y en ait pas ! »
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